Je te vengerais

Chapitre 5 : 12 mai 2010 à 20 h 00

Je tournai en rond chez moi. Des larmes coulèrent sur mon visage en voyant ces pièces. Johann y venait souvent. Il avait même dormi plusieurs fois chez moi. Surtout pendant les derniers jours de sa vie puisqu'on s'était mis en couple et personne n'était au courant de cette liaison. Je n'avais pas envie d'en parler.
J'hésitai pour aller me soulager au bar mais la sonnerie de la porte m'en empêcha. Je n'avais pas vraiment envie d'avoir de la compagnie, pourtant j'ouvris la porte. C'était Faustine Steller, une amie en or. Elle me serra dans ses bras avant d'entrer dans mon appartement comme dans ses habitudes. Quand elle se retira, elle s'aperçut que j'avais pleuré. Elle exprimait de la peine dans ses yeux, je le voyais très bien. Je ne pus m'empêcher de verser encore quelques larmes en disant :
- Ils ont osé remplacer Johann ! Ils l'ont tous oublié !
- Ah ! lâcha Faustine surprise. Tu as un nouveau partenaire ?
Je l'emmenai dans la cuisine et je répondis à sa question :
- Oui. Elle s'appelle Marjorie Rousseau.
Faustine s'arrêta net car elle avait déjà entendu ce nom.
- Elle ressemble à quoi ? demanda t-elle.
- Un garçon manqué ! fis je. Elle a trente quatre ans...
- Je la connais !
J'étais très surprise car c'était la deuxième personne de mon entourage qui connaissait ma partenaire. Je ne sus plus quoi dire et je semblai toute perdue comme si j'avais quitté ce monde durant des jours.
- Marjorie est vraiment bien ! s'exclama Faustine toute joyeuse. Ça faisait si longtemps que je ne l'avais pas vu. Je n'arrive pas à y croire qu'elle puisse être ta partenaire. C'est la plus gentille des personnes qu'il puisse y avoir au monde ! Raconte moi ta journée ! Je suis impatiente.
Pas moi. Contrairement à elle, ce n'était pas la joie de connaître Marjorie. Enfin, c'était une façon de parler car j'ignorai tout de sa vie. Mais elle avait pris la place de Johann et j'avais du mal de le digérer. Pourtant ce n'était pas de sa faute à elle. Je ne voulus pas répondre à mon amie alors je cherchai une belle excuse. Hélas pour moi, je n'en trouvai pas.
- Allez raconte ! insista Faustine impatiente.
- Il n'y a rien à dire, répondis-je. C'est une journée de travail comme les autres.
- Non pas comme les autres puisque tu as une nouvelle partenaire. Tu l'as trouve comment ?
- Elle n'est pas Johann !
Faustine fut déçue par ma réponse et elle arrêta cette conversation avant l'orage. Elle aurait bien voulu me poser encore plus de questions à propos de Marjorie puisqu'elle aimerait la revoir.
Il eut un moment de silence entre nous deux, comme à chaque fois qu'on ne partait pas sur le même chemin. Tout ça à cause de moi, qu'est ce qu'il m'arrivait ? J'avais commencé la conversation et maintenant, j'avais haussé le ton sur ma meilleure amie pour qu'elle arrête de parler de Marjorie et de cette journée. Je décidai de m'excuser et je la laissai finalement me poser ses questions.
- Connais tu l'adresse de Marjorie ? commença t-elle.
- Elle habite le 35ième appartement du commissariat, répondis-je.
- Merci. Je vais te laisser tranquille maintenant.
Faustine avait remarqué mes efforts. Elle ne voulait pas abuser non plus, alors elle n'en parlait plus. Elle avait posé la question la plus importante comme ça elle pourrait aller voir Marjorie.
On discuta pendant des heures comme d'habitude puis on se quitta vers minuit. Je me couchai immédiatement. J'étais fatiguée.