Chapitre 10 (2/2)

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- Comme promis, tu es libre de partir, lui annonça son adversaire, avec un sourire tendre.

- Majesté, commença-t-elle, hésitante.
- Je ne te connais pas Rose mais j'aime beaucoup ton caractère. J'aurais aimé qu'Even épouse une femme telle que toi, lui avoua-t-il.

Rose resta interdite. Cet homme qui l'instant d'avant avait été si odieux lui témoignait une telle tendresse. Elle était totalement désarçonnée. Ses jambes tremblèrent et elle s'assit une minute. Éric l'avait vraiment épuisée !

- Pourquoi es-tu si gentil avec moi tout à coup ? Demanda-t-elle, le tutoyant sans même s'en rendre compte.
- Je sais à quel point mon fils t'aime, Rose, et tu m'as prouvée que tu es une femme qui vaut la peine que l'on se batte pour toi.
- Je ne peux pas me remettre avec Even, souffla-t-elle qui avait de plus en plus envie de pleurer.
- Even a commis une erreur mais comprends-le. Lorsque nous autres, vampires, sommes dévorés par la faim notre instinct prend le dessus et nous nous mettons en chasse de façon presque automatique. À cet instant, tout, pour nous, devient proie potentielle. Even a fait preuve d'une volonté incroyable pour se détacher de toi et ne pas te faire du mal.
- Even a tué ma meilleure amie, souffla-t-elle d'une voix tremblante.
- Était-elle si précieuse pour que tu renonces même à l'homme que tu aimes ?
- Florence était aussi précieuse à mes yeux que ma soeur. Elle était ma famille.
- Changerais-tu d'avis si Florence était vivante ?
- Ce n'est pas le cas, trancha Rose.
- Changerais-tu d'avis, Rose ? Réitéra le Roi.
- Oui, abandonna-t-elle.
- As-tu confiance en moi, princesse ? Lui demanda-t-il.
- Oui, répondit-elle sans ciller.

La réponse pouvait paraître curieuse. Elle le connaissait à peine. Pourtant la jeune femme n'avait qu'une seule certitude. Si le roi avait voulu intenter à sa vie, elle n'aurait eu aucune chance. S'il avait refusé qu'elle fasse partie de la vie de son fils, il aurait trouver un moyen d'éliminer le problème qu'elle représentait. Alors oui, elle le croyait quand il affirmait qu'il voulait l'aider.

- Florence, souffla le monarque.

Rose fronça un instant les sourcils. Que voulait dire cette mascarade ? Florence était-elle en vie ? Un frisson parcourut l'échine de la princesse à mesure qu'une forme se découpait dans l'obscurité. L'humaine se leva précipitamment. Avec lenteur la forme se dévoila. Rose eut un mouvement de recul alors que son cœur se mit à battre follement dans sa poitrine. Ses jambes se dérobèrent sous elle et elle ne dut son salut qu'à la chaise à proximité.

- Non, souffla-t-elle. Ne gâche pas tout. Tu étais vivante tout ce temps ! Accusa-t-elle.
- Rose, murmura-t-elle. Je suis désolée.
- Non !

La fleur pleurait à présent. Elle était si heureuse et si en colère à la fois. Comment avait-elle pu rester dans le silence si longtemps alors qu'elle connaissait la souffrance de son amie ?

- Tu m'as tellement manquée, lui dit-elle en la serrant dans ses bras passant outre les réticences de son amie. Tu sens vraiment bon ! constata-t-elle en reniflant l'odeur de son amie.

La fleur s'accrocha à son amie avec l'énergie du désespoir. Elle avait peur de rêver, peur que d'un instant à l'autre tout s'évapore.

- Je suis désolée. J'ai été égoïste mais j'avais peur. Je ne voulais risquer ta sécurité. Seigneur, comment fait-il pour supporter ça ?

Rose s'écarta un instant de la belle au nom italien pour la regarder. Elle semblait toujours la même qu'autrefois. Rien n'avait changé si ce n'est que la couleur des yeux de son amie était plus vive. Ses cheveux semblaient avoir poussé d'un coup et lui arrivait derrière les fesses. À bien y regarder il lui semblait que la brune avait gagné en muscle aussi. C'était toujours Florence sans l'être réellement.

Bloody Attraction : SangsitiveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant