Chapitre 9

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Des oiseaux se posèrent sur le toit d'un immeuble après un tourbillon de plumes, toisant Florent depuis leur perchoir, de tout en haut.

En dessous d'eux, Paris brillait, empêchant la nuit de totalement recouvrir la ville de son obscurité. La lune, ronde et claire, attendait que les étoiles la rejoignent en diffusant une lumière éblouissante et captivante.

Une main posée sur la rambarde du balcon, l'autre saisissait le bâton de nicotine que Florent maintenait entre ses lèvres. Une fumée blanche toxique s'en échappa et alla se perdre dans l'air ambiant de la capitale déjà rempli de pollution.

Le soupir désapprobateur qui lui parvint à sa droite lui indiqua que Mikelangelo venait de le rejoindre.

- En plus de faire mal à tes poumons t'es en train de bousiller ta magnifique voix, accusa l'homme blond en lui retirant la cigarette à moitié consumée des mains pour l'écraser dans un cendrier.

Florent renonça à l'idée de protester malgré la frustration qui vint immédiatement faire tressaillir son corps, le manque de nicotine pesant dans ses entrailles. Il reconnaissait que Mikelangelo avait raison mais il n'arrivait à se débarrasser de cette mauvaise habitude qu'il avait pris il y a déjà bien des années. C'était plus fort que lui.

- Je sais...

Mikelangelo lui offrit un sourire tendre et lui attrapa la main.

- Tu n'as pas besoin de ça... Je sais que tu peux arrêter de fumer, même si c'est pas facile, lui assura le blond, réellement convaincu.

Florent ne partageait pas la certitude de l'interprète de Mozart mais le contact entre eux lui faisait déjà oublier l'envie incontrôlable de nicotine qui le prenait parfois. Alors peut-être avait-il raison d'y croire ?

Pour leur dernière soirée avant que Mikelangelo ne retourne chez lui ils décidèrent d'aller au restaurant. Il se situait à seulement un quart d'heure de marche de l'immeuble de Florent, c'est pourquoi ils décidèrent de s'y rendre à pied, chacun le nez enfouit dans leurs écharpes, faisant barrage à l'air froid de la nuit. 

Pendant qu'ils marchaient dans les rues, Mikelangelo avait attrapé la main de Florent, l'emprisonnant chaudement dans sa paume. Pourtant le brun se dégagea quelques minutes plus tard de cette poigne, fourrant ses mains glacées dans les poches de son jean, mal à l'aise en croissant les regards haineux ou dégoûtés de certains passants. Mikelangelo ne sembla pas s'en affecter le moins de monde, continuant de déblatérer son amour pour les étoiles qui commençaient à percer le ciel noir, un sourire rêveur aux lèvres.

Cette soirée passa beaucoup trop vite au goût de Florent. Mikelangelo rentra chez lui le lendemain matin et à cause de leurs projets différents, ils ne pourraient se revoir avant un mois.

Florent consacra ce mois à la finalisation de son album Rock in Chair dont la sortie est prévue en avril. Se plonger dans le travail pour combler l'absence de Mikelangelo à ses côtés était une nécessité vitale. Il avait à peine goûté aux baisers, aux éteintes et aux attentions du chanteur italien et pourtant cela lui était déjà devenu comme indispensable. Il ressentait de plus en plus souvent un manque, que seuls la pression qu'il se mettait et des paquets de cigarettes vidés bien trop rapidement arrivaient à lui faire oublier. Il pensait à autre chose, mais le manque n'était jamais totalement comblé.


Les retrouvailles furent comme une véritable bouffée d'air. C'était en fin d'après-midi sous le ciel gris et morose Parisien, assis à la terrasse d'un petit café autour d'une place où des touristes croisaient des gens en costard-cravate, en compagnie de Diane et Mélissa.

De Paris à Saint-PétersbourgOù les histoires vivent. Découvrez maintenant