Chapitre 20 : Tasse de Café

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           Lorsqu'Harry rentra chez lui, il était plus de 5 heures du matin. Il essaya d'être le plus silencieux possible.
"Tu peux me dire où tu étais ? pesta Ginny assise sur le bord du lit. J'ai essayé de te contacter au moins une centaine de fois. Pourquoi tu ne répondais pas ?
- J'étais avec Luna Lovegood, tu te souviens d'elle ? répondit posément l'interpellé.
- Comment l'oublier ? Comment va-t-elle ?" demanda la rousse d'un ton enjoué, toute colère s'étant échappé de son corps.
            Lorsque Luna apparaissait il était impossible de faire autre chose que de la suivre et tant pis pour le reste, Ginny le savait et c'est pourquoi elle pardonna si vite à son mari.
"Elle va très bien, mais si ça ne te dérange pas je t'en parlerais demain, je meurs de sommeil." annonça Harry, coupant court à la conversation. Il embrassa tout de même sa femme sur la joue.

           Les enfants Potter étaient partis pour une journée avec Ron, Hermione, et leurs enfants, Rose et Hugo. Tant mieux, cela laissera à Harry le temps d'avoir une discussion importante avec Ginny.
"Une tasse de café ? demanda-t-il en voyant sa femme arriver.
- Volontiers amour de ma vie, accepta Ginny le sourire aux lèvres.
- Ne m'appelle pas comme ça, renvoya Harry en fermant les yeux, il ne voulait pas voir son expression.
- Pourquoi ? la rousse était abasourdie, jamais Harry ne l'avait repoussé ainsi.
- Il faut qu'on parle Ginny, assied-toi, Harry soupira.
- D'accord, qu'est-ce-qu'il se passe ?" interrogea-t-elle en fronçant les sourcils, cette scène différait de tout ce qu'elle avait pu vivre avec son mari avant.
           S'en suivit une longue discussion de plusieurs heures et un certain nombre de tasses de café. Harry lut de la surprise, de la tristesse, de la détresse, de l'incompréhension dans les yeux de Ginny qui ne pipait mot depuis que la conversation avait commencé. Elle écoutait sagement son mari et le laissa finir avant d'intervenir.
"Ça explique beaucoup de choses." furent les premiers mots prononcés par la rousse après la tirade de son mari.
           Le stress commençait à monter. Et si Luna s'était trompé ? Et si Harry venait juste de détruire tout ce qu'il avait construit ?
"Harry, crois-moi, c'est très difficile de ne pas perdre mon sang froid. J'ai vraiment envie de te détester. Mais je ne peux pas. Je savais que tu fréquentais quelqu'un d'autre à Poudlard mais je t'aimais tellement que je me suis sacrifiée et je n'ai rien dit. Dis-moi que ce n'était pas lui, je t'en prie ?"
           Harry ne répondit rien et baissa la tête. Ce qui constituait un aveu.
"J'ai envie d'hurler, Ginny releva des yeux haineux vers son mari, mais également tristes.
- Ginny, je suis tellement, tellement désolé... s'excusa l'homme, les larmes dévalant son visage.
- Et c'est toi qui pleure ? ragea la rousse se relevant d'un geste vif.
- Oui, c'est moi l'anormalité." avoua Harry dans un sanglot.
           Ginny ne répondit rien et partit en claquant la porte, laissant son mari seul au salon. Harry ne pu se retenir d'éclater en pleurs et il plongea sa tête entre ses mains. Il avait tout perdu. Ginny ne lui pardonnerait pas. Elle ne pensait pas que son amour envers Draco était légitime. Il la dégoûtait. Harry regretta amèrement d'avoir tout avoué à sa femme. Il souhaitait vraiment tout oublié et disparaître.
           Après plusieurs dizaines de minutes, la porte se rouvrit soudainement. Harry releva les yeux vers sa femme et essuya son visage baigné de larmes.
"Retire ce que tu viens de dire, l'obligea-t-elle.
- Je peux pas ! Je l'aime et je...
- Non, pas ça. Je ne te demanderai jamais de retirer un aveu pareil. Tu ne contrôle pas tes sentiments. Ce que je te demande de retirer c'est le mot 'd'anormalité', expliqua la femme étonnement calmement.
- Pourquoi ? demanda-t-il sincèrement surpris.
- Parce que le fait d'aimer une personne du même sexe n'a rien d'anormal."
           Les deux époux se fixèrent longuement. Harry ne comprenait pas les réactions de Ginny. Il aurait pensé avoir à faire avec des sanglots, de la haine, tout. Sauf de la compréhension.
"Comment... Enfin, je veux dire... Pourquoi...
- Je comprends ce que tu ressens. Je comprends que tu puisses aimer un homme. Ce que je ne comprends pas c'est comment tu as fait pour rester avec moi tout ce temps, me faire des enfants, et surtout je ne comprends pas comment j'ai fait pour ne pas m'en apercevoir, dévoila l'ancienne Gryfondor.
- Je ne sais pas quoi te dire. Je suis désolé, répondit le brun, perdu.
- Ne t'excuse pas, ça n'est pas la peine. Tu n'as pas à te faire pardonner de ressentir telle ou telle chose, Ginny souffla. Harry, écoute-moi, je t'aime d'un amour franc, et je sais que toi aussi, d'une certaine manière. Tu m'as rendu heureuse au-delà de tout espoir. Je te serais éternellement reconnaissante pour la joie que j'ai d'avoir des enfants. Mais c'est aussi parce que je t'aime que je ne vais pas te mentir, je suis déçue. Déçue que que notre histoire n'ait pas fonctionné comme je l'aurait voulu. Il va me falloir du temps Harry." expliqua la rousse avant de prendre la main de son mari dans la sienne et d'essuyer une de ses larmes.
           Cet échange avait de loin été le plus difficile que l'ancien Gryfondor n'ait jamais eu à avoir. Il avait dû affronter sa pire frayeur, celle de perdre sa famille. Harry avait failli mourir de stress, sans parler du nombre de fois où il avait eu envie de lancer un oubliette et de faire plusieurs pas en arrière. Il ne s'était pas découragé. Il avait eu l'assurance de dévoiler à Ginny une des parties les plus secrètes de son être. Elle n'avait pas mal réagi. Elle était restée calme et l'avait même soutenu lorsqu'il s'était dénigré pour son homosexualité. Elle était vraiment l'une des femmes les plus extraordinaires qu'il est pu rencontrer.
           Potter continua de débattre avec sa femme le reste de l'après-midi, jusqu'à ce que les enfants rentrent.

