5- Does kindness exist ?

158 54 10
                                    



La fragilité... Cette vanité dont on associe la femme, ce néant de lamentations dont on inculpe celle-ci, cette rivière de larmes où se noie la gente féminine attendant d'être secourue par son congénère du sexe opposé, cette pression qu'on exerce sur cette créature "inférieure", soumise à l'homme, son soit disant "dominant". J'estimais que la femme subissait une vague d'exploitation incessante tout comme mère nature. Elles n'ont jamais cessé de se sacrifier aux dépens de leurs êtres et ne se sont jamais lassé d'offrir plus qu'on ne pourrait l'imaginer pour qu'au final finir par être propulsées équivalentes à des déchets au moment où le patriarche accède à la couronne de la suprématie en dictateur pure et dur. Telle est la loi du plus fort clameraient certains... Et tel est le résultat d'une éducation centrée sur le masculin inculquant ainsi la misogynie et enracinant le sexisme dans la mentalité répondrais je à leur égard.

Je me rendais compte que mes convictions étaient au contraire de mes réactions face à le harcèlement sexuel, l'oppression et la soumission qu'il me faisait subir. J'étais effrayée et je le suis toujours d'ailleurs. Il m'avait brisé, ôté tous mes repères. Pourtant, je respirais toujours et j'existais toujours sur cette terre tout en étant effacée à l'intérieur des fin fonds de mes émotions. Il me faudrait le temps d'une vie pour me ressourcer et me retrouver. J'avais la volonté et c'était ce qui guidait mes pas et exerçait mes gestes.

Après l'incident dans la boutique, la responsable du magasin m'avait emmenée chez elle. Elle m'avait fait prendre une douche bien froide pour reprendre mes esprits et m'avait déposé sur un lit réconfortant. Cette nuit, pour la première fois depuis des années, j'avais goûté au délice du sommeil. Onze heures d'hibernation plus tard, je m'étais réveillée en forme, prête à confronter mon sort. J'avais trouvé un message de celle qui m'avait recueilli la veille me stipulant que je pouvais lui faire confiance et que je devais faire pareil que "chez moi " comme si cette notion m'était familière. J'étais septique. Était-elle vraiment sincère ou était-elle une de ses disciples qui m'entrainait dans une embuscade ? Ne voulant pas risquer ma liberté, je pris la décision de m'enfuir.
Je sortis de la chambre et partis chercher la couverture et le bout de tissus renfermant l'argent qui me restait. En effectuant ma perquisition, je découvris le studio qui lui servait de refuge. C'était un petit appartement composé d'une pièce, d'une minuscule cuisine et d'un salon étroit bordé d'un vieux fauteuil et d'une ancienne télé. Sur le mur était accrochée une photo de la maîtresse de maison, sur ce qui semblait être un lit d'hôpital, étreignant contre sa poitrine un bébé, un sourire indescriptible ornant son visage.
Je ne trouvai mes affaires nulle part ce qui m'angoissa. Décidément, la chance ne me souriait jamais. Au moment où je m'apprêtais à sortir, j'entendis la serrure gicler et la porte s'ouvrit brusquement ce qui me mit en sursaut.

- T'ai-je fait peur. Je suis désolée. (Me dit ma sauveteuse* avec un ton d'excuse)

Elle s'approcha de moi ce qui me fit reculer.

- Je suis Carrie. Je me doute qu'il t'ait arrivé des choses atroces mais, crois-moi, je ne te veux aucun mal.

- Pourquoi vous montrez vous si bonne avec moi ? Je vous assure que je n'ai rien à vous donner en échange. Je n'ai vraiment pas les moyens de vous rembourser. (Lui adressai-je)

Elle baissa les yeux par terre, souffla un bon coup puis me répondit avec un air solennel :

- Est-il si dur à croire de nos jours que l'humanité existe. L'individualisme et la violence ont-ils pris d'assaut la société avec autant d'ampleur.... Ma chérie, tu es désemparée. Je n'avais jamais vu quelqu'un dans un état aussi désastreux jusqu'à hier soir. Il n'y avait plus d'étincelle dans ton regard. Tu as vraiment besoin de mon aide. Et si tu le refuses, ça serait une énorme erreur de ta part. Arrêtes de te poser mille questions et aies un peu foi en dieu.

W.R.O.N.GOù les histoires vivent. Découvrez maintenant