Chapitre 27

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-Ne crois pas que ton pardon change quelque chose pour moi ! Murmura Sirius avant de partir vite rejoint de Rose qui essayait de le calmer.


13 Novembre 1975
Narrateur : Lily Evans


Je me raidis, Alice voyant mon trouble me remplaça auprès de Peter. Je partis alors dans les escaliers. James qui avait accouru au son des cris essaya de me retenir.

-Laisse-moi.

Je montai dans la chambre, fermai la porte violemment et me couchai dans le lit, sur le dos, les yeux perdus sur le plafond couvert de photo. Je faisais des cauchemars à cause de lui ? Peter ? James s'était fait tiré dessus à cause de lui ? Remus restait cloîtré dans sa chambre le plus possible non pas parce qu'il avait mal mais parce qu'il se sentait coupable ? A cause de lui ?! Je me relevai avec rage et descendis à l'étage inférieur. Je toquai à la porte de la chambre de Peter, Andromeda et Remus et entrai. Remus était couché dans son lit les yeux dans le vague. Je m'assis sur le lit d'Andro et attendis. Je n'avais pas besoin de parler c'est comme si être dans la même pièce que Remus me calmait. Remus partageait toujours sa bonne humeur et son clame sans s'en rendre compte. J'étais amie avec lui depuis la première année car contrairement aux autres Maraudeurs, lui je l'appréciais avant. Il avait d'ailleurs souvent été mon binôme en options ou en soutiens et même collègue de travail pour réviser les examens de fin d'année. Je le connaissais depuis des années et je n'avais appris que cette année qu'il était un Loup-Garou et qu'au fond de lui il s'en voulait tout le temps. Etre envouté par le calme et la douceur d'un Loup-Garou, c'est étrange. Bon bien sûr le Remus Loup ne ressemblait pas du tout au Remus humain.

-Merci, finit-il par murmurer en interrompant la rêverie.
-Hein ?
-Merci... d'avoir sauvé James. Je sais que ce n'est pas pour moi que tu l'as fait mais...
-C'était pour personne et pour nous tous en même temps. Je ne me voyais pas ne rien faire.
-En tout cas merci.

Il détourna le regard et regarda la neige tomber dehors. Je vis alors un éclat de lumière sur sa joue alors j'enchaînai :

-Ce n'était pas ta faute.
-Dois-je te rappeler que tu dis ça à un monstre.
-Remus arrête de dire ça par pitié ! Supliai-je
-C'est pourtant vrai, je suis un Loup-Ga...
-Oui tu es un Loup ! Et alors !! Le Loup est magnifique ! C'est une chance que tu as là !
-Pardon ?
-Une chance ! Toi seul peux décider de qui tu veux être ! Un Loup ! Ou un monstre c'est toi qui choisi !
-Tu crois vraiment que j'ai le choix ? Lily, s'exclama-t-il en se redressant. Je me transforme à chaque pleine Lune en monstre. Le monstre qui vit en moi ! Je peux un peu le contrôler quand je suis seul, mais dès qu'il y a un humain aux alentours... Je ne me transforme pas en Licorne ! Je suis un loup ! Grandis un peu voyons ! Un Loup reste un Loup !
-Tu sais pourquoi je suis là ?
-Non !
-Parce que quand je suis avec toi je m'apaise ! Tu crois vraiment que je serai apaisée avec un monstre à côté de moi ? NON ! Tu es peut-être un monstre à la pleine Lune mais pendant les 29 et quelques jours restant tu es mon ami ! Un ami très cher ! Un ami qui serait toujours là pour moi ! Tu as été là quand j'en ai eu besoin !
-Quoi ?
-Quand je me suis éloignée. Tu as été là !
-On ne s'est même pas parlé !
-Oui mais à chaque fois que je vous regardai tu avais se regard sur moi. Ce regard avec lequel tu me regarde en ce moment même Remus. Ce n'est pas de la pitié, ni de l'incompréhension. C'est du soutient.
-Je voulais juste que tu saches que j'étais là.
-Et je l'ai compris. Mais j'ai une question à te poser, est-ce qu'un seul de tes amis à reculé quand ils ont su ? Non !
-Je n'ose même pas regarder Alice dans les yeux ! Sa mère est morte !
-Vous êtes des victimes ! Désolée de te qualifier comme ça, mais c'est vrai ! Vous êtes tout les deux les victimes du même agresseur ! Arrête de te gâcher la vie juste parce qu'un connard de monstre, parce que lui s'en était un, l'a légèrement modifié! C'est quoi une morsure, hein ? C'est quoi ? Juste une empreinte une petite cicatrice !
-Une petite cicatrice qui me fait honte et qui me gâche la vie !
-Et si elle ne te gâchait plus la vie ?
-C'est impossible elle est ancré en moi !

