Chapitre 3 : Pensine

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La pièce de Malfoy était constituée d'un bureau noir, agrémenté d'une touche de rouge et d'or, étonnant pour un ancien Serpentard, ainsi que d'une chaise assortie. Des piles de papier reposaient sur le secrétaire ainsi que des portes-plume. Sur le coté droit de la chambre se trouvait une armoire constamment fermée. Draco l'ouvrit avec une petite clef qui pendait à son cou afin qu'aucune personne à part lui ne puisse déverrouiller la serrure. Il avait même installé un sort qui contrait la magie, surtout le sortilège "Alohomora". Lorsque les portes s'écartèrent, Malfoy prit une petite bassine en pierre et la posa au centre de son bureau.

    La pensine trônait au coeur de la pièce. Les seuls souvenirs que Malfoy s'était autorisé à mettre dans cette cuve étaient ceux qui étaient trop douloureux à porter. Ceux qui lui revenaient sans cesse en tête. Ceux de sa brève idylle avec son plus grand amour. La pensine envoutait le mage qui bientôt s'assit et plongea à l'intérieur de celle-ci.

    Poudlard, 6ème année, Couloir qui mêne aux Toilettes des Filles.

"Malfoy ! Attend !

- Lâche-moi Potter ! Mêle-toi de ce qui te regarde avant de venir déranger les autres !" cria Draco.

     Harry n'insista pas, il savait que Draco était buté et qu'il ne s'arrêterait pas. Alors il le suivit. Le jeune Malfoy entra avec violence dans les toilettes de Mimi Geignarde et regarda son reflet dans le miroir. Des larmes commencèrent à couler le long de ses joues ivoires au moment où il commençait à frapper la glace en criant de rage. Il était décidément trop faible pour un Malfoy.

    Harry regarda la scène un instant avant de prendre son courage à deux mains et d'entrer à la suite de Draco.

"Calme-toi, dit Harry d'un ton réconfortant mais incertain.

- Casse-toi ! J'ai pas besoin de toi ! vociféra le blond.

- Pourtant c'est pas ce que je peux observer, objectiva le Survivant.

- Ouais bah alors faudrait songer à changer de lunettes !"

    Harry s'approcha doucement du blond en souffrance. Il lui toucha l'épaule ce qui électrisa les deux protagonistes. C'était le premier geste aimable entre eux. Pourquoi Harry faisait-il ça ? À cet instant Malfoy perdit toute détermination à cacher son malêtre et tomba à terre. Harry s'agenouilla auprès de lui et le prit dans ses bras. Ce geste surprit Malfoy qui eut un mouvement de recul avant d'accepter la fraternité que lui proposait son pire ennemi. Il ne voulait pas se l'admettre mais il en avait effectivement besoin. Cette guerre incessante avec l'homme à la cicatrice l'épuisait. Il n'en voulait plus.

"Aller, calme-toi. Si tu veux en parler à quelqu'un je suis là, proposa Harry.

- Qu'est-ce-qui me prouve que je peux te faire confiance ? confronta le blond en s'éloignant de l'étreinte de Potter, récupérant de sa stature originelle.

- Comme tu voudras, souffla le brun. Sache que cette proposition tient toujours, même si tu ne l'acceptes pas aujourd'hui."

    Harry voyait bien que Draco voulait être seul à présent, il s'était de nouveau renfermé sur lui-même. Il ne tirerait plus rien de lui maintenant. Il partit donc.

"Draco, chéri, tu peux sortir s'il te plaît ? Ça fait bientôt une heure que tu es là-dedans, dit une voix féminine à travers la porte du bureau.

- Oui ! Oui je viens !" répondit Malfoy d'une voix peu assurée car perturbée.

    Ces souvenirs, il ne s'était pas permis de les revoir depuis des années. Ces souvenirs, ils le blessaient au plus profond de son être.

" Ton fils et moi t'attendons dans la salle à manger, le dîner est servi. Ah oui, et nous avons un invité." annonça la femme de Draco avant de descendre les escaliers.

       Draco se demanda bien qui cela pouvait être, n'ayant pas l'habitude d'avoir de la compagnie. Les Malfoy étaient normalement évités. Il descendit cinq minutes plus tard, après s'être calmé, au premier afin de rejoindre sa famille et le mystérieux hôte. Quand il entra, quelle ne fut pas sa surprise de voir le fils de Potter, Albus, attablé chez lui.

IntensémentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant