20 Décembre 20XX
Chez Derek Hale - 14h27
Stiles était immobile au milieu du salon de Derek, le loft était d'un silence à couper au couteau, pas un bruit ne filtrait, pas un mouvement. La respiration saccadée de l'hyperactif était la seule chose que l'on pouvait entendre. Mais au-delà de ça, l'odeur que dégageait Stiles terrifiait les membres de la meute présents.
Honte, colère, frustration, humiliation, trahison, tout cela dans un si petit corps humain. L'adolescent foudroyait les loups face à lui et même Lydia n'osait dire un mot. Jamais de sa vie elle n'avait vu le visage de son ami aussi froid et autant frappé par la douleur, la trahison et la peine.
Il en avait vécu des aventures, reçu des coups, perdu des amis, cependant, jamais Lydia n'avait vu cette expression de mal être sur son beau visage clair.
Ce fut la seule à amorcer un mouvement vers lui mais le jeune homme posa un pied en arrière, prêt à reculer au prochain pas, prêt à fuir la scène de crime, crime passionnel mais crime quand même.
Elle ne voulait pas qu'il parte, les trois loups incriminés dans cette histoire devaient présenter leurs excuses, surtout un, qui n'avait même pas cherché à comprendre la situation et qui rendait son ami complément fou de chagrin.
C'est elle qui l'avait trouvé à moitié mort dans sa chambre, c'est elle qui avait alerté l'hôpital, c'est elle qui avait dû appeler le shérif en catastrophe au poste et c'est encore elle qui l'avait veillé pendant des heures.
Malgré le soleil tapant sur les baies vitrées, on avait l'impression d'être un jour de pluie, comme si les nuages s'amoncelaient dans la pièce, couvrant la clarté et ne laissant que le néant de l'obscurité.
Elle n'était pas louve mais c'était comme si elle pouvait sentir les émotions des garçons. La douleur d'Isaac, les remords de Scott et la culpabilité de Derek.
Qu'avaient donc en commun ces trois loups hormis Stiles ? Justement, Stiles et son état actuel. Le jeune homme était venu leur annoncer son départ de Beacon Hills mais aussi celui de la meute et son envie de ne plus les voir.
Il souffrait trop et ne pouvait rester dans la ville qui lui avait volé sa vie, ses amis, sa famille et la personne dont il était tombé amoureux. Il ne pouvait vivre ici sans souffrir atrocement de toute cette agitation surnaturelle qui lui avait donné envie d'en finir avec la vie. Savoir qu'il serait près des personnes qui l'avaient laissé tomber lui était impensable, de même que rester dans la meute alors que la personne qu'il aimait y était présente. Il ne pouvait pas le faire, il ne pouvait pas vivre comme ça. Il ne pouvait plus.
— Stiles ? Lydia avança prudemment vers lui. Le regard perdu du jeune homme lui faisait mal, elle savait qu'il avait pris une décision, elle n'avait pas imaginé celle-là.
Partir pour la Californie, c'était quand même disproportionné, mais avec Stiles, tout était disproportionné.
L'amour qu'il lui avait porté, son amitié fraternelle limite incestueuse avec Scott, sa nouvelle relation amicale avec Jackson, les blagues nulles qu'il faisait avec Peter, les nuits qu'il passait à parler avec Malia et, surtout, son amour pour Derek Hale.
Oui, cela était disproportionné, mais c'était du Stiles tout craché et c'était comme ça que les gens l'aimaient.
— Désolé ma Lydia, Stiles lui fit un petit sourire contrit. Il ne voulait pas lui faire de la peine seulement, tout cela lui faisait horriblement mal. Il ne pouvait plus vivre comme ça, c'est ma décision, il laissa échapper quelques larmes.
Il savait que les loups ne l'approcheraient pas, l'aconit qui se trouvait dans sa poche les empêcherait d'approcher. Il n'y en avait pas assez pour tuer, uniquement une dose suffisante pour que les loups lui laissent de l'espace. Il avait aussi placé du sorbier autour de sa maison, seule Lydia pouvait passer le seuil sans problème. Scott pourrait essayer, mais vu la dose et la mixture qu'il avait confectionné, le véritable alpha ne s'y risquerait pas.
