Chapitre 23 : Résolution

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           Draco prit son courage à deux mains et transplana à l'infirmerie de Poudlard. Il voulait expliquer à son fils quelque chose de la plus grande importance. Il avait finalement pris la bonne décision. Il en était sûr. Il voulait rendre son fils heureux, peu importe comment. Il pouvait, non, il devait se sacrifier pour lui. Et il allait le faire.

"Bonjour Scorpius, tu permets ? demanda le père en pointant la chaise près du lit de son fils.

- Salut papa, oui tu peux si tu veux, acquiesça Scorpius d'un air moins effarouché que la dernière fois.

- Mon fils, j'ai quelque chose à t'annonc... AH ! cria-t-il de douleur.

- Papa qu'est-ce-que tu as ? Papa ? Papa ?! hurla Scorpuis complètement paniqué.

- Ah ! Mal ! Tête ! essaya d'expliquer tant bien que mal l'ancien Serpentard.

- Madame Pomfresh venez vite ! Madame Pomfresh je vous en prie ! cria Scorpius en se relevant afin de chercher l'infirmière.

- Je suis là mon petit ! Écarte-toi ! Monsieur Malfoy ? Monsieur Malfoy est-ce que vous m'entendez ? demanda la femme qui venait de débouler dans la pièce, au plus grand soulagement de Scorpius.

- Oui...

- Monsieur Malfoy il faut que vous vous allongiez. Venez, dit-elle en amenant le malade sur un lit à proximité. Tenez, avalez ça."

           Madame Pomfresh tendit une potion à Draco qui gémissait de douleur. Il la but et s'endormit rapidement. Scorpius, totalement choqué, tomba au sol. L'infirmière le rattrapa et l'étendit également sur un lit.

"Qu'est-ce qu'il a Madame ? demanda Scorpius dans un murmure tremblotant.

- Mon petit, tu vois, le corps d'un sorcier réagit différemment du corps d'un moldu. La magie qui réside dans le corps d'une personne possédant des pouvoirs envoi des signaux qui peuvent se matérialiser sous différentes formes. Toi, par exemple, ta magie t'a plongé dans un profond coma dont tu as eu du mal à te remettre. Il semblerait que celle de ton père ait décidé de le faire souffrir, expliqua avec douceur la médecin.

- Mais... Pourquoi ?

- Ça, je ne peux pas te le dire. À moins que ton père ne découvre ce qui le ronge de l'intérieur, j'ai bien peur qu'il ne finisse le reste de ses jours ainsi, malheureusement..."

           Madame Pomfresh partit après cet aveu, laissant le pauvre enfant seul avec ses pensées et ses peines. Des sillons salés commencèrent à se former sur le doux visage de Scorpius. Il les effaça d'un revers de la main, se leva, puis vint se coucher aux côtés de son père.

           Une heure plus tard, Draco se réveilla. Il avait les paupières lourdes mais au moins sa tête ne menaçait plus d'imploser à chaque instant. Il découvrit son fils allongé près de lui, un bras autour de sa taille.

"Vous vous sentez mieux ? demanda l'infirmière de Poudlard.

- Oui, merci Madame Pomfresh. Vous avez vraiment remède à tout. Que m'avez-vous donné ? dit Draco en levant les yeux vers celle qui l'avait guéri de sa souffrance.

- Une potion Aiguise-Méninges, elle permet généralement d'aider la personne qui la boit à y voir plus clair dans ses pensées. Dans votre cas, cela a troublé votre corps qui a cru que vous aviez pris la bonne décision. Mais les effets ne durent pas éternellement. J'ai bien peur que vous ne trouviez pas de solution pour faire disparaître entièrement vos migraines si vous n'arrangez pas ce qui perturbe votre corps Monsieur Malfoy, développa Madame Pomfresh d'un ton plus que sérieux.

- Mais j'ai pris la bonne décision pourtant, répondit Draco perplexe.

- Votre magie ne semble pas du même avis, dit-elle septique. Est-ce que cette solution vous rendrait heureux ? l'infirmière haussa un sourcil.

- Elle rendrait mon fils heureux et c'est tout ce qui compte pour moi, la détermination perçait la voix du blond.

- Monsieur Malfoy, vous sacrifier pour autrui est chose honorable, surtout pour votre fils, mais attention à ne pas couler, prévint-elle. Vous pourriez faire plus de mal ainsi."

           Une fois de plus, la femme partit et laissa son patient seul. Draco était perdu. Qu'avait-elle voulu dire ? Puis il se reprit. Il était absolument sûr d'avoir fait le bon choix. Peu importe si lui coulait, tant que son fils restait à la surface. Il fallait juste qu'il lui annonce. Après les maux de têtes partiraient. Il en était convaincu.

"Scorpius ? Réveille-toi mon grand, dit doucement Draco.

- Papa ? demanda le fils qui était toujours à moitié dans les bras de Morphée.

- Oui. Réveille-toi, j'ai quelque chose d'important à te dire, reprit Draco.

- Qu'est-ce-qu'il y a ? Tu vas mieux ? Pourquoi est-ce-que tu as mal à la tête comme ça ? Madame Pomfresh a dit...

- Oui, je sais ce qu'elle a dit, le coupa Draco. Et oui je vais mieux, et je pense avoir découvert la raison pour laquelle mon corps réagit de cette manière. Scorpius, j'ai décidé de rester avec ta mère et d'arranger les choses, tu es d'accord ? annonça le père.

- Vraiment ? Oh papa ça me fais tellement plaisir ! Merci, merci, merci, merci ! s'écria le jeune Serpentard en se jetant dans les bras de son père.

- Heureux que ça te plaise, sourit Draco. C'était le but."

           Draco souriait, mais pourtant, au fond de lui, il n'éprouvait qu'un intense sentiment de désespoir.

IntensémentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant