Après plusieurs commentaires, j'ai changé la fin du chapitre. Donc voici cette autre version, plus réaliste du coup :) Bonne lecture !
Une femme plus âgée entra dans la pièce. Sa robe aux couleurs chatoyantes englobait bien ses formes. Ses yeux me transpercèrent. Elle n'était pas du tout docile comme femme. Au contraire, son regard était colérique. Figée, j'avalai ma salive. Éloïse Pizers me donnait la chair de poule rien qu'avec sa présence.
« Commandant en chef, c'est un plaisir de vous revoir... Mais il me semblait déjà avoir répondu à toutes vos questions ? dit la mère, le menton toujours levé.
– C'est exact. Nous sommes désolés de cette venue soudaine, mais une enquêtrice venue de l'étranger est venue nous aider dans cette affaire, » se justifia Adonis.
Une pointe de joie m'envahit quand j'avais entendu ses paroles. Je prenais un peu plus de place dans ce monde et surtout auprès de lui. Mais encore, peut-être que les mots de mon amant n'étaient que mensonges. Je ne savais pas...
« Une femme ?
– Oui, je serais d'une bonne aide, répondis-je avec un sourire crispé. Étant donné que je n'étais pas présente lors des premières interrogations, j'aimerais poser quelques questions à votre fils si cela ne vous dérange pas ? »
Je pouvais presque entendre les mouches voler après ma déclaration. Agathe avait même retenu sa respiration sous le choc. Je me retenais de rouler les yeux. Cette scène aurait été vraiment comique dans un film, mais ça n'en était pas un. Je fis un sourire poli en attendant que chacun ait passé le cap du choc.
Après quelques secondes, le regard de Madame Pizers était encore plus meurtrier qu'avant. Elle pouvait définitivement être une femme-bête. Ça ne m'étonnerait pas si c'était le cas, mais encore fallait-il le prouver. J'arrêtai de divaguer et me tournai vers le fils de la famille.
« Vous êtes médecin, n'est-ce pas ? Je voudrais savoir si vous emmenez vos outils de travail dans les bars que vous fréquentez ou chez les jeunes femmes avec qui vous couchez ? »
Peter recracha le café dans la tasse. Adonis grinça des dents. Un son fin, mais dérangeant. Agathe mit sa main devant sa bouche alors que la mère Pizers avait lancé un cri outré. Sebastian, lui, resta hébété face à mes questions.
Peut-être que j'y étais allée un peu trop fort... Mais nous avions assez perdu de temps. Si ces personnes n'avaient rien à voir avec les meurtres, il restait au moins deux autres familles aristocrates à visiter. Ce qui ne m'enchantait pas.
« Comment osez-vous ? s'écria la mère.
– Ces déboires sont connus de tout le quartier. Je ne fais qu'énoncer l'état des faits, mais je voudrais bien une réponse.
– Il est hors de question qu'il réponde à ces accusations grotesques !
– Oui, murmura le jeune homme.
– Quoi ? demanda, outrée, la mère. Que racontes-tu ?
– Je vais bien les voir en tant que médecin, annonça Sebastian en dépit du regard meurtrier de sa mère.
– C'est-à-dire ? questionnai-je, curieuse.
– Je les soigne.
– En leur injectant quoi dans les veines ?
– Un tranquillisant.
– Où ?
– Cela suffit ! »
L'exclamation d'Eloïse me fit mal aux oreilles. Avec un regard noir, je la dévisageai. Énervée, les poings serrés et le visage rouge, elle semblait sur le point de me tuer avec ses mains. Je restai néanmoins calme. Elle ne m'impressionnait pas tant que cela, mais avait aura de rage autour d'elle qui n'incitait pas à s'approcher d'elle ni même à devenir son amie.
« Comment osez-vous lui poser toutes ces questions ?! Vous n'avez aucun droit dans cette demeure. Et vous ! cria-t-elle en se tournant vers Adonis. Comment pouvez-vous la laisser nous humilier ainsi ?! »
Adonis commença à parler, mais je ne l'écoutais plus. Il devait sûrement s'excuser pour mon comportement. Et le pire était qu'il allait devoir s'excuser à nouveau après ce que j'allais faire ce soir.
