Les Chroniques des Souvenirs : L'Épée des Walysts

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Lorsque Ruth pût enfin sortir, deux interminables journées s'était écoulé. Sa blessure avait presque complètement disparu, elle avait demandé au médecin et aux infirmières de passage comment cela était-il possible, car l'idée qu'une personne se soit sacrifier pour elle lui donnait envie de vomir. Pas que ce geste ne la révulse, elle l'avait elle-même fait sur Elov, mais plutôt qu'elle supportait pas l'idée qu'une personne souffre comme elle avait souffert.

Mais on lui avait expliqué la méthode qu'ils avaient utilisés. Lorsqu'on guérit une personne magiquement, la blessure est juste légèrement diminué en gravité et est transféré sur le corps du guérisseur, ça Ruth le savait. Alors pour éviter cet inconvénient, ils leur suffisaient de rassembler un assez grand nombre de guérisseur pour que la blessure ainsi divisée, devienne minime. Ruth espérait très fort que l'infirmière ne lui avait pas mentie, mais comme elle n'avait d'autre choix que de la croire, elle s'y résigna.

Ce fut une Ondine survoltée qui quitta l'hôpital en compagnie de Grope. En effet, ce fut le seul qui pendant sa convalescence vint la voir. Elle n'avait eu la visite ni d'Adriel ni d'Elov. À chaque fois qu'elle demandait où ils se trouvaient, on la regardait avec de gros yeux on lui disait qu'il ne fallait pas déranger le Cinquième Prince. Quand à Adriel, ils prétendaient ne pas savoir où ils étaient.

Ce fut donc à Grope qu'elle avait narré son aventure dans les limbes avec le passeur. Il semblait aussi perplexe qu'elle et lui avait cependant promis d'effectuer des recherches. Mais maintenant qu'elle était libre d'aller où elle voulait, elle s'était mis en tête de continuer sa quête. Car il ne fallait pas l'oublier, si elle était là, c'était bien pour retrouver Timmy.

Elle espérait que c'était justement la raison de l'absence d'Adriel et d'Elov. Mais elle savait au fond d'elle que ce n'était pas la cas. Elle se dirigea donc vers le dôme incandescent du Château des Lumières. Son architecture lui rappelait celle d'un cygne majestueux, tendant son long cou de nacre aux plumes d'ivoires vers les cieux, en une tour qui telle un phare brillait de mille éclats.

Malgré la beauté de ce chef-d'œuvre, Ruth ne s'attarda pas et entraina dans son sillage vers la digne silhouette, son ami Grope qui essayait tant bien que mal de suivre son allure. Elle se retenait de courir et espérait que Grope avance plus vite. Puis n'y tenant plus, elle saisit le gobelin et le mit sur son épaule avant de partir à toute vitesse dans les rues damés de la ville.

Ça et là flottait des odeurs, celle du pain sortant du four, celle du printemps et ses fleurs. Elle s'ouvrait à ce monde luxuriant et parfumé de bonheur, bien loin de la misère des ruelles de la basse ville et de ses gamins pillards. Leurs doigts glacés étaient encore imprimé sur sa chair et dans son esprit. Comme les serres d'un vautour s'abattant sur sa proie.

Elle frissonna malgré la température estivale. Elle se rasséréna en voyant apparaitre devant ses yeux ébahis la porte du château. Elle était faite en cristal qui renvoyait une douce lueur sur la ruelle, la nimbant d'une lumière blanche et pure. Malgré sa transparence apparente, on ne distinguait presque rien de l'intérieur du Château, hormis de vagues silhouettes immobiles. Grope ricana.

- À chaque fois que je vous ces ombres je me demande si ce sont des gardes ou des pots de fleurs.

Ruth sourit amusée avant de le réprimander, bien que l'envie lui en manquait.

- Voyons, idiot, ne dis pas de tels choses ! Pense plutôt à ces gardes justement qui passe leurs journées a rester immobile.

- Ben c'est ça mon problème justement ! Ils foutent rien de leurs journées et pendant ce temps nous on s'est fait attaqué par les pillards !

Ruth ne pût le contredire mais elle ne l'affirma pas non plus, se contentant de se focaliser sur les raisons de sa venue au château. Les portes étaient ouvertes, mais seulement légèrement, et deux gardes étaient postés devant. Elle pria pour qu'ils n'aient pas entendus leur échange et s'avança vers eux. L'excitation commençait à la gagner. Elle allait revoir son frère ! Elle ne pût s'empêcher de sourire, heureuse à l'idée de pouvoir enfin le retrouver.