FILLE INAPPRIVOISÉE

~Chapitre 18~

Le lendemain matin, Verlaine avait énormément de chance. Elle n'avait pas trop la gueule de bois. Mais le stress montait au fil des heures... Verlaine rejoignit Mérinos et Almiras qui parlaient.

- Vous savez ce que pense Ofucio sur ma... transformation ?

- Ofius ? Il nous a juste dis qu'il était certain que tu étais comme l'un d'entre nous. Après, lequel, je l'ignore. -déclara Mérinos-.

- Et encore heureux que c'est comme l'un d'entre nous! Tu imagine, toi ! Si c'était une sirène ou un centaure? Waouh mais là, j'éclate de rire haha ! -plaisanta Almiras-.

- Non, ou pire, un lynx ! Là, Mirolès va vraiment péter les plombs et quitter le groupe. Il ne le supporterai pas...
Verlaine, je te conseille vivement de ne pas être comme lui ! -déclara-t-il. Posant une main sur l'épaule de la jeune fille-.

Quelques minutes plus tard, Verlaine retrouva le chef Ofucio pour commencer. Cela devait être fait à l'abri du regard des autres afin que Verlaine soit plus rassurée. Donc ils partirent dans une clairière à quelques mètres du terrier. L'adolescente se mit assise tout comme Ofucio et la transformation pouvait enfin commencer. Elle se sentait prête. Le garçon commença à parler sérieusement en expliquant les étapes.

- Tu vas, dans un premier temps, fermer les yeux. Et m'écouter. -commenca-t-il-.
Imagine toi, imagine toi de retour chez ta mère.
Tu arrives à te projeter?

Elle hocha la tête tout en gardant les yeux fermés.
Ofucio continua son récit.

- Elle te frappe. Elle est enragée a l'idée que tu ais pu oser t'échapper si lâchement. Elle n'arrête pas de t'infliger des coups de bâtons tel un vulgaire animal. Toi, tu la fixe. Fixe ses yeux noirs remplis de haine. Tu n'y trouve pas le moindre compassion. C'est comme un tueur, une personne sans âme. Si toi, Verlaine, tu aurais été capable de lui tenir tête, qu'est-ce que tu aurais fais?

Le sourire de Verlaine laissait place à un visage sombre. Presque triste.
Elle répondit après quelques secondes.

- Je... Je... lui aurais crié dessus. Je ne sais pas. Je lui aurai demandé pourquoi.

- Pourquoi quoi ? -demanda le garçon en la fixant attentivement.

Verlaine fermait toujours les yeux tout en parlant.

- Pourquoi elle me frappait.

- Et ?

- Et pourquoi elle me traite comme une moins que rien.

Son visage virait au rouge vif. Sa voix calme et tremblante disparaissait. Elle criait. Elle serrait les dents. Elle vida tout ce qu'elle avait dans le coeur. Sa rage.

- Pourquoi elle m'a pas tué dès le début !
Pourquoi elle me fait endurer tout ça !
Pourquoi elle ne m'a pas traité comme une fille normale!!
Qu'est-ce que j'ai bien pu lui faire pour mériter tout ça!!

- STOP ! C'est bon, c'est très bien, je suis fier de toi !

Verlaine ouvrit les yeux. Elle tremblait de tout son corps. Elle avait très chaud. Elle vit Ofucio qui la regardait avec le même sourire compatissant que le premier jour.

- C'est exactement ce que je voulais ! Regarde un peu!

Le garçon me tendit un miroir.