Eloïse continuait de vociférer tandis qu'Adonis et Peter tentaient de la calmer. Sebastian avait même réussi à s'endormir. Heureusement qu'il avait beaucoup bu la veille, car sa langue s'était déliée pendant mon interrogatoire. Ce fut un court entretien, mais cela m'avait suffi à comprendre certaines choses.
Si je retrouvais les fioles de ce tranquillisant, je pourrais prouver que c'était lu le coupable. Lui qui changeait ces femmes en monstres. Lui la cause de tous ces meurtres.
« C'est vrai, avouai-je en me levant. C'était une offense pour vous. Je m'en excuse. Je vais de suite m'en aller et vous laisser en paix. »
Après ces paroles fausses, je regardai Adonis dans les yeux. Celui-ci comprit que nous pouvions partir sans avoir à poser d'autres questions. Un domestique lui rendit son haut de forme en partant vers l'entrée de la demeure. Eloïse Pizers resta près de son fils, mais je pouvais sentir un regard noir qui m'était adressé. J'allai peut-être avoir des représailles après mon comportement. Cependant, j'avais réussi à avoir un minimum d'informations.
L'air frisquet me donna la chair de poule. Le soleil semblait haut dans le ciel, mais caché par les nuages. Peter nous demanda de monter rapidement dans la carriole. Je m'installai la première au fond puis ce fut Adonis qui vint se placer en face de moi. Surprise, je clignai des yeux et fronçai des sourcils. Je sentis Agathe s'assoir à côté de moi alors que Peter se mit en face d'elle.
Les yeux perçants d'Adonis me mirent mal à l'aise. Il semblait sonder mon âme pour y déceler tous ces mystères.
« Que comptes-tu faire, Ambre ? »
Étonnée par la question d'Adonis, je répondis : « Rien. »
Son sourcil se leva ; il ne me croyait pas. Je pinçai mes lèvres et regardai Agathe. Elle aussi savait que j'avais un plan pour retrouver les fioles de tranquillisant que Sebastian possédait. Elle me fixa avec des yeux implorants, elle souhaitait que je dise à Adonis la vérité. Mais je n'arrivais pas à prononcer les mots. Ils ne voulaient pas sortir. Je déglutis et tournai la tête vers la petite fenêtre du transport.
Dans le silence, nous nous arrêtâmes devant la maison d'Agathe et Peter. Plus près de la porte, le couple descendit. Alors que j'allais faire de même, Adonis me bloqua le passage. Je me rassis, étonnée.
« Qu'est-ce...
– Que vas-tu faire ?
– Je... Je vais m'introduire chez eux pendant la nuit, avouai-je en fixant mes mains posées sur mes cuisses.
– Je viens avec toi.
– Non ! m'empressai-je de dire. Je suis discrète, je pourrais me faufiler sans problème, mais pas toi.
– Rappelle-toi. J'ai dit que tu pouvais aider dans cette affaire seulement si quelqu'un reste avec toi, dit-il avec force.
– Alors, envoie Zircon avec moi ! » dis-je avec un sourire sur le visage.
Adonis croisa les bras et me toisa du regard. Il réfléchissait. Si un autre changeur de destin venait avec moi, j'étais assurée d'être en sécurité et surtout de parler librement sans avoir de regards étranges.
« Peter viendra avec toi. »
Sur ces dernières paroles, il se leva et sortit du véhicule. Je serrai les dents pour éviter de répliquer une insulte. Je soupirai ensuite et descendis à mon tour. Je ne savais pas si Peter était réellement plus mieux que Zircon comme compagnon de cambriolage...
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Les Changeurs de Destins - Grimvice
FantasyDes êtres traversent le temps et l'espace pour changer le Destin de certaines personnes. Aider le "héros", changer son destin, et retrouver leur moitié, c'était leur mission. Ambre prend la possession d'une professeure de sciences dans l'époque vict...