Les Chroniques des Souvenirs : L'Épée des Walysts

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Ils mirent au total à plus d'une quinzaine de jour pour atteindre la capitale. Elov avait réduit de beaucoup l'allure, et Ruth l'en avait remerciée d'un signe de tête. Car si la première partie du voyage, celle avant l’attaque, avait été épuisante, la seconde avait été harassante et insupportable.

Ses habits à chacun de ses pas frottaient sur sa blessure, lui donnant l'impression de l’irriter profondément. Elle voyait les coups d'œil inquiets d'Elov pendant qu'ils cheminaient. Adriel et Grope ignoraient encore le mal qui la rongeait depuis déjà dizaine de jours. Elle avait été méthodique et discrète, interagissant avec le Cinquième Prince par des signes.

Ils avaient établi un code de communication indécelable par leurs compagnon. Ainsi, le soir, lorsqu’ils montaient leur camp, si Ruth pour allumer le feu allumait toutes les flammèches magiques à ses doigts, elle indiquait qu'elle souffrait beaucoup. C’était comme une échelle de douleurs de un à cinq.

Il suffisait alors qu'Elov réponde en ramassant des brindilles au sol, soit disant pour le feu, pour signifier si elle voulait ou non que tout deux s’éclipsent pour aller refaire le cataplasme. Elle répondait soit en ramassant elle aussi des branches, ce qui signifiait oui, soit en regardant le ciel, lui faisant comprendre qu'ils iraient pendant la nuit, ou encore qu'elle ne fasse rien, pour l'avertir qu'elle ne voulait rien faire. Ça avait marché tout au long du voyage et elle était contente d’être enfin arrivée car cette routine la fatiguait.

Ils arrivèrent aux portes de la ville avant même de voir la citadelle. Les gardes ne posèrent aucune question, ne faisant que saluer d'un hochement de tête Elov. Ils ne s’attardèrent pas dans les faubourgs, surtout que le Cinquième Prince ne passait pas inaperçu. Il accélérait par ailleurs le pas, voulant arriver au plus vite au château qui surplombait la basse ville où des mendiants quémandait quelques pièces d'or.

Adriel en glissa un dans la main d'un bambin et partit à toute vitesse. Elle ne saisit pas tout de suite pourquoi il partait en courant, mais elle comprit aussitôt en voyant une quantité affolante de gamins venir dans leur direction pour mendier.

Adriel attrapa Grope qui positionna sur son épaule, comme elle-même l'avait fait il y a plus d'une semaine. Il dépassa Elov qui le regarda surpris. Il se retourna et ses yeux s'ouvrirent gros comme des soucoupes en voyant les enfants. Il jura dans un jargon qu'elle ne reconnut pas et emboîta le pas à Adriel. Elle s’était elle aussi mise à courir. Le Cinquième Prince jeta au demi-elfe.

- Tu étais obligé de faire ça maintenant ?

- Bien sûr, sinon ça n'aurait pas été aussi drôle, rigola Adriel pétillant d'excitation, et puis tu verrais ta tête ça vaut tout les sacrifices du monde.

Même si les rues étaient beaucoup plus praticable que celles de Pretavek, Ruth commençait à se faire distancer par Elov et Adriel. Son abdomen la faisait souffrir atrocement.

Elle essaya de les rattraper et s’élança, mais cela empira son cas. Elle eut la sensation d'un soudain déchirement au niveau de sa blessure. Elle s'effondra par terre en hurlant de douleur.

Les gamins la rattrapèrent alors, ils l’observèrent un instant se tordre sur le sol avant de tendre leur petites mains potelés vers elle. Elle ne comprenait pas ce qu'ils voulaient mais elle était incapable de les repousser ou même de leur parler.

Peut-être voulait-il l'aider ? Mais elle se trompa totalement. Les terribles bambins tiraient sur ses habits et ses cheveux. On aurait dit qu'ils tentaient de les lui arracher. Elle entendit une voix rugir, mais elle commençait déjà à voir trouble. Elle allait encore une fois s’évanouir, elle n'aimait pas ça. La dernière fois que ça lui était arrivée son réveil n'avait pas été des plus calmes.