Chapitre 5

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Saint-Pétersbourg saupoudrée de neige éblouit Florent lorsqu'il rouvrit les yeux.
L'hôtel où la troupe allait loger durant cette deuxième semaine n'était pas très loin de la gare et ils décidèrent donc d'arpenter les rues enneigées à pied. Malgré leurs valises ils avançaient d'un pas rapide, mais en arrivant devant l'hôtel la cadence fut ralentie lorsque deux artistes commencèrent à se dissiper.

- Arrête de mentir Mikele, je sais que c'est toi qui m'a lancé une boule de neige dessus ! Râla Diane en ramassant une poignée de flocon pour la jeter à son tour. Vengeance !

Elle balança sa boule de neige sur Mikelangelo.

- La guerre est déclarée ! S'écria l'italien qui se mis à poursuivre la blonde en lui jetant de la neige dessus.

Diane tourna autour du reste des artistes alors que Mikelangelo lui courait après.

- Et bien ça n'a pas changé, quand il s'agit de faire des conneries on peut toujours compter sur ses deux là, soupira Solal après qu'une boule de neige se soit perdue sur son blouson, faisant rire Maeva et Melissa.

D'autres boules de neige suivirent et sans trop que Florent ne comprenne comment, la situation dégénéra. Ils se retrouvèrent tous couvert de flocons, essoufflés et frissonnants après plusieurs minutes de bataille pendant lesquelles ils étaient redevenus des gamins, retrouvant furtivement le goût joyeux de l'enfance et ses jeux agités.

De la neige fondue dégoulinait de leurs manteaux, formant des flaques sur le sol de l'accueil surchauffé, sous le regard désespéré du personnel de l'hôtel.

Florent éternua dans la chambre. Son t-shirt et son pantalon n'avaient pas survécu, finissant complètement trempés après la bataille dans la neige. Il avait enfilé un autre jean trouvé dans sa valise mais impossible de mettre la main sur un haut propre. Il toqua à la porte de la salle de bain où se trouvait Mikelangelo.

- Je peux t'emprunter un t-shirt le temps que je fasse une machine ?

- Bien sûr, répondit le blond de l'autre côté de la paroi en bois.

- Merci !

Il fouilla dans la valise de son ami et entre deux bracelets et un livre en italien il trouva une chemise noire embellie par quelques strass brillants. Ça semblait être le haut le plus simple que possédait le plus âgé, alors Florent s'en contenta et l'essaya. Il était légèrement plus grand que Mikelangelo mais la chemise lui allait plutôt bien, le serrant juste un peu. Et surtout elle portait l'agréable odeur de l'italien, l'enveloppant complètement, l'enivrant même. L'odeur l'accompagnait à chacun de ses mouvements. C'était presque comme s'il était dans ses bras.
Florent laissa le dernier bouton de la chemise ouvert puis mit ses vêtements sales dans un sac et alla à la laverie de l'hôtel.

Regarder le tambour de la machine tourner et retourner ses vêtements dans un amas de mousse lui donna le tournis. Le chanteur avait réussi à lancer un des programmes de lavage en appuyant au hasard sur des boutons en dessous d'explications en russe auxquelles il ne comprenait rien.

Florent essayait à présent de déchiffrer le mode d'emploi du sèche-linge lorsque Mikelangelo entra dans la pièce.

- J'adore ta chemise ! Plaisanta-t-il en s'asseyant sur un banc en face de la rangée de machines alignées contre le mur.

- Je suis pas prêt de te la rendre, j'arrive pas à faire marcher ce truc... Soupira le français en désignant le sèche-linge. Ça veut dire quoi опорожнить резервуар для воды ?

- J'ai aucune idée... Tu veux que j'envoie un SMS à Marina pour lui demander ? Proposa son ami.

- T'as son numéro ? S'étonna Florent, ne pouvant retenir un froncement de sourcils.

De Paris à Saint-PétersbourgOù les histoires vivent. Découvrez maintenant