Rasors //Styles// ON HOLD

Chapter ten.

Aujourd'hui je terminais les cours à dix-huit heures. J'avais été encore plus déprimée toute la journée et j'étais épuisée. Depuis ce matin, ils n'ont pas arrêter. Dans les couloirs, en classe, au déjeuner. Même dans les toilettes quand je suis partie m'enfermer, des acolytes de Filipa m'avaient suivi. En cours d'espagnol, j'avais reçu des feuilles de papiers avec dessus des dessins d'Ethan et moi. J'étais écoeurée, fatiguée. Il était enfin dix-huit heures, je rentrais chez moi à pieds. Mes écouteurs encore dans mes oreilles, l'album Trilogy de The Weeknd jouait, me relaxant un peu. Je marchais rapidement à travers les rues, il faisait déjà sombre dehors. Malgré la musique dans mes oreilles, les pensées que j'essayais tant bien que mal d'enfermer dans le fin fond de ma tête ressortait toujours.

"Tu n'es qu'une pauvre fille naïve, Dalia, une pauvre conne."

J'essayais encore une fois de bloquer cette petite voix dans ma tête, mais plus j'essayais plus les chuchotement se transformaient en cris dans mon crâne.

"T'y as cru, avoues-le? Putain réveilles toi, t'es qu'une merde! Tu penses sérieusement que quelqu'un se rappellera de toi si tu meurs? "

Mes pas étaient de plus en plus rapide et bientôt j'arrivais devant le petit café du coin, celui où tous les lycéens venaient se retrouver. À la vue de celui-ci, je commençais à courir. Je devais vite rentrer à la maison.

"Tu croyais sincèrement qu'il allait rester à tes côtés, tu croyais sincèrement qu'il t'aimait?  Il est temps de te réveiller mon coeur; personne ne t'aime!"

Je m'arrêtais dans ma course folle lorsque mon corps fut propulsé brusquement au sol et je tombais directement sur mes fesses.

"J'suis vraiment désolé, est-ce que ça va?

Devant moi, un jeune homme aux yeux bleus perçant me fixait avec inquiétude. Il avait une cigarette derrière son oreille malgré celle déjà allumé entre ses doigts. Il était beau.

- Eh oh, est-ce que ça va? Me dit-il en me sortant pour la seconde fois de ma transe.

- Oui. J'avais dit ça d'une traite et je me rattrapai par la suite. Ça va, c'est de ma faute je ne regardais pas où j'allais.

- C'est rien, tranquille. T'as besoin d'aide pour te relever?

Je ne réalisais qu'après sa phrase que j'étais encore étendu sur le sol.

- Oh! Non, non- Hum, non merci ça va, je vais me relever toute seule.

Je me relevais rapidement et sursautais lorsque sa main m'attrapa le bras pour me stabiliser.

- Woah, est-ce que je t'ai fait mal? T'as pas l'air très en point...

- Non, non vous ne m'avez pas fait mal.

Un doux rire sortit d'entre ses lèvres.

- Vous? J'ai 19 ans, j'suis pas si vieux! Il me tendit sa main. J'm'appelle Gabriel et tu es?

- Da-Dalia.

- Dadalia? C'est plutôt original comme nom.

- C'est Dalia, pas Dadalia, dis-je d'une petite voix.

Il ne répondit rien et un doux sourire se dessina sur son visage avant de renchérir:

- Je sais que ça parait chelou et tout mais tu veux aller prendre un café?

- Je-je pense que... d'accord.

- Viens, y'en un pas loin d'ici. »

Je le suivais sans rien dire. Entre ses doigts la cigarette se consumait toujours, il la rapportait à sa bouche quelques fois. On marchait dans un silence paisible, seul le bruit de quelques voitures passantes faisaient échos à notre marche.
Mon visage pâlit lorsque nous arrivâmes face au café que je voulais tant évité. Il dût remarqué ma pâleur et d'un mouvement qui me choqua, il entrelaça nos doigts. Je n'ai pas eu le courage d'enlever ma main de la sienne. Il poussa la porte du petit café et la cloche tinta signe que nous venions d'entrer. Aux quartes coins de l'habitacle, je voyais des visages familiers et tous avaient tournés la tête pour voir qui étaient les nouveaux arrivants. Je vis même Filipa assise sur les genoux de Harry, entouré de tous ses amis. Ses bras reposaient autour de son cou alors que celles du garçon étaient posés lâchement sur la banquette rouge abîmée.