           Ils leur annoncèrent leur séparation le lendemain. Tous étaient sous le choc, personne ne parla. Puis les trois enfants sautèrent dans les bras de leur père en le suppliant de ne pas les abandonner.
"Je ne vous abandonnerai jamais, jamais vous m'entendez ? Et je n'abandonnerai pas votre mère non plus. Vous êtes ma famille et ce lien est plus fort que tout. Nous nous aimons et c'est le principal. Papa et maman ne vont juste plus vivre ensemble. J'habiterai dans un appartement à côté et vous pourrez venir me voir quand vous voulez d'accord ? dit Harry afin de rassurer ses enfants.
- Mais pourquoi papa ? Pourquoi tu pars ? demandèrent-ils en retour, les larmes aux yeux.
- Parce que... Harry sentit un poids venir se loger sur sa poitrine. Parce que maman et moi on ne s'aime plus de la même façon, on s'aime différemment et cet amour ne nous permet pas de vivre ensemble, vous comprenez ?
- Pas vraiment... répondirent-ils en regardant simultanément leur père et leur mère.
- Votre père et moi allons divorcer mais nous garderons contact, nous serons amis. L'amour que nous ressentions s'est transformé en amitié. Personne n'a raison et personne n'a tort, c'est juste l'évolution de nos vies et de nos sentiments. Nous sommes toujours très attachés l'un à l'autre et cela ne changera pas. Comme l'a dit papa, nous n'allons juste plus vivre ensemble sous le même toit." expliqua Ginny qui prit la relève d'Harry.
           Elle posa une main chaleureuse sur l'épaule de ce dernier. Elle avait accepté de partager la faute pour que se soit plus facile pour les enfants. Elle ne voulait pas qu'ils souffrent et se sacrifia donc pour eux.
           Les enfants hochèrent la tête et prirent leur deux parents dans les bras. Ça n'allait pas être facile de voir leur parents se séparer mais au moins ils savaient qu'ils ne se détestaient pas. L'obstacle allait être un peu plus facile à traverser.
           La semaine suivante Harry déménagea dans son nouvel appartement deux rues plus loin et les papiers du divorce étaient signés. Ils verraient un juge le lundi d'après les vacances de Noël. Tout rentrait dans l'ordre, ou du moins pour Harry Potter.

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