Venir pour Giroud Et partir pour Griezmann - T2

Chapitre cinquième : Comme au bon vieux temps

14 Janvier 2017 :

Ce matin, je me réveille soulagée. Antoine a été très compréhensif avec moi hier soir et on a fini par parler de ça une bonne partie de la nuit. Mais j'ai été incapable de bien dormir après ça. Je pense énormément à ma mère et ma sur. Il est environ 7 heures. Je vais descendre regarder la télévision, ça me changera sûrement les idées. Lorsque j'arrive en bas, je vois que la place devant la télévision est déjà prise.

_Tu n'arrives pas non plus à dormir Jules ?
_Non, je suis levé depuis 4 heures du matin, pourquoi t'es déjà debout toi ?
_Je pense à maman et Charlie... J'arrive pas à dormir...
_Comment ça se fait que tu y penses ?
_Je...
_Allez viens t'asseoir à côté de moi et raconte moi ce qu'il y a, comme au bon vieux temps.
_J'ai expliqué à Antoine ce que j'ai eu... Et je lui ai parlé d'Alexandre et de ce que Charlie a fait pour moi. Il a été très compréhensif avec moi et on en a beaucoup parlé, alors je suis soulagée de lui en avoir parlé, mais je peux pas m'empêcher de penser à tout ça. De me dire que j'ai été un poids pour vous tous et qu'il aurait mieux valu que je ne naisse jamais.
_Hé !!! Je t'interdis de dire ça !!! On est rien sans toi nous. Antoine n'est rien sans toi. Olivier n'est rien sans toi. Théo n'est rien sans toi. Mathéo n'est rien sans toi. Les filles ne sont rien sans toi. On a tous besoin de toi, et on est tous très heureux de t'avoir, et tu n'es en aucun cas un poids pour nous, au contraire, sans toi on arriverait pas à nous battre comme tu nous a permis de le faire alors enlève toi ça de la tête d'accord ?
_Ou... Oui...
_Allez viens faire un câlin à ton grand frère comme quand tu étais petite et que tu avais peur des monstres dans ta chambre.
_Tu t'en souviens encore ?
_Comment je pourrais l'oublier ? Pendant 3 ans tu venais te réfugier dans ma chambre tous les soirs parce qu'il y avait des monstres dans ta chambre et que tu voulais pas que mamans sache que tu avais peur donc tu voulais pas aller avec elle.
_Ah oui c'est vrai.
_Pauline.. Si j'ai tenu à tous vous réunir aujourd'hui, ce n'est pas sans raison...
_Qu'est ce que tu veux dire ?
_J'ai un cancer, un cancer des poumons, et il est fort probable que je ne survive pas...
_Non, non, non, c'est impossible, c'est pas vrai, tu me fais une blague là ? Jules je t'en supplie, dis moi que c'est une blague et que tu vas pas mourir ?
_Pauline... Je...
_NOOOOOON !!!!! Non ! Tu peux pas ! Tu peux pas mourir ! Tu vas avoir un fils, c'est ton rêve d'avoir un fils pour jouer au foot avec lui ! Tu l'a toujours dis ! Tu peux pas mourir maintenant ! On a besoin de toi ! J'ai besoin de toi !
_Je sais Pauline...
_Combien ?
_Je sais pas... Peut être quelques semaines, ou quelques mois.
_Je... J'ai besoin d'air... Il faut que je sorte...
_Pauline att...

Je ne le laissais pas finir sa phrase. J'avais l'impression d'être dans un rêve et que je me réveillerais d'une minute à l'autre, mais non, c'était la réalité, et ça me détruisait de l'intérieur, toutes les personnes les plus importantes pour moi disparaissaient les unes après les autres. Je roulais dans les rues de Madrid, déserte, les personnes censées dorment encore à cette heure là. J'allais au seul endroit où je me sentais bien dans ces moments, où personne ne pourrait venir m'annoncer des mauvaises nouvelles. Et c'est là que j'ai craqué. J'ai pleuré autant que je pouvais, j'en avais marre d'être forte. Je ne voulais qu'une seule chose, abandonner.