Le jour de la rentrée ou jour de torture pour des enfants du monde entier. À huit heures, Rose passa chercher sa meilleure amie Florence Kaela de Châteaublanc qui, comme elle, entrait en terminale scientifique option sciences de la vie et de la terre. Une fois n'est pas coutume, les deux comparses se disputèrent à cause des vêtements de la jeune femme au nom italien. En effet, en cette journée de pluie, Florence avait décidé de mettre des talons hauts. Tomber le premier jour en voulant jouer les divas : voilà qui assurerait une réputation qui lui collerait à la peau. Finalement, Rose réussit à lui faire entendre raison et à contre cœur elle chaussa des talons plus confortables.
S'il y avait plusieurs catégories de beauté, Florence serait une beauté naturelle. Elle n'avait pas besoin d'artifices pour être sublime. Ses longs cheveux ondulés cascadaient dans son dos jusqu'à la naissance de ses fesses. Brune aux yeux couleur chocolat noisette, elle était svelte et assez petite -ce qui expliquait sans doute sa proportion à chausser des talons vertigineux. Issue d'un métissage, la brune avait un teint caramel adapté au bronzage, activité à laquelle elle ne s'était jamais adonnée. À côté d'elle, Rose faisait invariablement pâle figure mais elle ne s'en offusquait pas.
Les deux jeunes filles s'étaient connues au collège. Elles avaient d'abord été placées dans la même classe en sixième puis, au fil de leur scolarité, elles étaient toujours restées ensemble. Avec le temps elles avaient appris à se connaître et s'appréhender. À présent, les deux jeunes filles aux noms floraux étaient inséparables. Florence avait un petit ami avec qui elle sortait depuis la fin du secondaire : un footballeur qui faisait tourner toutes les têtes, un certain Henri Grondin. Elle filait le parfait amour avec ce garçon à qui elle était fiancée depuis déjà six mois.
La rentrée fut donc l'horrible rituel habituel auquel elles s'attendaient : un nouveau professeur principal dont la beauté ne faisait pas toujours l'unanimité. Rose trouvait que l'homme, un certain Monsieur Roland, était d'un charme affriolant. Florence, cependant, le trouva fade et d'une élégance sans raffinement. Le bel adonis était leur professeur de Sciences de la Vie et de la Terre avec qui, Florence - qui avait choisir cette matière pour spécialité, allait passer deux heures de plus que Rose par semaine. La fleur ayant opté pour la Spécialité mathématiques, elle avait écopé d'un professeur supplémentaire, Madame Lebon, réputée pour être d'une rigueur sans borne.
Les deux comparses passèrent toute leur après-midi ensemble à s'apitoyer sur certains et se réjouir sur d'autres. Elles savaient qu'elles allaient devoir se surpasser pour réussir leur année et leur baccalauréat. C'est pourquoi elles étaient vraiment heureuses de pouvoir affronter cette épreuve ensemble.
ȹȸȹ
Un nouveau lundi pluvieux pour les jeunes filles. Elles avaient cours avec Monsieur Roland mais, contrairement à ce que sa réputation prédisait, celui-ci était en retard. La classe était en liesse attendant l'annonce officielle d'une absence lorsque le professeur arriva, accompagné. Un jeune homme le suivait. Florence estimait déjà son potentiel. Elle le statua à un mètre quatre-vingt-cinq. Le nouvel élève avait une musculature harmonieuse et était doté d'une beauté naturelle bien que raffinée. Il était le genre d'homme à femmes. Rose soupira. Elle ne supportait pas ce genre de mécréants : parés d'une beauté stéréotypée et d'un orgueil démesuré, ils se croyaient toujours tous permis.
Chacun prit sa place habituelle alors que Nicolas Roland s'occupait des dernières modalités de l'inscription avec son nouvel étudiant. Puisque le professeur estimait qu'il n'était pas correct de laisser le nouveau à côté de Laurent, le garçon le plus maladroit de la classe, il déplaça Florence - l'une de ses meilleures élèves - qu'il assigna au pauvre garçon et Rose se retrouva avec le nouveau venu. Lorsque le malheureux s'assit à côté d'elle, il sût immédiatement qu'elle était agacée. Il essaya de détendre l'atmosphère en lui offrant un sourire qui se voulait charmeur, en vain. La jeune femme ne lui prêtait aucune attention. C'est à peine si elle collaborait avec lui lors des travaux pratiques. Au bout de deux heures la colère de la fleur n'avait pas disparu. Elle resta donc à la fin de le l'heure pour discuter avec le professeur de ce nouveau point litigieux d'abord et, face au caractère borné de l'homme, elle en vient rapidement à ce qui l'avait réellement poussé à rester après le cours : une véritable incompréhension sur l'une de ses parties. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'en sortant, presque dix minutes plus tard, elle heurta un corps. Il la rattrapa alors qu'elle partait à la renverse et elle fut plaquée contre un torse vigoureux. Surprise, de prime abord, la jeune fille n'esquissa aucun mouvement mais se ressaisit bien vite et s'écarta de lui sans lui adresser le moindre regard.
VOUS LISEZ
Bloody Attraction : Sangsitive
Vampire"Il est dit que les vampires descendent des chauves-souris. Nous sommes des bâtards : moitié-humain, moitié-animal. Si certains de nos gênes continuent de s'exprimer, nous laissant notre apparence humaine, d'autres en sont définitivement altérés. Co...