Je me levai, me rapprochai de lui et dégageai son pull de sa clavicule gauche. Il essaya de se dégager mais je ne lui en laissai pas le temps. Sur sa peau, un cercle de petits creux roses. Je montrai la cicatrice du doigt :

-Ca ! C'est la marque de ton combat ! M'écriai-je avant de le lâcher. Un combat quotidien ! Ne laisse pas un truc de même pas 6 cm² gagner ! Bas-toi !

Je me dirigeai vers la porte, l'ouvris. Mais avant de sortir je lui dis en souriant :

-En plus c'est sexy les cicatrices. C'est Andromeda qui me l'a dit.

Il me tira la langue et je tombai nez-à-nez avec Andromeda les larmes aux yeux.

-Oh ! Tu m'as fait peur !

Elle me prit dans ses bras et me remercia. Je n'eus pas le courage de demander pourquoi. Elle entra alors dans la chambre, une tasse de thé dans chaque main. Je souris et repartis dans la salle à manger. Sirius et Rose n'était toujours pas là et Peter mangeait dans son coin un sandwich. Alice était assise sur les genoux de Frank et essayait de lui faire une tresse malgré ses cheveux très courts. James était en train de faire le repas avec Molly et Arthur dans la cuisine. Je dirigeai à la cuisine et enlaça James dans le dos. Il tourna la tête et me baisa le crâne.

-Vous faîte quoi ?
-Des pates à la bolognaise.

Il me tendit ensuite un épluche légume et un sac de carotte. Je fis la moue :

-Je ne sais pas cuisiner...
-Tu ne sais peut-être pas cuisiner mais tu devrais réussir à éplucher des carottes ! Après si tu préfère tu peux éplucher des patates, bouillonner la viande, gratifier les feuilles de sauge, faire frémir l'eau...
-Bon OK, je m'en occupe ! Lançai-je en prenant le sac de carottes et l'éplucheur.

Alors que je commençai ma tâche de façon laborieuse, je sentis des regards peser sur moi. Je relevai la tête, Alice était au bord de l'évanouissement tellement elle s'empêchait de rire, Frank souriait bêtement, Arthur donnait des coups de coudes à James en me regardant et je voyais les épaules de Molly trembler.

-Quoi ? Demandai-je.

S'en fut trop, Alice et Molly explosèrent. Frank qui avait du mal à se contenir pouffa en disant :

-Tu te rends compte que tu t'es faite couilloner !
-Hein ? M'écriai-je tandis qu'Alice se cachait la tête dans l'épaule de Frank.
-Pour faire des pâtes n'épluche pas des carottes, on ne 'bouillonne' pas la viande, on ne 'gratifie' pas les feuilles de sauge et on ne fait pas 'frémir' l'eau!

Béante, mes amis rigolèrent tous devant ma réaction. James se retourna du plan de travail et me regarda, hilare.

-Je sais bien que tu critiques Andromeda pour sa cuisine mais t'es pas mieux je ne sais même pas si tu sais faire bouillir de l'eau !
-Bien sûr que si ! Criai-je indignée. On met le feu sous la casserole !
-Et l'eau tu l'as mets où ? Demanda-t-il.

Je lui jetai la carotte que j'avais dans les mains. Elle rebondit sur son front avant de tomber par terre. Tiens c'est pratique ça ! Je lançai tour à tour toute les carottes sur mes comparses. Une à une. Mais je fus vite à cours de munitions ! Je me dirigeai alors vers le frigo quand Frank me vida un pot de mayonnaise sur la tête avant de s'enfuir en courant.

-ARGH !

J'ouvris la porte violemment et balançai les tomates, la chantilly, un reste de purée... tout ce qui passait entre mes mains atterrissait soit par terre soit sur mes amis. Arthur me souleva alors de terre et m'éloigna du frigo. Je me débattis lorsque je vis James couvert de jus de tomates, d'huile, de purée et de quelques autres choses indéfinissables, des oeufs à la main.

