A Coeur Ouvert

Un hiver en Nouvelle-Angleterre

- Hypothermie modérée, il a un œdème pulmonaire, et il est en hémoconcentration. Qu'est-ce que tu conseilles ? Demande Emma à son interne.

- Euh... Il faut le ventiler... Euh... Non ! Vu son état, il vaut mieux l'intuber, hésite-il.

- Je fais quoi ?! S'exclame-t-elle.

- Les deux !

Emma saisit le kit d'intubation et commença à l'intuber. A côté d'elle, son interne attrapa la poche de ventilation manuelle, prêt à l'accrochée au bout du tube que tentait d'enfiler Emma au fond de la gorge du patient. Une fois le tube placé, l'interne commença à ventiler le patient quand les moniteurs se mirent à sonner en cœur.

- Fibrillation ventriculaire ! Passez moi les palettes !

Williams tendit les bras pour attraper les deux palettes et demanda de charger à deux cent et de dégagez. Rien.

- Rechargez les palettes à deux-cent-cinquante !

Toujours rien.

- Chargez à trois-cent !

Le long et continu des bipes du moniteur continuaient toujours de sonner. Alors qu'elle allait entamer le massage, un bipe alternatif reprit son cours. Emma retira ses main du patient, soulagée.

- Bien. On le réchauffe et on l'emmène au scan, je veux être sûre de ne rien louper.

*

Loin de l'effervescence des urgences, Ethan allait clipper deux anévrismes dans le cerveau d'un patient. Dans la salle de préparation avant d'entrer dans le bloc, il enfilait son calot quand il entendit son interne se plaindre en silence.

- Un problème docteur Parks ? Lui demande-t-il en nouant un flot derrière sa tête.

- Euh...

- Je t'écoute.

L'interne réfléchit encore un moment, de peur d'éveiller la colère du docteur Edwards, mais il finit tout de même par se lancer.

- Avec tout le respect que je vous dois docteur Edwards, je ... Je commence à en avoir marre des anévrismes. Tous les jours on a des anévrismes, tout le temps, c'est toujours la même chose. Moi si j'ai voulu faire de la chirurgie, c'est pour qu'aucune de mes journée ne se ressemble.

- C'est ça la neurochirurgie, c'est beaucoup d'anévrismes. Un jour, il y aura des hémorragies, des gliomes, des tumeurs, et pleins d'autre encore. Mais en attendant, tu vas t'occuper d'anévrismes, c'est comme ça, conclut Ethan en sortant.

L'interne, incrédule, continua son lavage de main. Plongé dans le rêve d'un gigantesque gliome optique, il sursauta quand les portes automatiques se rouvrirent en laissant apparaître Ethan derrière son masque.

- Où son les scans de cette patiente ?! Pourquoi je ne les ai pas encore vus ?! S'exclame-t-il.

Parks réfléchit quelques secondes. Qu'avait-il fait des scans de madame Stevens ?...

- Ils sont dans mon casiers, j'ai oublié d'aller les chercher se matin...

- Alors va les chercher ! Dépêche-toi !

*

De son côté, Laurel arriva sur les lieux de l'accident. L'ambulance venait de s'arrêter. Elle ferma sa veste jusqu'en haut, ouvrit les deux portes arrières du véhicule et descendit. Dehors, c'était une véritable tempête de neige. Elle ne voyait même pas à dix mètres. La chirurgienne s'avança sur le bord du pont et scruta le lac gelé. Elle réussi tout de même à distinguer un petit passage en bas à gauche, sûrement le chemin qu'avaient emprunté ses jeunes patients. Seule, elle descendit et arriva au bord du lac. Là, elle entendit une sonnerie de téléphone qui n'était pas la sienne. En regardant autour d'elle, Laurel remarqua un sac à dos bleu sous le pont. Méfiante, elle s'avança en posant un pied sur la glace pour attraper furtivement le sac et se dégager au plus vite. Elle l'ouvrit et trouva le portable, qui sonnait toujours, au fond d'une petite poche. En regardant l'écran, elle y lit "5 appels manqués : Maman". Dépitée de ne pas pouvoir répondre, Laurel rangea le téléphone dans le sac et continua ses recherches. Au bout de quelques secondes, elle aperçut le trou dans lequel étaient tombés les garçons. En s'approchant un peu plus pour trouver potentiel troisième enfant, elle distingua une tâche au bord du trou. Elle s'avança encore en posant prudemment un pied au bord de la glace, et cette tâche devenait de plus en plus nette. Elle y devina un doigt, puis deux, et trois, jusqu'à y découvrir une main complète, mais bleue.

- J'ai trouvé le gamin ! Dépêché-vous ! Il est coincé sous la glace ! Faut le tirer !

Les deux ambulanciers accoururent avec une grande corde et alertèrent la police. Ces derniers ne mirent que quelques secondes à arriver, avec tout le matériel nécessaire pour repêcher l'enfant. Au bout de quelques minutes, le petit garçon était sortit de l'eau. Aussi bleu qu'un Schtroumpf, il était inconscient et son pouls était plus que faible.

- Il est en hypothermie sévère, il faut absolument le réchauffer ! Ordonne-t-elle en chargeant Nathan dans l'ambulance. Celle-ci démarra en trombe, sirène allumée. A côté de lui, Laurel commençait tout les soins nécessaires pour lui sauver la vie.

- Merde ! J'ai plus de pouls ! Je commence le massage !

Au Boston Miller, Kate avait repris en charge le jeune garçon qui n'avait pas encore de nom. Celui-ci était désormais réveillé, et tiré d'affaire.

- Hey, bonjour. Tu vas me donner ton nom pour qu'on puisse appeler tes parents, commence doucement la jeune femme.

- Justin... Je m'appelle Justin Jensen, et j'habite 18B Meyer Street à Boston... Qu'est ce que je fais ici ? Qu'est ce qui s'est passé ?!

- Justin, tu jouais sur le lac avec Matthew et son frère Nathan quand la glace s'est brisée. Ton copain a voulu te sauver mais il s'est noyé aussi, explique-t-elle.

- Où... Où sont Matthew et Nathan ?...

- Matthew est entre de bonnes mains et ...On... On ne n'a pas encore retrouvé...

- Oh non... C'est pas vrai !...

- Tu peux me dire ce qu'il s'est passé ?

- Je devais rentrer chez moi, et Matthew devait me raccompagné. Evidemment, le p'tit à insister pour venir, alors on l'a pris avec nous. Mais sur le chemin du retour, j'ai vu ce lac alors je ... Je me suis dit qu'on pourrait peut-être aller faire quelques glissades... Et voilà...

- Bien... On va appeler tes parents. Au fait, une infirmière va venir te faire faire quelques petits tests, ok ?

- D'accord...