Je m'étais mis à le suivre. La curiosité de savoir ce qu'il faisait me rongeait. Je voulais apprendre à le connaître et surtout, savoir pourquoi il passait ses journées à déambuler dans les rues, l'esprit ailleurs et sans aucun but.Un banc figurait devant la vitrine de la petite boutique. Il s'y asseyait souvent et passait le temps à regarder les oiseaux voler, observer la vie défiler à toute vitesse sous ses yeux et parfois même à dormir. Les passants, aussi stupides et intrigués qu'ils étaient, se retournaient sur lui pour l'observer étrangement. Parfois, quelques filles passant par là, le dévisageaient quelques minutes puis s'en allaient bras dessus bras dessous en pouffant. Bien qu'Hansol Vernon Choi ne prêtait pas attention à tous ces jugements, ce genre de comportement m'énervait, et surtout à son égard.
Comme tous les jours, il patientait, assis sur le banc, ses mains sur ses genoux et la tête baissée, devant ma boutique. J'aimais penser qu'il m'attendait, même si à chaque fois que je m'apprêtais à fermer la boutique il partait, comme s'il cherchait à me fuir. La peur le poussait-elle à fuir ?
Je sortis en vitesse lorsqu'il commença à marcher en direction de la rue opposé à celle où le petit commerce se trouvait. Je courais à travers les gens pour le rattraper, en bousculant certains au passage et m'attirant la grognements des bousculés. Certains me regardaient comme si j'étais fou, fou de rattraper une personne telle que l'homme qui définissait parfaitement le mot "mystère".
Une fois derrière lui, je ralentis un peu ma marche. Je tentais tant bien que mal de reprendre ma respiration calmement pour ne pas qu'Hansol Vernon Choi me remarque. Les murmures des passants et leurs doigts pointés vers moi m'avaient probablement déjà trahi.
- Aïe !
Je levais la tête et vis le grand et large dos noir d'Hansol Vernon Choi. Il venait de s'arrêter en plein milieu de la rue en activité, sous les regards de quelques promeneurs curieux. Il se retourna vers moi tandis que je me reculais un peu. Ses yeux me transpercèrent et me figèrent sur place. Je n'arrivais plus à bouger, il me paralysait, m'impressionnait. Me retrouver face à l'homme que je ne cessais d'observer depuis des mois me paraissait si incroyable. Je me sentais comme un(e) fan devant son idole. Mes prunelles ne pouvaient se détourner des siennes. Ces dernières me capturaient dans leurs abysses jusqu'à ce que je puisse apercevoir l'âme de l'homme en noir. Il me laissait lire en lui comme dans un livre ouvert.
- Hansol Vernon Choi.
Je sortis de ma transe pour voir sa main tendue devant moi. Il se présentait alors qu'il savait pertinemment que je connaissais déjà son identité. Ne sachant pas vraiment comment réagir - j'avais l'air bête à chercher quoi faire alors qu'il fallait simplement que je lui prenne sa main - je regardais autour de moi. Tout le monde nous fixait étrangement, ce qui me mit davantage mal à l'aise.
Hansol Vernon Choi m'observait avec insistance, attendant que je lui réponde. Un malaise commençait à s'installer. Je repris mes esprits et lui pris la main avant de bégayer :
- B...Boo Seungkwan.