Histoire de ménager Andromède, je décide de marcher. J'ignore où elle compte aller, mais comme je suis aussi perdu qu'elle, je la suis. Je me mets à me maudire et à maudire ces dieux auxquels je ne croyais pas jusqu'à ce qu'ils décident de se mêler de ma vie. De plus, comme j'ai l'impression que je vais rester coincé avec Andromède durant un certain moment, autant apprendre à la connaître — et à la supporter — afin de rendre cela plus agréable.
— Je suppose que tu ne vas pas me dire comment tu t'es retrouvée ici.
Elle se contente de m'ignorer royalement. Je reprends:
— Bon... Tu ne veux toujours pas me le dire?
— Non.
— Ok.
Me renfrognant, je me mure à nouveau dans le silence durant quelques minutes, les mains dans les poches. Je repense à Maman. J'avais promis de l'accompagner à sa prochaine séance de dédicaces, qui se déroule dans deux jours, à New York. Je ne rentrerais pas à temps malheureusement. Et si elle laissait tomber cette séance pour se mettre à ma recherche? Je sens une bouffée de culpabilité m'envahir. Au moment où je donne un coup de pied dans une pierre, Andromède décide à nouveau de m'adresser la parole:
— Et toi, tu ne m'as pas dit ce que tu faisais là.
— Eh bien... Je m'ennuyais et un jour, j'ai trouvé un message d'Hermès dans mon cahier. Quand j'ai cligné des yeux, le message a disparu. Mais avant cela, j'ai rêvé à Hermès. Et au monstre marin qui a failli te dévorer.
— Je vois.
— Maintenant que je t'ai plus ou moins raconté mon histoire, vas-tu me parler de la tienne?
Elle pousse un soupir et je m'attendais à ce qu'elle m'envoie balader, mais à ma grande surprise, elle dit:
— Comme je te l'ai dit, ce sont des types à qui je devais de l'argent. Des types dangereux. C'est... à propos d'un caprice.
— Le tien?
— Non, répond-elle sèchement en serrant les poings. Ma mère.
— Oh...
À son ton, je devine que la discussion est close alors je décide de ne pas insister là-dessus. Nous arrivons dans une ville inconnue.
— Hem... Ce n'est pas là que j'habite.
— Moi non plus, rétorque Andromède. On est perdus.
— Tu viens de le remarquer?
— Ah, la ferme.
— Tu as faim? J'aperçois un McDo là-bas.
— D'accord...
— Allez, je vais payer, dis-je avec un sourire, histoire de lui remonter le moral — ce qui ne fonctionne pas.
Assis à une table, je mords dans mon burger pendant qu'Andromède sirote distraitement son milkshake à la fraise tout en regardant la fenêtre. Elle m'a dit qu'elle me rendrait mon argent lorsqu'elle aura son portefeuille, mais j'ai balayé ses paroles du revers de la main, galant comme je suis. De plus, ça m'étonne qu'elle ne soit pas plus affamée après tout ça, mais bon. Soudain, ses yeux se plissent.
— Persée?
— Ouais?
— Ces hommes. Derrière toi.
Je suis son regard. En effet, deux hommes habillés en noir assis à une table ne nous quittent pas du regard. J'ai un mauvais pressentiment. Je me tourne vers Andromède.
— Qui sont-ils?
— Je te laisse deviner.
— On se tire d'ici.
Je me lève en ramassant mes déchets, puis nous sortons le plus rapidement possible tout en essayant d'être discret. Au bout de quelques pas à l'extérieur, je constate que cela n'a pas fonctionné. Nous sommes suivis.
VOUS LISEZ
Greek Heroes
ParanormalneNous voici dans une époque lointaine... Non, je rigole. On est toujours au XXIe siècle. Je m'appelle Persée. Oui, Persée. Comme le héros grec. Avec ce nom, on peut facilement croire que la vie est de tout repos. C'est faux. Archi-faux. Que les dieux...