-Arthur s'il te plait laisse-moi partir !
-Non mon chéri, ne lâche rien ! Même si elle te fait ses yeux de chiots blessés, ou même de merlans fris ! Cria Molly à l'autre bout de la pièce.
-Sympa ! Lui répondis-je juste avant de me prendre six œufs sur le visage et dans les cheveux.

Instinctivement je relevai la jambe, qui alla se cogner contre l'entre jambe de James. Il s'écroula au sol, alors je rabattis la jambe et Arthur lui aussi s'écroula. Je me redressai en position de super héro :

-Le bien triomphe toujours !

Je me retournai alors et glissai sur les restes d'œufs. Je me retrouvai les fesses par terre entre Arthur et James. Rouges. Ils se redressèrent et se jetèrent sur moi. J'esquivai et ils se rentrèrent dedans mutuellement. Ils gémirent au sol. Je me redressai vivement en faisant attention où je mettais les pieds. Je me plaçai à côté de Molly et regardai le spectacle. La cuisine était en désordre indescriptible et mes amis ne valaient pas mieux ! James se releva doucement en prenant appui sur la table. Arthur redressa la tête.

-Lily tu m'as tué !
-Non, tu parles !
-Alors tu l'as tué !
-Oh mais je compte bien sûr Molly pour t'arranger ça !
-Hey ! Se plaignit mon amie en m'assénant une tape sur l'épaule.
-J'ai l'impression que c'est la première fois que Lily dit un truc de ce genre là ! Constata Frank.

Alors que je voulais répliquer Arthur s'exclama en se relevant :

-Ah non pas ce soir ! Pas possible !
-Quoi ? S'inquiéta Molly entre la compassion, la déception, le doute et la crainte.

J'éclatai de rire ! James avait fait le tour de la pièce sans que je ne l'aperçoive et me saisis en enroulant ses bras autour de moi. Il me souleva.

-AH !!!
-Ouvrez la porte !!!! Cria-t-il pour couvrir mes cris.
-NONNNNNNN !!!!!!
-Pour Arthur ! S'exclama Molly en allant ouvrir.
-Lily pour ta propre sécurité je te conseille de fermer la bouche ! Me conseilla Frank.
-Pourquoi ? Demandai-je inquiète.

J'atterris dans la neige avant d'avoir une réponse. James me roula dans la neige. Je gelais, littéralement. Je mangeai un peu de neige alors que j'essayai de crier. Ensuite les roulés boulés cessèrent et j'entendis plus que je ne vis, la voix chevrotante d'une vieille femme :

-Tout va bien Monsieur Potter ?
-Mais tout à fait Mme Drove. Je fais juste un bonhomme de neige !

J'entendis un rire et des bruits de pas s'éloigner. James me souleva, me mis en sac à patate sur son dos alors que je recommençai de crier. Il me posa alors sur mes pied dans la cuisine et s'exclama :

-LA ! Ca c'est fait !

Alice me mit une couverture sur les épaules. Frank au fourneau appela tout le monde à table. Remus arriva en claudiquant sur l'épaule d'Andromeda. Rose entra dans la pièce suivit de Sirius les yeux rouges et bouffis. Ils regardèrent l'état de la cuisine et on promit de tout ranger après. On mangea donc les pates qui par miracle avaient été épargnée pendant la bataille. Pendant le dîner on évita soigneusement le sujet de Peter, qui d'ailleurs mangeait sans rien dire la tête baissée.

J'étais toujours frigorifiée alors qu'on commençait le ménage de la cuisine et d'une partie du salon. Je montai ensuite dans la chambre en courant dans l'intention de prendre une douche très chaude. Je me fis couler l'eau et me mis en sous-vêtements. Une fois que la baignoire fut pleine, je tendis l'oreille. Il y avait du mouvement dans la chambre de James. Je me mis sur la chaise qui m'avait tant de fois aidée à martyriser Sirius. J'appelai ensuite James.

-Oui ?
-Tu peux venir mon ange ?

Il rit :

-Si c'est pour me faire la blague du 'je t'attends de l'autre côté avec une bassine' je connais la chanson Sirius me l'a fait aussi.
-Non, non ! Je te jure. Suppliai-je presque.
-Demandé comme ça ! Dit-il en ouvrant la porte.

