Cauchemar

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Tu étais morte, tu avais choisis d'en finir avec la vie. Je sentis des larmes couler sur mes joues mais je ne me rendais pas compte de ce qu'il se passait. J'étais perdue, le temps s'était arrêté. Il n'y avait plus de bruit, tout tournait au ralenti. Le bruit revint et la réalité me frappa d'un coup : tu t'étais tuée. Je m'écroulai en criant. La douleur était insupportable, je me noyai dans mes sanglots. J'avais la gorge serrée. Puis, la colère pris le relais sur le desespoir. Tout étais de sa faute, elle allait payer. Je suis allée la voir, elle riait, vivait comme rien ne s'était passé. Je vis rouge. Les larmes roulant sur mes joues, jusque dans mon coup, je me suis approchée. Elle me regarda, et je vis la peur dans son regard. Mes lèvres s'étirèrent en sourire carnassier. Elle allait souffrir tout comme je souffrait. L'idée de la tuer me traversa l'esprit, mais je la rejetai. J'allais lui faire mal, très mal, mais je ne la tuerai pas : elle allait vivre avec ta mort sur la conscience, elle allait vivre avec le poid de ta disparition. Une fois devant elle, je la regardai. Sa lèvre inférieure tremblait légèrement, mais ça ne me faisait rien. Je ne ressentais rien excepté une douleur sourde. Elle entrouvrit la bouche et murmura : "Camille...".
Mais je la coupais. Je la coupais pour lui hurler dessus. Je lui hurlai que tout était de sa faute, qu'elle avait gâché deux vies à cause de ses conneries : la tienne et par conséquent, la mienne. Je lui hurlai qu'elle était égoïste, qu'elle avait été prévenue et que, cela faisant, c'était comme si elle t'avait tué de ses propres mains. Je fermai les yeux pour en chasser les larmes. Je relevai la tête et vis qu'elle pleurait. Cet acte me révolta, elle n'avait pas à pleurer, c'était elle qui était à l'origine de tout ça ! Mon poing parti et atterrit sur son visage. Elle releva les yeux et porta la main à sa joue. Le la regardai avec dédain et tournai les talons.                  J'étais anéantie, épuisée. La colère avait choisi une autre cible : toi. Toi, qui m'avait abandonnée. Toi, qui avais choisis de partir et de me laisser. Toi, qui avais rompu ta promesse. Alors, je me suis dis que si tu avais rompu la tienne, rien ne m'empêchait de faire de même. Au contraire, tout comme Roméo et Juliette, l'amour que je te portais m'empêchais de vivre sans toi. Je n'avais  souhaité rien d'autre que de vivre à tes côtés, à présent, je ne souhaitais rien d'autre que de me retrouver avec toi, peu importait l'endroit. Ma décision était prise, et ma dernière pensée fut ton visage éclairé d'un magnifique sourire.

États d'âmesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant