Le résultat de la folle bataille

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Joseph Moise, soldat, est en pleine guerre. Il est muni de son fusil mitrailleur, de son casque et de ses couteaux, Moise étant un spécialiste des armes blanches. Il y a eu une sanglante bataille, beaucoup de ses camarades sont morts. Après un massacre total, lui et les autres rescapés de son camp se sont enfuis. Moise est à présent seul, dans une clairière au milieu d'une forêt. Il reste vigilant, car cette forêt est occupée par les ennemis. Il marche, sur ses gardes, à travers la petite clairière. Aucune menace n'est détectée. Moise baisse son arme. Les ennemis qui gardent la forêt doivent tous être partis au front. Moise passe à côté d'un bosquet. Un petit buisson qu'il ne remarque même pas. Mais, aussitôt qu'il commence à s'éloigner du buisson, un éternuement se fait entendre parmi les feuilles. Moise se retourne, dégaine son arme et la pointe sur le buisson.

- Halte ! Qui va là !, hurle Moise.

- Personne, répond une voix dans le buisson.

- Mais... Vous avez parlé ! Il n'y a pas personne !

- Mais personne n'a parlé, Monsieur.

- Si, vous, à l'instant !

- Mais à qui parlez-vous ? Il n'y a personne à part vous !

- Si ! Il y a vous !

- Mais puisque quelqu'un qui n'est pas là vous dit qu'il n'y a personne !

- Mais vous vous foutez de moi !

- Non. Personne ne peut se foutre de vous puisqu'il n'y a personne.

- Mais bon sang ! Vous me parlez ! Si vous me parlez c'est que vous êtes là ! Et si vous êtes là c'est qu'il y a quelqu'un ! Et s'il y a quelqu'un c'est qu'il n'y a pas personne !

- Vous avez tout à fait raison. Il n'y a personne.

- Mais vous n'avez rien compris ! D'abord qui êtes vous ?

- Qui ça ?

- Et bien, vous !

- Mais de qui parlez-vous puisqu'il n'y a personne ?

- Mais vous me parlez en vous cachant et me dites qu'il n'y a personne. C'est assez pathétique comme stratégie. Sortez maintenant.

- Vous parlez dans le vide, là. Partez maintenant.

- Je ne partirai pas tant que je ne vous aurai pas vu.

- Voir qui ? Vous ne verrez personne. Partez maintenant.

- Je crois que je vais être obligé.

- Obligé de quoi ?

- De tirer dans le buisson.

- Pourquoi voulez-vous tirer dans le buisson ?

- Parce que vous êtes caché derrière.

- Qui ? Derrière quoi ?

- Cessez votre petit jeu. Montrez-vous ou je tire.

- Très bien. Mais d'abord regardez le ciel. Il y a une oie qui va passer. Vous lui tirerez dessus, et ensuite vous verrez qu'il n'y a pas personne.

- Mais...

Soudain, un cri se fait entendre. Moise lève la tête, et il voit effectivement une oie voler au-dessus de lui. Une oie blanche. Sans hésiter, il lui tire dessus. Après un cri de douleur, le volatile tombe lourdement à terre. Moise regarde le corps sans vie de l'oiseau blanc qui devient peu à peu bleu. Pris de peur, il se retourne, et constate que le buisson est en train de brûler.

L'absurde, c'est comme la mayonnaise: ça rouilleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant