Chapitre 10

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Je suis assise en tailleur sur mon lit et je ne fais rien. Enfin si, j'attends. Quoi ? Je ne sais pas vraiment, mais j'attends.

Mes parents, Amarok, Eléonore et Rakael sont en bas et discutent. Ils m'ont renvoyée dans ma chambre. Je me sens insignifiante et inutile. C'est sûrement pour ça qu'ils m'ont mise de coté. Je n'en revient pas qu'ils inclus Rakael dans leur petite discussion tout en me rejetant. Tout ça parce que lui c'est un loup-garou, parce que lui, il est puissant. Et moi je suis la petite sorcière ratée qu'il faut protéger. Sérieusement quand est-ce que je serais enfin prise au sérieux ?

Alors j'attends. J'attends qu'on vienne me chercher, qu'on me mette au courant moi aussi.

J'attends quelque chose.

Je ferme les yeux et pose mes mains sur mes cuisses. J'essaie de vider ma tête comme papa me l'a appris pour éviter de laisser ma rage m'envahir. Il paraît que quand j'étais petite, j'étais une boule de nerf impossible à calmer. Mais papa m'a donner son "truc" pour s'apaiser. Alors j'inspire et expire lentement tout en ne pensant à rien.

Au bout de quelques minutes je me sens me relaxer alors que mes pensées négatives me quittent petit à petit.
Je ne pense plus à rien, je me sens bien.

- Il faut la protéger, elle est vulnérable.

J'entends la voix pressante de ma mère et ouvre les yeux pensant qu'elle me parlait. Mais ma chambre est vide.

Je regarde autour de moi en fronçant les sourcils. La porte de ma chambre est fermée. Tout est en ordre dans ma chambre et le seul son qui me parvient à présent est le vent qui s'engouffre en bourrasques par ma fenêtre ouverte ce qui fait danser mes rideaux.

Soudain une douleur aiguë me brûle le crâne. J'attrape ma tête de mes mains comme si la douleur allait disparaître grâce à ça mais celle-ci persiste. La douleur devient tellement insupportable que lorsque j'ouvre la bouche pour crier, mon souffle reste bloqué dans ma gorge. Jamais de ma vie je n'avais eu aussi mal. C'est dix fois pire que lorsque je m'essaie à la magie. J'ai l'impression de mourir.

Puis telle une somnambule, je sens mon corps se lever sans mon consentement. Les yeux clos, je me sens descendre de mon lit et atterrir à même le sol. Toujours figée dans un état second et en proie à la torture de mon propre cerveau, je me sens m'étaler sur le tapis au pied de mon lit. Je sens ma main tressauter et le tapis onduler sous mon ventre.

Tout à coup deux yeux rouges vifs apparaissent dans mon esprit et cette fois rien ne m'empêche de hurler comme une folle avant de sombrer dans les ténèbres.

***

- Diane ! Diane ! M'appelle une voix inquiète.

J'essaie de remuer mais une forte migraine me rappelle à l'ordre.

- Diane, ma chérie réponds-moi ! Me presse la voix.

Difficilement, j'ouvre les yeux. Une paire de yeux bleus océans me regardent avec inquiétude.

- Maman, murmuré-je.

J'entends plusieurs soupire de soulagement autour de moi. Après quelques secondes je peux identifier les personnes présentes à mon chevet. Il y a mes parents, Amarok et Rakael. Eléonore entre alors dans la chambre une carafe d'eau dans une main et un chiffon dans l'autre.

Rakael me soutient et m'aide à me redresser sur les genoux tandis que sa mère qui s'est rapprochée me passe le tissu mouillé sur le front. Hum... Ça fait du bien, j'avais l'impression que ma tête allait éclater.

- Qu'est-ce qui s'est passé ? Demandé-je en me relevant une fois que j'ai retrouvé suffisamment de forces. 

Personne ne dit mot.
C'est à ce moment que je prends conscience de l'atmosphère lourde qui règne dans ma chambre. Mon père et ma mère paraissent horrifiés. Amarok fronce les sourcils comme si il allait résoudre un mystère. Eléonore paraît très inquiète et caresse machinalement son ventre rond d'une manière protectrice. Rakael, lui, à l'air choqué. Ses yeux jaunes sont dilatés par la surprise et il semble incapable de dire le moindre mot.

Ils ont tous le regard rivé sur moi. Et moi je baisse les yeux lentement vers l'endroit où je me suis visiblement évanouie. Ce que je découvre me laisse toute aussi choquée et sans voix que ceux qui m'entourent.

Le tapis s'est déformé pour former à présent deux mots bien distincts en lettre capitales :

"SAUVEZ MOI".

Aliumnos- Chasseuse dans l'âmeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant