- Allez on pousse sur ses petits bras mous Seungkwan.
Je grognais dans ma barbe inexistante sous ses rires. J'arrivais finalement à pousser la porte en métal. Nous montions sur le toit et nous couchions sur le bitume, comme à notre habitude depuis un moment.
Cela faisait deux semaines depuis la soirée à la fête foraine. Nous nous étions rapprochés et maintenant, Vernon était complètement à l'aise avec moi. Bien-sûr, dans la rue il restait toujours le Vernon que je ne connaissais que de derrière ma fenêtre. Il s'avérait qu'en fait, les gens rataient quelque chose en se contentant de l'observer, comme je le faisais avant. Mon ami se révélait être ce genre de personne que l'on appelle "pépite", ce genre de personne qui peut vous apporter beaucoup, vous faire grandir et avancer dans la vie.
Il ouvrit son sac à dos et me proposa une bière, que je refusais puisque je ne buvais pas. Il haussa les épaules puis en ouvrit une et apporta l'ouverture à sa bouche afin de laisser couler le liquide dans sa gorge. Il s'allongea à côté de moi et observa les étoiles. Il commença à m'en parler comme il le faisait si bien, me racontant des impossibles traces de vie sur les astres morts, m'inventant toutes sortes d'histoires plus folles les unes que les autres.
- Je peux te poser une question ? lui demandais-je lorsqu'il eut finit son monologue
- Oui, vas-y.
Je me mis de côté de façon à mieux le voir. Cela me rappelait une de nos premières discussions, celle dans le parc. Nous avions exactement les mêmes positions que maintenant.
- Un jour, je t'ai entendu murmurer que tu voulais te sentir vivant. Est-ce le cas désormais ?
Un sourire nostalgique fleurit sur ses lèvres rosées.
- J'y ai longtemps réfléchis et oui. Avant que je ne te rencontre, des tas de pensées se bousculaient dans mon esprit chaque seconde qui passait. Quand tu m'as tendu ta main, j'ai vu l'occasion d'un nouveau départ. C'est pour ça que je ne t'ai pas rejeté, comme tu aurais pu le penser. Tu étais ma thérapie. Je me suis forcé à faire le vide dans ma tête, chasser les ondes négatives. Ta bonne humeur et ta joie de vivre m'ont peu à peu contaminé. Avec toi, j'arrive à faire oublier ce qui me tracassait et à profiter pleinement de l'instant présent. Seungkwan, tu me fais me sentir vivant et je ne t'en remercierais jamais assez.
Vernon était une étoile
Mais comme on le sait tous, les étoiles finissent par mourir un jour