Une soirée riche en émotions

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La journée touchait à sa fin, et elle avait été très tourmentée pour les médecins du Boston Miller. Camille avait sauvé la vie d'un père de famille, et ce, même si celui-ci n'avait plus de jambes. Laurel, avec l'aide d'Ethan -passé en coup de vent-, avait pu sauver la vie de l'homme qui avait failli tuer trois personnes en lui retirant sa tumeur, et James avait sauvé la vie d'un petit garçon avec Montgomery, qui lui avait été d'une aide précieuse. Seul Steven avait perdu sa patiente aujourd'hui. Hors de ce carnage, Emma et Ethan avait aussi fait des miracles au bloc. Celle-ci avait offert une nouvelle vie à son patient et lui avait changé la vie du sien.

Après avoir plus trente heures entre les murs du Boston Miller, chacun des chirurgiens s'apprêtait à regagner son lit. Dans les vestiaires, Emma et Camille trouvèrent quand même le temps d'échanger quelques mots sur leur journée.

- Tu sais quoi ? Tout à l'heure, en sortant du bloc, j'ai croisé le professeur. Il m'a dit qu'il m'avait observée depuis la galerie pendant ma greffe. Et tu ne devineras jamais ce qu'il m'a dit !

- Je ne sais pas... Que tu es une déesse de la cardio ?

- Il m'a comparée à Elizabeth Miller.

- Elizabeth Miller ?! C'est une blague ?! Le grand docteur Miller ?! S'exclame Kate en entrant à son tour.

- Et oui... Avoue-t-elle en bombant le torse.

- Y'en a qui ont de la chance ! Constate-t-elle, un peu jalouse.

- Qui est Elizabeth Miller ?

- Tu ne la connais pas ?! Tu es chirurgien et tu ne connais pas le docteur Miller ?!

- Le docteur Miller est une légende de la chirurgie cardio, elle a inventé de nombreuses techniques, c'est une icone, explique Emma. Les docteur Millers, elle et son mari je veux dire, sont les plus grands chirurgiens des Etats-Unis, enfin, étaient...

- Etaient ?

- Oui, étaient, confirme Kate. Ils se rendaient à une conférence au Japon, et le taxi qui les emmenait à l'aéroport à eu un terrible accident, et il n'y a eu aucun survivant.

- Oh mon dieu, s'exclame Camille en posant une main devant sa bouche.

- Tous les hôpitaux étaient en deuil, et de nos jours, aucun chirurgien n'a été à la hauteur de leur talent...

Les trois femmes quittèrent l'hôpital en silence, sans enlever de leurs pensées aux icones qu'étaient les Miller.

*

De son côté, James était lui aussi sur le point de quitter l'hôpital avec des cernes semblables à des sacs de sable. Dans le couloir qui le menait à la sortie, il croisa le chemin d'Ethan, toujours en blouse blanche.

- Tu es de garde cette nuit ?

- Sûrement pas, et même si je l'étais, je ne sais pas si j'aurais pu tenir une minute de plus sans mon oreiller ! Et toi ?

- Non, et heureusement, sinon je crois que je me serais endormi sur la table d'opération ! Au fait, ça avance avec Williams ?

- Elle me fuit, avoue Ethan, dépité. Elle fait tout pour m'éviter depuis ce fameux soir...

- Ne la laisse pas tomber, lui conseille James.

- C'est bien la première fois que tu me sors quelque chose comme ça !

- Et moi, c'est bien la première fois que je te vois aussi amoureux !

Sur ces mots, Ethan regagna les vestiaires, troublé.

Une fois chez elle, Emma laissa tomber son sac et sa veste à même le sol, sans même les ramasser. Elle retira ses chaussures et glissa ses pieds dans ses chaussons. Elle eu à peine le temps de s'installer dans son canapé que quelqu'un frappa à la porte. Elle la regarda, incapable de se lever pour aller ouvrir, mais voyant que la personne insistait, Emma finit tout de même par y aller.

- Alex ?! Qu'est-ce que tu fais là ?! Mais, tu n'es pas à Santa Rosa ?!

- Surprise ! S'exclame-t-il en levant deux bouteilles de champagne. J'ai démissionné, l'hôpital était trop pourri, ce n'était pas possible de travailler dans des conditions pareilles, lui explique-t-il en entrant dans l'appartement.

Alex posa ses deux bouteilles sur la table et ouvrit de grands bras pour y accueillir son amie.

- Ça me fait tellement plaisir de te revoir ! S'exclame-t-elle en se jetant sur lui.

Les heures passèrent, et les deux amis, affalés dans le canapé, ne s'arrêtaient plus de parler. A deux, ils vidèrent déjà une bouteille alors qu'il n'était qu'une heure du matin, et bizarrement, Emma n'était plus fatiguée. Revoir son ami avait sûrement dû fait disparaître sa fatigue. Alors qu'ils discutaient de tout et de rien, la sonnette retentit. Ils se regardèrent, surpris, puis Emma se leva et ouvrit la porte.

- Emma, écoute moi bien, toi qui est médecin. Depuis que je t'ai rencontré, je suis tombé malade. Dès que je te vois, j'ai les yeux qui brillent, j'ai les jambes qui tremblent et les mains moites. Dès que tu passes près de moi, j'ai mon pouls qui s'accélère. Je crois que je n'ai pas besoin d'un deuxième avis médical pour comprendre que je suis amoureux de toi, Emma. De toutes les femmes que j'ai pu rencontrer dans ma vie, tu es la première qui me fait sentir ainsi. C'est dingue, mais je ne peux pas envisager ma vie avec quelqu'un d'autre que toi. Je sais, tu va me prendre pour un fou, on se connait à peine, mais tu es mon coup de cœur. Je veux avoir le plus grandiose des mariages avec toi, je veux avoir de merveilleux enfants, et je veux construire une énorme maison pour y ranger tout notre amour. Je suis amoureux de toi Emma Williams, et ça ne changera pas, lui avoue Ethan.

Celui-ci était devant sa porte, sa veste de costume sur le dos, comme prêt à partir. Une mèche rebelle lui barrait le front, et il finit par hocher la tête à la fin de son long monologue. Voyant qu'Emma restait interdite, il continua son discours.

- Prends tout ton temps pour y réfléchir, mais saches que je ne suis pas prêt à lâcher l'affaire, lui annonce-t-il en partant. Je te laisse dormir, j'ai une craniotomie qui m'attend, conclut Ethan avant de disparaître dans l'ascenseur.

Encore stupéfaite par le déclaration d'Ethan, Emma referma la porte derrière elle, et fixa le coin du tapis, perdue dans ses pensées.

- Qu'est-ce que c'était ? Demande Alex avant de terminé la bouteille.

- Une erreur.

- A une heure du mat' ?!

- Oui, c'est le mari de la voisine, il a trop bu et il s'est trompé de porte, lui ment-elle.

- Bon... On l'ouvre ? Continue-t-il en agitant la deuxième bouteille, impatient.

- Avec plaisir !     

A Coeur OuvertOù les histoires vivent. Découvrez maintenant