Quelle chance tu as chérie, il t'a vite remplacé.

Je fermais mes yeux brusquement et les rouvris la seconde d'après lorsque Gabriel me tira vers une table au fond, sa main toujours dans la mienne ne semblait pas vouloir me lâcher.
Nous prîmes place à une table à côté de la fenêtre et comme par hasard, la table de Filipa où Harry se trouvait était juste derrière nous et afin d'éviter tout contact visuel avec eux, je me mis de dos. Gabriel enleva sa veste en jean et extirpa la cigarette placée derrière son oreille. Il alluma et tira sur sa pauvre cigarette avant de m'adresser la parole.

« La table de derrière te fixe comme s'ils allaient te tuer. Oh attend. La blonde veut te tuer je pense. Et le brun aux cheveux chelou m'assassine du regard. Tu les connais?

- Hm, oui. Ils sont dans mon lycée.

- Est-ce que vous êtes amis? J'ai pas l'impression qu'ils sont gentils comme tout.

Je bégayais déjà mais il me coupa net lorsqu'il dit:

- Barbie arrive. 

Je gelais sur ma chaise. J'allais demandé à Gabriel de partir, on devait partir avant qu'elle ne soit là mais il était déjà trop tard lorsque sa voix aigu m'interpella:

- Dalia, ma chérie, tu ne m'avais pas dis que tu avais un copain aussi sexy! Tu me caches de choses maintenant?

Elle s'approcha de Gabriel, mis un ongle manucuré dans sa bouche et d'un geste calculé elle s'assit sur la table d'un air aguicheur.

- Je suis Filipa mais ça je suppose que tu le sais déjà?

- Gabriel et non j'le sais pas et j'veux pas savoir. Bébé, c'est qui?

Je ne réalisais pas tout de suite que le «bébé » m'étais attribué.

- Hum, c'est, hum...
Je bégayais ne sachant quoi répondre.

- Je suppose que t'es personne? T'es bien gentille, mais on était bien sans toi alors... tu peux partir. N'est-ce pas, mon amour?
Il entrelaça nos doigts sur la table. Filipa avait la bouche ouverte sous le choc mais elle se ressaisit rapidement.

- Je ne crois pas un mot de ce que tu es en train de dire. Vous n'êtes pas ensemble. Le jour où Dalia Ferguson la suicidaire aura un copain je serai aussi grosse et moche qu'elle!

Elle se tourna vers sa table où je pouvais déjà entendre le rire de ses amis. Je me levais en vitesse et pris mon sac. Je me dirigeai vers la sortie lorsque des ongles se plantèrent dans mon bras. En me retournant je vis Filipa et son sourire mesquin. J'arrachais mon bras de sa poigne mais fût vite bloquée contre le grand corps d'Ethan. J'allais mourir sur place. Je vis Harry se lever et s'approcher, derrière lui, un Gabriel énervé faisait sa route vers nous.

Elle sourit de toute ses dents.

- Gabriel! Je n'arrive toujours pas à croire que tu sortes avec elle. Regarde la, elle n'est même pas belle. Elle soupira dans son récit et fis signe à Ethan de me lâcher.
Gabriel, puisqu'elle est ta copine, tu sais très bien ce qu'il faut faire n'est-ce pas?

J'étais confuse. De quoi parlait-elle?

Je vis les yeux de Harry s'élargirent et sa main attrapa le bras de Filipa.

- Arrêtes ça Filipa.

- Oh, mais je viens tout juste de commencer! Gabriel, embrasse la.

Je palis mais le sourire de Gabriel s'élargit face à sa requête et il la fixa le temps de quelques secondes.

- C'est comme si c'était fait. »

Puis il s'approcha de moi dans la foule de monde. Ses mains attrapèrent mon visage et il plaça ses lèvres délicatement sur les miennes, lentement. Je fermais les yeux face à la sensation qui montait en moi et d'un geste incontrôlé, je passais mes mains dans son dos. Sa langue caressa ma lèvre et sans réfléchir j'entrouvris ma bouche et la laissa glisser contre la mienne. Le moment dura quelques instants avant que mon esprit ne tilt et que la bouche de Gabriel s'écarte de la mienne.

J'eus le temps de cligner des yeux avant de voir un Gabriel au sol avec un Harry furieux prêt à le tabasser.