Bloody Attraction : Sangsitive

Chapitre 9

Lorsque Rose se leva ce matin-là, elle était d'une humeur plus que joyeuse et pensait que rien ne pourrait altérer son bonheur. C'était un dimanche. Even et elle avaient rendez-vous à « Holy Wood ». En effet, malgré toutes ses tentatives, Even n'avait jamais pu rompre avec Rose. Il faisait extrêmement attention lorsqu'il partait la voir. Il veillait à ne pas être suivi, par exemple. Il se trouvait toujours un alibi pour son père au moins deux jours à l'avance.

Or il était tellement occupé ce jour-là et voulait tellement que cette journée soit parfaite qu'il en oublia d'aller chasser avant de retrouver sa belle. C'est pourquoi lorsqu'il se trouva en sa présence, il fut pris d'un terrible malaise. Sa gorge le brûlait. Il souffrait le martyr. C'était affreux ! Il n'avait jamais ressenti pareille faim et pareille douleur. C'était insupportable ! Pour ne rien ajouter à son supplice, Rose avait mis un décolleté qui dévoilait allègrement son cou. Even suffoquait. Il ne pouvait pas quitter le cou de sa petite-amie des yeux. Il entendait chaque pulsation de son cœur. Il voyait sa jugulaire palpiter au rythme de son myocarde. Soudain, il fut pris d'horreur. S'il ne trouvait pas vite une échappatoire, il allait commettre l'irréparable. Ses pensées se brouillaient peu à peu dans sa tête. Son instinct prenait le pas sur sa raison.

Sans crier gare, Even fondit sur les lèvres de sa copine et les captura pour une caresse aérienne. Rapidement, ses baisers descendirent dans le cou de sa promise. Il mordilla la chair tendre derrière l'oreille avant de la suçoter dans le but d'y laisser une jolie marque bleutée. Ses canines effleurèrent la peau de sa bien-aimée et un mince filet de sang perla jusqu'à sa poitrine. La folie s'était emparée du corps de l'héritier.

Le corps de la rose semblait avoir une volonté propre. Le traître réagissait de lui-même aux lèvres de l'apollon. Ses baisers incendiaient sa peau. Le cerveau de la belle se déconnecta lorsque les dents d'Even éraflèrent son cou. Les effluves de sang qui virevoltèrent dans l'air achevèrent de l'exciter.

Soudain, un léger parfum troubla ses narines, une proie à quelques mètres. Au prix d'un effort surhumain il s'écarta de Rose et balbutia une vague excuse avant de se ruer dans la direction de son repas, laissant Rose pantelante et totalement confuse.

Il prétexta une petite affaire pressante pour pouvoir s'éclipser. À peine eut-il quitté sa belle qu'il fondit sur sa proie. Sans lui laisser le temps de comprendre ce qui lui arrivait, il la mordit. Malheureusement, et il se rendit compte un peu trop tard que, sa fameuse proie n'était autre que Florence. Il avait tellement faim qu'il ne put se résoudre à s'arrêter de boire. Sa victime, elle, hurlait sa douleur sans retenue. C'est ce cri qui alerta Rose. Elle décida de se rendre sur place pour voir ce qui se passait et là, elle fut frappée d'horreur :

– Oh mon Dieu... Florence. Even ! Cria la fleur, prise de panique.

– Rose, s'exclama Even qui venait tout juste de se rendre compte de la présence de sa petite-amie.

La belle, tremblante, ne répondit pas. Elle regardait, horrifiée, son amie se vider de son sang et son petit-ami, les lèvres encore couvertes du sang de Florence, s'avancer vers elle. Dans un premier temps elle ne fit pas un geste, terrifiée, puis elle se recula sensiblement de son vampire de petit-ami.

– Tu l'as tuée ? Souffla-t-elle en s'éloignant de la créature.

– Rose, je t'en prie. C'était elle ou toi, je n'avais pas le choix, affirma-t-il en s'approchant sensiblement d'elle.

– Ne m'approche pas ! Lui ordonna sa princesse, terrifiée.

– Je ne te veux pas de mal, tenta l'éphèbe en continuant à avancer.

– Reste où tu es ! Ordonna la fleur. Tu n'es qu'un monstre, souffla-t-elle.

Malgré les avertissements de sa belle, Even s'avança et la prit dans ses bras avant qu'elle ne trébuche sur la racine d'un l'arbre. Tremblante, elle le repoussa de toutes ses forces et s'enfuit sans un regard en arrière alors que le corps inerte de son amie gisait sur le sol. En courant jusque chez elle comme si elle avait la mort aux trousses, Rose pria pour que tout ceci soit un mauvais rêve.