Ô jeune poète qui peint sa tristesse avec tant de joie
Qui exprime sa maladresse avec tant d'adresse
Qui chapelet à la main se plaint d'avoir perdu la foi
Et clame détester l'amour qu'il décrit avec tant de tendresseToi qui referme les yeux sur ce monde et ses immondices
Et qui pourtant en perçoit les moindres traits de délice
Toi qui te bouche les oreilles pour ne point entendre de propos détestables
Et qui pourtant les ouvre grand pour écouter un vent qui ne rapporte rien sur tes semblablesT'es tu à ce point désintéressé de ce monde dans lequel tu vis
Lui préférant ton tombeau d'inertie dans lequel tu gis
Appréciant chaque moment de douleur telle une bénédiction
Te disant que le Très-Haut ne t'a point oublié dans cette terrible visionHélas je plains ton excès d'intelligence qui frôle la folie
Toi qui prends chaque parole réfléchie pour une prophétie
Vivant pour une mort certaine et incertaine
Dante t'as donc fait croire que pour les poètes la Géhenne est une aubaine

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Fougue
PoésieLe sacrifice est un don de soi Qui m'a amené à renier la foi Je n'ai jamais eu confiance en la chance Car ma fougue me prive de tout sens Parfois de morale de valeur et d'éthique L'on se prive et on devient critique...