Chapitre 2

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Le lendemain, la femme de la victime, inquiète de l'absence prolongée de son mari, décida de se rendre à la gendarmerie pour signaler sa disparition.

-Il devait aller à Clermont-Ferrand pour faire des choses et que ça ne serait pas long, expliqua-t-elle au gendarme qui notait le signalement.
-Il est parti comment ? En voiture ou train ? Vous avez essayé de l'appeler ? Demanda-t-il
-En voiture. J'ai essayé plusieurs fois de l'appeler et chaque fois, je tombe sur son répondeur.
-Quelle est sa voiture ? Demanda-t-il.
-Une Peugeot 406 grise taupe, l'immatriculation est 5423 FR 19. Répondit-elle

Ainsi, elle donna les informations concernant son mari. Elle avait donné son nom et prénom, sa taille, les vêtements qu'il portait ainsi que les signes particuliers physiques. Il se prénommait Jean-Pierre Laporte et était chauffeur routier indépendant. Les gendarmes diffusèrent l'avis de recherche dans les journaux, la télé et la radio et madame Laporte en profita par la même occasion de le relayer sur les réseaux sociaux.

Une semaine plus tard, un résident d'Ussel disait avoir vu la voiture de Laporte aller en direction de Tulle. C'était un précieux témoignage pour les enquêteurs de la gendarmerie. La zone de recherche concernait la moitié Est de la Corrèze et ces recherches avaient mobilisées un hélicoptère qui balayait la zone jour et nuit. Un groupe de gendarmes, de réservistes et de particuliers y participaient en fouillant chaque forêt de la zone.

Le capitaine Leroy faisait parti de ce groupe. Cela faisait dix ans qu'il était enquêteur de la gendarmerie. Il marchait tranquillement dans la forêt balayant du regard chaque coin de la forêt et faisant craquer les branches mortes avec ses pieds. Soudain, son regard tomba sur une parcelle de terre qui semblait avoir été retournée, il n'y avait pas de feuilles dessus et il vit une douille dépassé d'une feuille de chêne. La douille ne ressemblait pas aux cartouches de fusil de chasse qu'il avait l'habitude d'utiliser, elle ressemblait à une balle de pistolet.

Aussitôt, il appela avec son talkie-walkie son groupe qui arriva en courant.
-Regardez ce que j'ai trouvé, les gars ! Cria-t-il en les voyant arriver.
-Qu'est-ce que t'as trouvé ? Lui demanda le lieutenant Damien
Leroy attrapa avec sa main gantée la douille et répondit.
-J'ai trouvé ça par terre.
-Vous pensez que c'est un meurtre ? Demanda un des particuliers.
-Je ne sais pas, mais en tout cas, ce n'est pas normal de trouver ce genre de douille par terre.
-Sinon, t'as vu autre chose que ça ?
-Ouais, la terre semble être retournée de ce côté-là, dit Leroy en pointant du doigt la zone.
-Dans ce cas, réclamons des pelles pour voir ce qu'il s'y cache.

Quarante minutes plus tard, des pelles furent apportées et les recherches furent temporairement interrompu. Le particulier, Damien et Leroy creusèrent quand soudain l'homme vit un morceau beige dépasser de la terre. Damien s'accroupit et examina ce morceau. Il fronça les sourcils et continua de creuser plus doucement.Ils tombèrent sur un cadavre, en train de décomposer, grouillant de vers.

Les yeux de l'homme étaient encore ouverts, tout comme la bouche. Le visage était à la fois pétrifié de peur, de tristesse et de colère. Tout le groupe était choqué par la découverte et un des gendarmes appela sa brigade pour boucler la forêt. La scène de crime fut ouverte à dix-neuf heures, des journalistes étaient arrivés et laissèrent passer le flot incessant de voitures de gendarmerie qui venaient et repartaient. Tous voulaient parler aux gendarmes pour savoir quels étaient les premiers éléments de l'enquête. Les gendarmes préféraient les ignorer à leur plus grande déception.

La femme qui n'aimait pas les hommesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant