Interlude 7 : Ben Parish

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Bonsoir amis nocturnes! ^^

Je viens de galérer sur un commentaire d'arrêt pendant toute une après-midi, autant vous dire que je crois que ça va se retrouver dans l'humeur de Zombie! XD

Non, ne vous inquiétez pas! Ce n'est pas mon genre.

Juste un petit mot pour vous dire que je suis tombée sur l'image que je vous ai mis en média et que j'ai eu un gros coup de cœur. Cette image allant avec une autre, j'ai eu un mal fou à me décider à les séparer ou à les garder ensemble. Finalement, la seconde se trouve à la fin du chapitre.

J'espère que vous aimerez ce à quoi elles font référence.

Sur ce, bonne lecture. Et bonne nuit!

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        Elle grimpait vite. Derrière elle, je peinais parfois à trouver mes repères. Il ne faisait pas aussi sombre que dans le sous-sol, mais comme tout le reste de la base, les escaliers n'étaient éclairés que par les quelques lampes de secours qui grésillaient dans les recoins des blocs de béton. J'inspirais et repris mon ascension alors qu'elle avait déjà cinq bonnes marches d'avance sur moi. Cassie suivait derrière moi, Nugget pendu à sa main. Ce gamin était courageux. Il ne s'était pas encore plein une seule fois alors que la poussière alourdissait l'air et que nous progressions difficilement. Si les marches en métal tenaient encore pour le moment, l'escalier ne cessait de geindre. Plus nous montions et plus j'avais la désagréable sensation que le métal grinçait sous nos pas. Je serrais une bonne fois la main autours d'une rampe apparente et m'élançais à nouveau derrière Stricker. Cette dernière nous lançait à peine quelques regards pour voir si nous nous accrochions. Elle semblait pressée. Pressée de fuir cette endroit. Pressée de fuir, comme si elle avait un monstre à ses trousses.

Elle semblait fuir, tout simplement. Et je n'ignorais pas ce qu'elle voulait laisser aussi rapidement derrière elle. Cet Autre. Cet Evan.

Je secouais la tête et desserrais les poings. J'étais soudainement énervé. Et je n'étais pas sur d'aimer ça. Je basais brièvement la tête vers mes nouveaux pansements. Ils semblaient tenir le coup. Je ne savais pas ce que cette fille m'avait fait avaler, mais ça paraissait faire effet. Je ne me sentais plus aussi nauséeux. Plus aussi faible. Mes jambes butaient toujours sur certaines marches, mais au moins, j'avais la force de continuer à les soulever.

Sans vraiment m'en apercevoir, j'avais rattrapé Stricker. Elle ne marchait plus qu'à deux marches au dessus de moi. Un énième grincement de métal me fit frissonner. Je levais les yeux. Nous devions approcher de cet endroit que l'Autre nous avait indiqué. Ce passage qu'il nous faudrait escalader à cause des éboulements. Je sondais brièvement ma plaie en espérant qu'elle ne s'ouvre pas plus. J'avais affirmé que je pouvais courir. J'espérais que ce n'était pas un mensonge. Pas une énième promesse que je briserais. Je reportais mon attention sur les marches. Stricker était toujours devant moi. A quelques pas. Et à un pas d'elle, il n'y avait qu'un trou béant.

Mon sang ne fit qu'un tour. Cette imbécile ne semblait même pas avoir remarqué qu'elle allait plonger dans le vide. Je gravis les seules marches nous séparant d'un pas et tendis le bras. J'avais l'impression que la scène se passait au ralentis. Je voyais chacun de ses gestes. Chaque roulement de ses muscles que lui ferait faire ce pas de trop en avant. J'avais la bouche sèche et le cœur battant trop fort. Quand j'attrapais son bras, je la tirais aussitôt en arrière.

Je ne pris pas le temps de souffler. Je n'eus même pas le temps d'être soulagé. Aussi vite que l'adrénaline se distillait dans mon sang, la colère avait remplacé mes autres émotions. Je ne laissais pas le temps à Stricker de comprendre. Je la planquais sans ménagement contre un des murs en béton. Ses épaules étaient enfermées entre mes doigts. Lorsqu'elle heurta le mur, le choc se répercuta également dans mes bras. Mais je m'en fichais. J'avais brusquement envie de lui faire mal. J'avais envie de la serrer jusqu'à la briser.

- Tu veux mourir ou quoi?! Fais attention à ce que tu fais! explosais-je enfin.

L'Autre parut sonnée un instant. Elle cilla lentement avant de lever la tête vers moi. Je trouvais aussitôt ses yeux verts. Mes doigts se crispèrent un peu plus sur ses épaules. Elle ne broncha pas. Elle n'exprima même pas un signe de douleur. Elle se contentait de me regarder droit dans les yeux. Je remarquais à peine qu'elle avait elle aussi le souffle court. J'étais trop en colère. Pourquoi? Je n'en avais aucune idée. Je n'aurais pas dû me soucier du fait qu'elle puisse mourir. Elle m'avait peut-être sauvé la vie, et alors? Nous étions en guerre. J'étais humain. Elle était une Autre. Je faisais partie des gentils. Elle des méchants. Le calcul était simple. A un moment où à un autre, nous nous retrouverions à nouveau tous les deux face à face, avec une arme pointée vers l'autre. A un moment ou à un autre, ce serait elle ou moi. J'avais beau le savoir, je ne parvenais pas à me défaire de cette boule dans mon estomac. Je n'arrivais pas à calmer la sourde colère qui me forçait à la dévisager froidement, à vouloir la faire souffrir.

Alors qu'elle m'avait fixé pendant de longues secondes sans rien dire, elle ferma finalement les yeux. Elle inspira plus lentement alors que je continuais à serrer ses épaules. Je continuais de l'observer. J'attendais sa prochaine action. Même si elle m'avait semblait brièvement perdue. Même si elle n'avait pas réagi lorsque j'avais hurlé. Même si elle m'avait paru presque désolée avec ses grands yeux verts, je ne parvenais pas à lui faire confiance. Je ne parvenais pas à la lâcher. Je ne parvenais même pas à me demander ce dont on devait avoir l'air devant Cassie et Nugget. J'étais déconnecté. Trop énervé pour pouvoir réfléchir. Trop énervé pour pouvoir cesser de broyer ses épaules.

Finalement, après ce qui me parut une éternité, ses yeux verts affrontèrent à nouveau les miens. Ses doigts froids se posèrent également sur les miens. Je sentis la chaire de poule gagner ma peau. Cette fois, ce n'était pas dû à la colère. Sans me quitter du regard, Stricker tenta lentement de me faire lâcher prise. Ma mâchoire se contracta alors que ses paumes restaient sur les miennes.

- Ça ne se reproduira plus.

Je la dévisageais longtemps, sans me résoudre à la lâcher. J'étais prisonnier. Prisonnier de ma colère et de ses yeux clairs. Il me fallut toute ma détermination pour réussir à reculer. Une fois le premier pas en arrière fait, je parvins enfin à reprendre le contrôle sur moi-même. Tandis que j'étais toujours en face de Stricker, j'aurais voulu trouver mille et une réparties pour lui faire comprendre à quel point elle avait été stupide. A quel point ça avait été dangereux, pour elle comme pour nous.

Mais ça aurait été lui donner trop d'importance. Et je ne trouvais aucune réplique. Je lui tournais le dos et m'éloignais pour rejoindre Sammy, les poings toujours serrés. La fureur ne m'avait pas encore quitté. Pire, elle semblait s'être installée dans ma poitrine. Petit à petit, elle grignotait celle qui m'habitait d'ordinaire pour les salauds comme Vosch.

 Petit à petit, elle grignotait celle qui m'habitait d'ordinaire pour les salauds comme Vosch

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Still alive - Still human (La 5eme Vague fanfiction - french)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant