Chapitre 9.1 - Les Pizers

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Dans le chapitre précédent :


« J'ai fait quelques recherches sur les familles bourgeoises, raconta Agathe. Il y a les Pizers, les Tumbleton, les Ostrog, les Klosov et les Kominski. Ce sont les familles les plus vieilles et les plus influentes du quartier Ouest. Ils ne se montrent pas trop en public. Pour leur parler, il faut se faire inviter par eux...

– Et comment on pourrait faire ça ?

– Les familles Tumbleton et Ostrog ont beaucoup voyagé. On les a déjà interrogées aussi.

– Bien, donc ça fait trois familles..., murmurai-je en tentant de trouver une solution.

– Le fils Pizers a récemment été bien alcoolisé au milieu de plusieurs femmes. Et il est médecin. On pourrait commencer par lui rendre une petite visite ! s'écria Agathe avec un grand sourire sur les lèvres.

Adonis fronça les sourcils, mais je m'habillai en vitesse avant qu'il ne m'arrête. C'était l'occasion pour aller voir cet homme. Il est presque certain qu'il ne se souviendrait pas de sa nuit dans un bar, mais au moins je pourrais lui parler, déceler un quelconque problème dans sa personnalité et avoir des indices supplémentaires.

***

« Nous avons déjà interrogé ces personnes. Je ne vois pas pourquoi nous devons recommencer. »

La plainte de Peter me fit soupirer. Assis en face de nous dans le taxi de l'époque, il n'avait pas arrêté de nous alerter à propos de ces familles. Il avait peur. Cela se voyait à ses mains devenues moites, qu'il frottait sur son pantalon à plusieurs reprises ainsi qu'à la fine pellicule de sueur sur son front. Même si la température était un peu élevée dans l'habitacle mouvant, l'air frais et pollué atténuait la chaleur.

Les prunelles vertes de sa femme me regardèrent une fois avant de répondre à Peter de se taire. Agathe venait tout juste à être agacée par les propos de son mari. Elle était une femme vraiment patiente. Adonis assis en face d'Agathe n'avait fait aucune remarque depuis que l'on voyageait dans ce taxi.

Je le regardai discrètement. Son profil était tout aussi plaisant à regarder. C'était étrange la sensation qui m'habitait juste en l'observant. Un peu de magie devait jouer dans ces autres mondes. Je ne voyais pas d'autres explications à cette envie de l'enlacer, de le toucher.

Soudain, Agathe apparut dans mon champ de vision. Elle avait un grand sourire sur le visage. Elle savait qui était Adonis pour moi. Tout comme elle et Peter, j'avais trouvé mon amant dans ce monde. Enfin. Je souris un peu avant qu'un nouveau nid de poule ne fasse bondir le chariot dans lequel nous étions assis. Je grognai de frustration avant de soupirer de soulagement quand la voiture s'arrêta. Nous étions arrivés.

Les hommes descendirent en premier. Ils mirent leur haut de forme avant de nous aider à sortir du véhicule. Toute une mise en scène pour cela. Le vent souffla plus fort une fois dehors. Je tins mon chapeau d'une main avant de lever la tête vers la bâtisse en face de nous. La maison était plus grande, nettement plus grande que celle de Lauren.

Symétrique, elle possédait plusieurs fenêtres, des tonnes en réalité. Je clignai plusieurs fois des yeux, toujours subjuguée par le manoir. Je vis que les deux hommes avaient déjà toqué à la porte. Ils parlaient avec le domestique venu leur ouvrir l'entrée. Faisant partie de la police, Adonis demanda à interroger de nouveau le fils Pizers. Agathe près de moi, passa un bras sous le mien.

« Allons-y avant que tu n'attrapes froid à cause de ces vents !

– Oui, maman, la taquinai-je.

– Ah ! Ne commence pas toi aussi ! Zircon le dit quand j'en fais trop...

– T'en fais pas, il faut bien quelqu'un qui ait les pieds sur Terre. Ne te vexe pas, mais Zircon a l'air un peu olé olé sur les bords.

– Oh oui, il l'est ! s'exclama-t-elle en éclatant de rire. C'est justement pourquoi je reste avec lui. Il m'aide à oublier certaines choses... »

Je fronçai des sourcils en voyant son visage tourner vers les roches par terre. Elle semblait être dans ses souvenirs. Avant que je ne lui pose d'autres questions, Peter nous appela du pas de la porte.

« On arrive, » répondit Agathe en me traînant avec elle jusqu'au hall d'entrée.

Je restai la tête en l'air en train d'admirer les ornements des murs, des rideaux, des meubles. Tout respirait la luxure avec cet or éclatant mélangé au blanc des murs et de certains meubles. Rien ne traînait par terre tout comme tout semblait briller de mille feux.

Je déglutis avec peine en espérant ne rien casser. Même la boîte d'allumettes que le domestique avait dans la main semblait un objet de luxe. Il rangea la boîte dans sa poche puis nous indiqua où nous assoir. Je soupirai tandis que les minutes passèrent.

« Parlez-moi un peu de cette famille, demandai-je aux policiers, mais c'est Agathe qui me répondit avec enthousiasme.

– Les Pizers ! Une vieille famille avec des membres qui deviennent souvent des avocats, financiers hors pair ou médecins. Eloise et William Pizers avec leur fils sont les seuls dans cette ville. D'autres membres sont à l'étranger, mais peu viennent à Grimvice. »

Une des domestiques vint dans la pièce avec des tasses de thé. Elle déposa le plateau sur la table basse puis s'en alla sans bruits. Agathe fut la première à prendre sa tasse, son mari la suivit, mais moi et Adonis les laissâmes sur place.

« Comment s'appelle le fils ? questionnai-je en reprenant notre conversation.

– Sebastian, répondit Peter. Il exerce la médecine depuis cinq années maintenant. Il est certain qu'il possède des aiguilles quelque part, mais les vérifier un à un serait une perte de temps surtout s'il n'a rien à voir avec ces transformations.

– C'est vrai, ce serait une perte de temps, mais nous pourrions d'autres informations essentielles à cette enquête. Tout dépend simplement des questions posées, » répondis-je avec un sourire mystérieux.

Soudain, un homme d'une trentaine d'années entra dans le salon. Il tentait désespérément de coiffer ses cheveux noirs, mais des mèches rebelles s'en échappaient. Mal rasé et le teint pâle, cela se voyait qu'il avait la gueule de bois. J'espérai qu'il était tout de même assez conscient pour répondre à mes questions sinon je serais venue pour rien.

Adonis et Peter se levèrent d'un coup alors que moi et Agathe prîmes notre temps. Nous nous regardâmes puis roulâmes des yeux. L'aristocratie...

Sa chemise blanche ouverte au niveau du col me montra un pendentif. Mais ce qui m'intéressait le plus était la petite griffure sur sa clavicule droite.

« Que me vaut cette nouvelle visite Commandant ? demanda-t-il en se plantant en face d'Adonis.

– Nous avons d'autres questions à vous poser, » m'exclamai-je à sa place.

Sebastian se retourna vers moi avec les sourcils froncés. Il me regarda de haut en bas et je pus voir ses yeux sombres s'agrandirent sous le désir.

« Soit, dit-il en s'installant sur un fauteuil. Posez vos questions rapidement ma Dame. »

Je me rassis, mais avant de parler, les portes s'ouvrirent de nouveau.

De retour de vacances, je viens d'écrire ce début de chapitre. Je mets Grimvice et La Promesse - Adam en priorité comme histoire à finir :) Donc vous aurez sûrement un chapitre par semaine de Grimvice !

Les Changeurs de Destins - GrimviceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant