Dans le chapitre précédent :
Il me montra une palette avec plusieurs seringues et des petites fioles remplies d'un liquide. Je ne pouvais pas voir la couleur, mais cela semblait bien être les tranquillisants dont le médecin parlait. D'après ses dires, ils soulageaient les jeunes femmes avec ce produit. Certainement une drogue.
J'étais contente de voir ces objets en notre possession, mais une question tournait en rond dans mon esprit.
« Peter... Comment savais-tu que cette mallette était dans un des tiroirs ?
– Je... »
Sa bouche était ouverte, mais aucun son n'en sortit. Ses lèvres se refermèrent puis il resta immobile à fixer droit devant lui. Mon coeur battait plus vite alors que je m'approchais de lui. La découverte des seringues était trop simple et pour cause, la voix de la mère Pizers retentit dans la pièce sombre.
« Peter, viens par ici. »
Et l'homme s'exécuta.
***
Je restai figée. Avec de grands yeux, je vis Peter marcher vers Eloïse comme si c'était tout à fait normal.
« C'est bien, mon petit. Va en bas et restes-y. »
Le mari d'Agathe obéit à son ordre sans rien dire. Je restai abasourdie par cette scène. Pourquoi il se laissait faire ? Avant que je ne l'appelle, Peter sortit de la pièce. Seule avec la mère Pizers et son regard d'acier, je déglutis en espérant qu'elle ne me tuerait pas tout de suite.
Ma mort entraînerait le décès d'Adonis quelques minutes plus tard. Et sur cette affaire où Peter semblait complice des Pizers, les transformations en femmes-bêtes pourraient continuer pendant encore de longues années. Pourtant, les agissements de Jack l'Eventreur, qui était représenté dans ce monde par les policiers de Grimvice, s'arrêtaient en fin d'année 1888. Donc les meurtres des femmes-bêtes n'étaient répartis que sur une année et non sur plusieurs années.
Mais après tout, ce monde était différent de mon monde d'origine. Donc les événements pouvaient très bien se passer autrement. Et cela me terrifiait encore plus. Comment serait le futur si les changeurs de destins ou le héros n'arrivaient pas à arrêter ces transformations ? Je n'osais pas imaginer.
« Ma chère enfant, c'est malpoli de venir fourrer son joli nez là où il n'est pas invité, clama Eloïse en faisant deux pas vers le centre de la pièce tandis que je restais de l'autre côté du bureau.
– Ce n'est pas faux, dis-je avec un faux sourire. Mais il fallait bien que mes questions trouvent leurs réponses. Peter travaille depuis le début avec vous, c'est pour cela qu... »
Avant que je termine ma phrase, un coup fut porté à la tête d'Eloïse, celle-ci tomba en avant, sur le tapis. Je fixai l'homme qui lui avait frappé avec un bout de bois.
« Venez, je vais tout vous expliquer. »
Sebastian était cette fois-ci bien sobre. Mais je fronçai des sourcils quand il me demande de le suivre.
« Vous venez d'assommer votre mère.
– Je lui dirai encore une fois que j'avais trop bu donc je l'ai assommé. Elle m'hypnotisera comme toujours, mais je contrerai son hypnose parce que je suis médecin et je sais comment le faire contrairement à votre ami policier.
– Peter ? Il a été hypnotisé ?
– Oui, et ce depuis longtemps. Mais je n'ai pas envie de vous expliquer tout cela ici. Veuillez me suivre dans un endroit à l'abri des oreilles indiscrètes, je vous prie.
– Bien, bien, » soufflai-je, toujours méfiante.
Je pris avec moi la mallette contenant les fioles et seringues puis sortis du bureau en suivant les pas de Sebastian. Quelques lampes à huile étaient allumées ici et là dans les couloirs pour nous procurer de la lumière dans l'obscurité de la nuit. La lune nous guidait aussi.
« Peter aurait été hypnotisé ? questionnai-je tout en marchant.
– Oui, ma mère l'utilise comme marionnette depuis des années pour avoir des informations sur les avancements de l'affaire des bêtes.
– D-des bêtes ?
– Je sais pour les femmes qui se transforment en bête. Et je sais aussi pour les policiers qui les tuent dans les sous-terrains de la ville. J'essaie justement de les sauver de ce mal.
– D'où vos sorties dans les bordels et bars du quartier Est..., murmurai-je alors qu'il ouvrit un passage secret dans le mur d'un couloir non reconnaissable parmi les autres couloirs.
– Exact. Je fais semblant d'être ivre devant ma mère ou d'être hypnotisé pour savoir ce qu'elle prépare. Mais à chaque fois, elle ne me révèle jamais ses plans, avoua-t-il en descendant des marches.
– Attends, où va-t-on ?
– Rejoindre les femmes cachées en bas. Il me semble que vous avez déjà rencontré ces femmes rebelles que la police ne veut pas impliquer dans cette affaire. Mais je suis certain que certaines d'entre elles sont déjà infectées par le mal. Seulement je n'arrive toujours pas à trouver d'où vient l'origine de ces atrocités. Mais je trouverai. Soyez-en certaine, mademoiselle Wells. »
Sur ces paroles, nous restâmes silencieux jusqu'à arriver devant une porte blindée. À plusieurs mètres sous la terre. Malgré la peur qui s'infiltrait en moi, je restai de marbre dans cet endroit clos et attendit que Sebastian n'ouvre la porte. Ce qu'il fit quelques instants plus tard, mais ce fut quelqu'un à l'intérieur qui la bougea. Une faible lumière vint sur nous.
Nous entrâmes et je fus surprise de trouver Adélaïde. Savait-elle toutes ces machinations depuis le début ? Dans ce cas, pourquoi ne m'avait-elle rien révélé quand je lui avais parlé ? D'autres femmes étaient présentes et ressemblaient aux prostituées qui m'avaient adressé la parole des jours plus tôt.
Je fronçai des sourcils, ne sachant que penser. Elles savaient tout et ne m'avaient rien dit ? Ou ignoraient-elles que les femmes-bêtes existaient ?
En tous cas, elles furent pour la plupart surprises de me voir avec Sebastian.
Nouveau chapitre peut-être mardi prochain :)
VOUS LISEZ
Les Changeurs de Destins - Grimvice
FantasiaDes êtres traversent le temps et l'espace pour changer le Destin de certaines personnes. Aider le "héros", changer son destin, et retrouver leur moitié, c'était leur mission. Ambre prend la possession d'une professeure de sciences dans l'époque vict...