Je me jetai sur lui et il bascula dans la baignoire avec moi sur le dos. Il revint à la surface et respira un grand coup.

-Sirius te l'avait faîte celle-là ?
-Non, là je dois avouer que non ! En même temps il n'a pas vraiment pour habitude de me tenir en embuscade et de me sauter dessus !
-On parle bien du même Sirius ?
-Ouais enfaîte c'est exactement le genre de chose qu'il ferait ! Dit-il après avoir réfléchit quelques instants !

Je ris et plongeai la tête sous l'eau. L'eau chaude me réchauffait, je retournai à la surface. James me regardait :

-Mais Siruis n'est pas aussi beau que toi en cet instant !

Je souris et me rapprochai de lui à la nage. Je serrai alors son cou de mes bras et l'embrassai à pleine bouche. Il répondit à mon baiser. Encercla mon ventre avec ses bras et me tira vers lui. Je me mis à califourchon sur ses jambes. Il caressa mes cheveux d'une main et de l'autre ma joue. Je jouai avec ses mèches rebelles. Il interrompit le baiser et déposa ses lèvres chaudes dans mon cou. Il murmura alors :

-Comment veux-tu ?
-Et c'est à moi que tu poses la question...

J'embrassai ses lèvres et m'éloignai légèrement. Il me regarda :

-C'était peut-être une bêtise. Je veux dire cette décision d'attendre.
-Peut-être.
-Faut que je t'avoue un truc.
-Oui? Dis-je hésitante.
-Je t'ai mentis, une fois. Une seule fois !
-A propos de... ?
-Ma virginité.
-Ah. Répondis-je sous le choc.
-Je l'ai déjà fait.
-Je ne vais pas essayer de jouer la carte de la fille qui s'en fiche tu sais.
-Je n'en attendais pas moins de toi.

Je me retournai et m'assis entre ses jambes au fond du bassin. Je gardai le silence tandis qu'il jouait avec nos doigts. Je haïssais que l'on me mente. Surtout que si il me l'avait dit la première fois que l'on en avait parlé je ne l'aurais pas mal pris. Je savais qu'il y avait eu beaucoup de fille. Je me doutais bien avant qu'il avait dû le faire au moins une fois.

-Tu veux des explications ?
-Non.

Après un long silence.

-Si.

Il rit doucement et commença à raconter :

-L'année dernière. Emily Dickinson. Serdaigle. De notre année. On est sortit ensemble pendant quatre mois. Et puis, une semaine, ou plutôt la semaine, où il y avait des rumeurs, sur toi qui sortait avec Severus. C'était comme si tu m'avais trahie. Même si bien sûr tu ne me devais rien. Mais je me suis senti comme mort de l'intérieur. Et elle était là et on a fait ça toute la semaine. Quand j'ai su que ce n'était pas vrai, je m'en suis voulu. J'ai rompu avec elle. Je te jure que je n'allai pas bien après.
-Tu es en train de me dire que si tu as couché c'était à cause de moi ? Demandai-je en me tournant vers lui
-Euh... Ouais...
-J'ai pas dû te donner assez de baffes ! Déclarai-je en détournant la tête.

Il rit mais retrouva tout de suite un air grave :

-Tu ne m'en veux pas ?

Je me retournai et me remis les idées en place avant de prendre la parole :

-Qu'est-ce que je peux dire ? L'année dernière je te donnais toujours des baffes et je te considérais comme quelqu'un qui couche tous les soirs. Tu m'avais bien sûr étonné quand tu m'as dit que tu ne l'avais pas fait, mais je m'y étais faîte. En faîte pour tout te dire je préfère savoir que tu n'es en faîte pas vierge que de savoir que tu me mens. J'ai horreur de ça.
-Désolé, je te jure que c'était la seule et dernière fois que je t'ai mentis. C'est juste que je regrettais tellement.
-Je propose de ne plus jamais reparler de ça d'accord ?
-Tu es sûre ?

Je me remis sur lui et l'embrassai.

-Certaine.

Il répondit à mon baiser. Il mit ses mains sur mes hanches et je posai les miennes sur son torse. J'en avait envie, rien ne pouvait nous en empêcher maintenant... Absolument rien. Si ce n'est... Sirius. La porte s'était ouverte en un coup de vent.

Le début d'une belle histoire...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant