Début du jeu

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   Le réveil sonna inutilement. Les filles étaient déjà réveillées. Elles descendirent du premier étage et arrivèrent dans la salle à manger de leurs hôtes. Le petit déjeuner composé d'œufs, de pain et de confiture, était délicieux. Toute la nourriture fut engloutie en quelques secondes. Quand quelqu'un toqua à la porte, elles sursautèrent et l'idée de s'enfuir les effleura. N'attendant pas de réponse, la porte s'ouvrit, dévoilant le même et étrange individu que le jour précédent ainsi que des militaires. Ceux-ci les escortèrent jusqu'à une voiture, cette fois-ci, dans laquelle se trouvait déjà un homme corpulent, assis derrière le volant. Ce nouveau personnage les salua chaleureusement. Il fut violemment réprimandé par l'étrange homme, si bien qu'il n'ouvrit plus la bouche du voyage qui, soit dit en passant, se passa très bien.
  Le trajet ne dura que quelques minutes. Puis, il arrivèrent devant un grand et imposant bâtiment en briques rouges. La voiture se gara sur sa place réservée, à la suite d'une colonne déjà impressionnante. Une fois le véhicule immobile, les candidates sortirent et, suivant le flot d'adolescents de tout âge et de toutes nationalités, elles entrèrent dans un amphithéâtre immense et déjà bien rempli. Au deuxième rang, Louise remarqua deux places vides et elles se précipitèrent pour s'assoir. Elles n'étaient assises que depuis une poignée de secondes, lorsque la lumière s'éteignit, provocant un frisson d'angoisse et d'excitation dans toute l'assemblée. Elle ne se ralluma qu'au moment où il n'y eut plus aucun bruit, dévoilant l'homme qui avait provoqué le jeu auquel tous les jeunes sélectionnés allaient participer. Étouffant les murmures d'étonnement, il prit la parole :
« Bonjour tout le monde. J'espère que vous avez bien dormis... »
Murmure de désapprobation
« J'ai pu remarquer, avec regret, bien sûr, que certain manquent à l'appel, non parce qu'ils ont déserté mais... »
Sanglots de membres de l'assistance
« Sachez que ce n'est pas de ma faute et que je suis tout aussi peiné que vous. J'espère que vous donnerez tous votre maximum, malgré vos handicaps et que vous ferez honneur à votre patrie. Bonne chance à tous ! »
Et la lumière s'éteignit.
Les différentes équipes furent appelées pour être équipées. Leur équipement était vraiment maigre. Un sac à dos plein de munitions et une poche de nourriture en sachet ainsi qu'une arme automatique mais, rien des balles simulées dont on leur avait parlé. Quand Célestine demanda, on lui rit au nez et on lui répliqua :
« - Tu as été trop naïve... »
Les deux amies demandèrent si elles pouvaient prendre le sac qui aurait dû être celui de James en supplément mais reçurent une réponse négative.
Une fois tous les participants revêtus d'une combinaison, et de leur attirail, le jeu put commencer.

  Ils furent lâchés dans la ville fantôme avec les armes bloquées à distance

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Ils furent lâchés dans la ville fantôme avec les armes bloquées à distance. Le soir commençait à tomber sur ce sinistre paysage, ce qui le rendait encore plus effrayant. Le soleil agonisant disparaissait derrière un immeuble en ruines, projetant d'immenses ombres sur le sol bétonné. Très vite, nos deux héroïnes trouvèrent un bâtiment en ruines, avec une sorte de tunnel menant vers quelque chose qui ressemblais à une grotte. Elles vidèrent leur sac d'équipement et trouvèrent chacune un sac de couchage qu'elles étalèrent sur le sol. Elles étaient en train de sombrer dans le sommeil lorsqu'un bruit de bottes se fit entendre au dessus de leurs têtes, ainsi qu'un petit « tac » qui rendit les armes fonctionnelles, accompagné par une légère lueur verte. En chuchotant, Célestine dit à Louise :
« - Positionnons nous de part et d'autre du tunnel et tirons leur dessus dès que nous les verrons. »
Au dessus, un garçon alerta les autres membres de son équipe :
« - Eh, y a du monde là dessous ! »
Les filles ne mirent pas longtemps à voir arriver des bottes puis des visages. Et se mirent à tirer. Un, puis deux, et ensuite tous tombèrent. Elles entendaient au dehors les cris et les pleurs des blessés qu'elles n'osaient pas abattre froidement. Célestine félicita sa coéquipière mais découvrit avec stupeur du sang couler de la jambe de Louise et former une petite flaque rougeâtre sur le sol. Elle sortit son couteau et, malgré les protestations de son amie, retira la balle, ce qui arracha un cri à la blessée. Elle fit ensuite un pansement avec une paire de chaussettes bien serrée. Une fois ces soins procurés, la blessée put se reposer tandis que l'autre vidait le tunnel des morts qui l'encombraient et le débarrassait du sang stagnant. Cette triste besogne accomplie, elle retourna auprès de sa camarade et veilla sur elle pendant toute la durée de la nuit. Elle ne put s'endormir qu'a la venue de l'aube. Mais la nuit fut particulièrement nourrie en râles et en morts, mais elle ne le savait pas, où du moins, pas encore...

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