FILLE INAPPRIVOISÉE

~Chapitre 40~

Verlaine, les larmes aux yeux, adressa un regard de désespoir et de méfiance à Argal, ses yeux étant rivés au sol caillouteux.

- C'est vrai Argal... ? C'est la vérité ? -demanda-t-elle avec l'espoir qu'il la contredise-.

- Bien sur que oui que c'est la vérité. Pas vrai fils ? -répondit le dictateur à sa place-. Ta soeur n'est que la fille d'une femme incapable.

- Tais toi !! Pourrais-tu fermer ta bouche sale père indigne !?! J'ai parlé à Argal, pas à toi ! -s'énerva soudainement Verlaine-. Argal! Assume et dis-moi si c'est la vérité !

- Oui. -répondit-il sans lui adresser un regard-.

Quelques longues et pesantes minutes de silence s'abattirent dans le groupe. La guerre se déroulait autour d'eux mais ils n'y prêtèrent aucune attention. Après 5 minutes de silence complet, le roi continua son radotage.

Verlaine n'écoutait plus.
Elle était la fille d'un dictateur lâche et sans âme. Bouleversée, elle se laissa tomber à genoux sur le sol boueux du terrain de guerre. Le roi n'arrêtait pas son monologue insupportable.

La jeune hybride eut un instant de pure rage dans son regard. Elle n'était plus elle-même. Elle fit un mouvement inattendu et se transforma en une fraction de seconde en une créature venue du plus profond des enfers. Ce n'était plus la jeune renarde faible enfermée. Elle projeta le dictateur contre le sol mais contre toute attente, son ennemi ne se transforma pas. Il fut plaqué par terre, l'animal enragé sur lui. Les crocs acérés à quelques centimètres de sa tête.  Mais le roi demeura immobile et assez serein.

- Je te connais Verlaine, je sais très bien que tu ne serais pas capable de faire du mal à ton propre père. Tu as une trop bonne âme pour faire du mal à ta seule et unique famille.

Verlaine jeta un coup d'oeil vers Argal, la tête enfin relevée mais non sans un regard honteux. Vers Mirolès aussi, les yeux du garçon la fixant sans sourire, comme triste. Elle ne l'avais jamais vu comme ça auparavant. Et vers les autres garçons, qui observaient la scène qui se déroulait sous leur yeux.
Elle se retourna ensuite violemment vers le roi toujours à terre.

- Non. Tu n'es pas mon père et je ne suis pas ta fille. Ma véritable famille, c'est ma meute . Tous mes amis hybrides. Toi, tu n'es qu'un moins que rien, tu ne vaux rien aux yeux de personne. Tu es pitoyable. Rien ne t'oblige à rester dans ce monde, ta place est en enfer, avec tous les lâches dans ton genre. Je n'ai plus qu'a te dire adieu !

Elle prit un élan, les dents en avant. Prêt à arracher toute la chair qui passera à portée de sa puissante mâchoire. A arracher le cou de ce traitre. Soudain une voix l'arrêta dans son élan.

- Arrête !