Je te vengerais

Chapitre 11 : 14 mai 2010 à 7 h 30

Le chef était dans notre bureau quand on arriva au commissariat. Il voulait sûrement nous parler sur un point urgent concernant le travail puisqu'il nous attendait déjà à cette heure-ci. Mais non, je me trompai totalement, ce n'était pas pour cette raison.
- Marjo ! appela t-il en s'approchant de ma partenaire. Je t'ai envoyé un message hier et tu n'as pas répondu.
Il semblait un peu déçu. De son côté, Marjorie jeta un coup d'œil sur son portable.
- Je suis désolée Steph, s'excusa t-elle en se mordillant les lèvres.
- Ne cherche pas ce message, maintenant qu'on est face à face, l'arrêta le chef en douceur. Je voulais te dire qu'il ne fallait pas t'en faire pour l'échec d'hier. Ce n'était pas de ta faute.
- Je sais mais je ne voulais pas te décevoir !
- Marjo, voyons ! On ne peut pas toujours réussir dans la vie.
Après ça, le chef lança sur son épaule une tape amicale puis il quitta notre bureau avec un grand sourire. Je restai immobile tout en regardant ma partenaire. Celle-ci semblait très proche du chef, au point d'avoir peur de le décevoir. Comme moi j'étais avec Johann lorsqu'on sortait ensemble. Je me demandai si Marjorie avait une liaison avec le chef mais j'abandonnai cette ridicule pensée. Il y avait au moins une vingtaine d'années entre les deux. Quoi que..., c'était possible. Enfin bref, oublions car ce n'était pas mes affaires. On avait du travail devant nous avec tous ces coups de fils à passer. Marjorie se chargea d'appeler des collègues en patrouille sur les routes pour avoir des nouvelles du fils Leroux. Pendant ce temps là, je convoquai la famille de ce jeune de toute urgence au commissariat. Elle viendrait avec deux collègues depuis leur maison. Quand je raccrochai mon téléphone, j'écoutai Marjorie.
- Ah vous avez retrouvé le véhicule ? fit cette dernière en tournant un stylo dans tous les sens. A quel endroit ? .... Arrête avec ça ! Dis le moi non de dieu avant que je pique une colère ! ... Alors tu as retrouvé la voiture dans un ravin, c'est bien ça ? .... Merci ! Un conseil, arrête de faire du chantage, Matthieu, ce n'est pas de cette façon que tu trouveras une nana ! Bye.
J'éclatai de rire, c'était bien Matthieu de se comporter de cette manière. Il adorait inviter les femmes dans son lit en échange de quelque chose. Et Marjorie apprenait seulement à le connaître. Je lui souhaitais du bon courage car je savais que Matthieu ne la lâcherait pas.
- Le fils Leroux a cassé la voiture et l'autre idiot adore me faire perdre du temps, grogna Marjorie. Je rêve de coincer ce petit con.
- Qui ? demandai-je. Leroux ou Matthieu ?
- Matthieu, laisse-le à sa place ! Et Leroux, je ne lui ferai aucun cadeau pour les ennuis qu'il cause. Pour moi, c'est notre meurtrier !
Je ne répondis pas tout de suite. Avait elle raison ? D'accord, il avait des choses à se reprocher puisqu'il nous fuyait. Mais j'avais du mal de m'imaginer qu'il puisse être l'assassin de mon équipier. Pour quelle raison aurait-il pu le tuer ? D'abord Johann ne le connaissait même pas. J'en discutai avec ma partenaire.
- Karine, ce gosse est fou. Il aurait pu tuer ton collègue parce qu'il déteste les flics. Il y a des gens comme ça ! signala y-elle en défendant ses pensées.
- Il faut des preuves, lui rappelai-je.
- Des preuves ? Pas de problème, on en trouvera.
- Peut être pas.
- Ne sois pas bornée !
- Toi non plus !
Nos tons avaient changé au point qu'on se disputait presque. Je regrettai même à ce moment là Johann. Franchement, Marjorie était de mauvaise humeur aujourd'hui et il fallait qu'elle se calme tout de suite. Je décidai de l'ignorer. Et quand elle me demanda si j'avais bien convoqué les Leroux, je ne répondis pas. Alors elle quitta le bureau en claquant la porte au point de me surprendre. Je ne l'avais jamais vu dans cet état là. Et moi, j'avais du courage pour ne pas exploser un bon coup à cause de cette stupide conversation.