De Paris à Saint-Pétersbourg

Chapitre 12

1 an plus tard.

Ce ne sont pas les rayons de soleil passant à travers les volets mal fermés, lui piquant les yeux, ni même la petite langue désagréablement rappeuse de son chat sur sa joue qui réveilla Florent ce matin là.

Non, aujourd'hui, ce fut le vrombissement agaçant et répétitif d'un téléphone portable qui le tira des bras de Morphée.

Ou plutôt des bras de Mikelangelo.

Florent grogna de mécontentement et tenta d'ignorer le bruit, le nez enfouit dans le cou de Mikelangelo et un bras échoué sur son ventre. Il entendit alors le petit gloussement étouffé que laissa échapper l'italien dans un souffle chaud au creux de son oreille. Cela lui fit l'effet d'une décharge électrique, des frissons remontant le long de son corps achevant de le réveiller.

Son second grognement fut plus prononcé et Mikelangelo eu la confirmation que son compagnon était bel et bien sorti de son sommeil. Il commença alors doucement à lui caresser les cheveux d'une main.

- Buongiorno amore mio... Murmura-t-il.

Même s'il avait toujours les yeux fermés, Florent pouvait sentir son sourire à la fois tendre et moqueur.

- 'jour, répondit le brun d'une voix matinale, rauque et nouée.

Il ne bougea pas, laissant l'autre chanteur lui masser le crâne du bout des doigts. Il se serait presque rendormi sous cette agréable caresse, son corps se détendant à nouveau et sa respiration redevenant plus lente et profonde, mais une autre vibration lui fit rouvrir les yeux.
Mikelangelo tenait son portable de l'autre main, écrivant des textos.

- Tu peux pas mettre ton téléphone en silencieux ? Gémit Florent en se redressant lentement.

- Pardon mon Flow, s'excusa Mikelangelo avec un sourire sincère.

Le brun s'assit en tailleur sur le matelas, se frottant les yeux en grimaçant.

- Qui t'envoie des messages si tôt un dimanche matin ? Demanda Florent, curieux de savoir qui il devait blâmer en plus de son partenaire.

- Marina, elle arrive en France dans une semaine et aimerait nous voir, répondit l'italien en replongeant son regard vers le texto qu'il était en train d'écrire.

Florent eut un petit ricanement et ne pu s'empêcher de dire ses pensées à voix haute, son esprit encore brumeux et maintenant agacé étant sans filtre au réveil, le rendant beaucoup trop franc :

- Elle ne veut pas "nous voir", elle veut "te voir". Si je viens c'est seulement parce que j'ai peur de ce que vous pourriez faire en vous retrouvant seuls tous les deux.

Mikelangelo releva la tête vers le plus jeune, surpris de ce sous-entendu.

- Tu n'as pas confiance en moi ? Se vexa-t-il.

Florent regrettait déjà ses paroles.

- C'est en elle que je n'ai pas confiance... Avoua le brun. Je suis sûr qu'elle te tourne autour, elle t'envoie des sms presque tous les jours...

- Oh.

À la surprise de Florent, le blond ne s'énerva pas, semblant avoir compris quelque chose. Il posa une main sur l'épaule nue du français.

- Tu n'as pas à être jaloux Flow, regarde.

Il lui tendit son téléphone. L'écran lumineux affichait des sms en italien.

- Je ne peux pas comprendre vos messages, lui rappela Florent.

- On ne parle que de toi, expliqua Mikelangelo avec un sourire malicieux. Elle était à fond sur toi du coup j'ai fini par lui avouer qu'on était ensemble pour qu'elle puisse passer à autre chose.