— J'ai bien peur que tu finisses par te décapiter avec ça, me dit Athéna.
J'arrête aussitôt de tournoyer dans tous les sens l'épée de bronze que je tiens. Je n'avais jamais tenu d'épée auparavant — ni aucun jeune de mon âge de nos jours l'a fait, d'ailleurs — et pourtant, je sens que celle-ci est parfaitement équilibrée à mon bras. En plus, elle est belle. Je me sens comme un petit garçon qui vient de recevoir un nouveau jouet. Je la remets dans son fourreau, que j'accroche à ma taille. Puis, je me penche pour ramasser autre chose: un bouclier, lui aussi en bronze, qui reflète la lueur de la lune. Vers la face intérieure du bouclier, il y a une poignée. Je la saisis et le bouclier se transforme aussitôt en un bracelet de cuir.
— Pour l'activer, tu n'as qu'à donner un petit coup sec avec ton poignet, me conseille la déesse.
Je m'exécute.
— Wouah! je m'exclame.
— De plus, le bouclier se transforme en bracelet si tu le souhaites.
Je remets le bouclier sous forme de bracelet.
— Je vous remercie, Ô déesse.
— Pas de problème. Maintenant, je vais reprendre ce que je disais avant que tu ne te mettes à jouer avec cette épée.
— Pardon...
***
Je me mets à marcher après qu'Athéna se soit volatilisée. Elle m'a conseillé d'attendre que Méduse se soit endormie pour lui trancher la tête. Ça sonne gore, mais c'est la nuit alors je suppose qu'elle dort présentement. Ainsi, je pourrais aisément accomplir ma... tâche. Après que la déesse m'ait indiqué par où est l'Est, je me suis incliné et je me suis mis à marcher.
J'arrive devant une grotte après environ une demi-heure de marche. Il fait très sombre, dans cette grotte... Et j'entends des ronflements. M'armant de courage, je pénètre dans la caverne à pas feutrés. Les ronflements s'intensifient. Avec un peu de chance, ce ne sera pas difficile... Mais ai-je vraiment autant de chance dans la vie? Avec Steeve Stevenson et son ami Cedric Je-me-pense-cool-en-me-faisant-appeler-Cedbeast dans les parages, l'accusation de Steeve concernant mon père et la sale besogne que je suis sur le point d'accomplir, je ne crois pas. Bientôt, l'entrée de la grotte débouche sur une autre caverne plus sombre. Je sors la lampe de poche que j'avais apportée avant de partir. Puis, me rendant compte d'un détail, je sors doucement de la grotte jusqu'à l'extérieur. Je retire de mon sac le casque qui rend invisible, que j'avais retiré après ma rencontre avec les Soeurs Grises, ainsi que les baskets ailés. Je retire mes propres baskets pour mettre celles d'Hermès et enfonce le casque sur ma tête. Puis, je rentre à nouveau dans la grotte du fond. Balayant les lieux de ma lampe torche, je ne peux m'empêcher de me sentir oppressé. C'est normal, je suppose. Après tout, je suis dans le repaire d'un monstre mythologique. Ma lampe éclaire un coin de la grotte et je me retiens de pousser un cri. Il y a plein de statues de pierre, mais le pire dans tout ça, c'est que je reconnais les visages des disparus, figés dans une expression d'horreur totale. Reprenant mes esprits, je continue de faire promener la lumière sur le reste de la caverne. Là. Sur un matelas de fortune, par terre, dort une femme dont la chevelure est composée de serpents sifflants. Méduse.
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Greek Heroes
Siêu nhiênNous voici dans une époque lointaine... Non, je rigole. On est toujours au XXIe siècle. Je m'appelle Persée. Oui, Persée. Comme le héros grec. Avec ce nom, on peut facilement croire que la vie est de tout repos. C'est faux. Archi-faux. Que les dieux...