Malade ?

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Hier j'ai rêvé que je vous parlais à vous. Voici ce que je disais :

Bonjour à tous. Désolée j'ai déserté depuis un mois. Je vous avais dit que je n'étais vraiment pas bien et que j'avais besoin de temps. Et me revoilà aujourd'hui. Je vous écris de ma chambre d'hôpital. Oui oui, l'hôpital, parce que ça y est, quelqu'un s'est enfin rendu compte de mon état catastrophique. Enfin, je vais tout vous raconter...

Il y a un mois, jour pour jour, je suis passée de "en couple" à "célibataire". Passée de "heureuse" à "totalement détruite". J'ai perdu l'amour de ma vie et j'ai activé mon mode "autodestruction".
Pendant une semaine je ne suis pas allée en cours. Je suis restée chez moi. J'alternais mes activités : Je pleurais, je dormais, me réveillais après un cauchemar, pleurais encore, faisais une violente crise de panique, me mutilais, me rendormais, me réveillais... Et lorsque j'essayais de manger quelque chose, je le vomissais dans la minute.
Moi qui avait déjà perdu 5 kilo avant ma rupture, j'en ai encore perdu 3 durant cette horrible semaine.
Lorsque je revins en cours, j'étais pâle, maigre, cernée et renfermée sur moi même. Je ne parlais plus à personne, pas même à ma mère d'ailleurs. Ni mes amis, ni les profs n'arrivaient à me faire décrocher une parole. Je passais mon temps libre dans les toilettes ou sur "les escaliers" (lieu de rendez vous de mon ancien couple). Je me mutilais au lycée, ne mangeais rien du tout et écoutais des musiques tristes à longueur de temps.
La première journée fût extrêmement dure. A chaque pas une centaine de souvenirs m'assaillaient. Partout je nous revoyais marchant côte à côte, parlant, riant...
Tout me rappelait cette merveilleuse histoire que nous avions.

Cela a duré trois semaines. Je pleurais tout les soirs, et même la journée. Je me mutilais de plus en plus : les poignets, les hanches, les cuisses... Tout y passait. Je ne mangeais toujours rien et je m'affaiblissais. J'avais énormément maigri. Pour 1m60, je faisais 47 kg Il y a un mois, à présent je pesais 41kg. Personne ne semblait remarquer quoi que soit, et je continuer de me cacher derrière de grands pulls.

Puis vint hier. Ayant complètement ignoré ma copine, enfin, mon ex maintenant... Elle commençait à s'inquiéter. J'avais mon cours de sport (course, tant mieux, j'adore courir) et je me changeais dans les vestiaires, exposant mon corps squelettique et mutilé aux autres.
La porte s'est ouverte brusquement mais je ne me suis pas retournée et jai déposé mon pull sur le banc. J'ai entendu sa voix prononcer mon nom et des larmes ont menacé de couler sur mes joues. Je les ai retenues difficilement et me suis redressée.
- Enlève ton pantalon...
Sa voix me parvenait de loin. Je me suis retournée et l'ai regardée.
- S'il te plaît, enlève ton pantalon ou c'est moi qui le fait !
Je ne bougeais toujours pas alors elle s'approcha de moi et m'enleva mon pantalon. Elle le fit doucement, pas sensuellement comme elle a pu le faire. Non, elle était chaste. Pourtant, chaque fois que sa main effleurait ma peau, je ne pouvais m'empêcher de frissonner de désir.
Quand elle a eu fini, elle m'a regardé et j'ai vu ses épaules s'affaisser. Elle m'a prise dans ses bras et a commencé à pleurer. Nous pleurions dans les bras l'une de l'autre. Quand nos sanglots se sont calmés, je me suis séparée d'elle. J'ai enfilé mon jogging et mon pull de sport et je suis partie.
Après m'être entraînée un petit quart d'heure, on a commencé a travailler le fractionné. C'est là que c'est arrivé. Je voyais tout en double, et tout tournait autour de moi. Je suis tombée et là trou noir.

Je me suis réveillée ce matin, dans un lit d'hôpital où j'ai été admise pour anorexie. C'est le dernier jour où j'ai droit à mon téléphone, c'est donc les dernières nouvelles que vous aurez avant longtemps.
Je vous aimes tous, gros bisous les amours. 🌟

États d'âmesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant