8.Vivi

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Nous sommes encore sous le coup de ce que nous avons vu. Personne ne parle, ni se regarde. Comme si cela risquait de rendre les choses encore plus réelles. Tout ce sang !!! bordel, c'était juste horrible !

- Dites-moi que ce qu'on a vu là-dedans n'est pas la réalité ! Qu'elle n'est pas vraiment... Céline horrifiée ne finit même pas sa phrase.

- C'est un cauchemar, on va se réveiller murmure Yza.

-Ça va aller, Yzabel. Ne t'inquiète pas, on est là.

Phil ( 2 ) la prend dans ses bras pour la réconforter mais sans grand succès.

- Qu'est-ce que tu en sais, d'abord ! Je savais que je n'aurais pas dû venir. C'est toi qui m'as convaincu. C'est à cause de toi que je suis là.

Sa voix monte dans les aiguë à mesure qu'elle parle, se met à le frapper, prise de panique.

Sylvain vient au secours de Phil pris de court par la réaction de son amie.

Tous deux trouvent les mots pour l'apaiser et nous finissons par reprendre notre chemin de croix.

Vincent ouvre la marche, pas plus rassuré que nous. Il tente de nous dissimuler son trouble mais c'est sans compter sur les légers tremblements de ses mains lorsqu'il pousse ce qui me semble être une commode.
Que fait ce meuble au milieu du couloir ? Aucun de nous n'a l'air de se rendre compte de l'aspect illogique de la situation, Holly étant encore dans tous les esprits.

Nous déambulons, errons plutôt, sans croiser âme qui vive. En même temps je préfère ça ! Une fois m'a suffi.

Soudain on entend plusieurs hurlements suivis d'un grand silence. Nous nous stoppons cherchant d'où peuvent provenir ces cris. Puis un autre hurlement encore plus sonore nous fait frémir.

- C'est la voix de Tina ça... Bordel... C'est Tina. Pourquoi elle a hurlé comme ça ? Demande-je effarée.

Sylvain toujours très/ trop calme à mon goût, me dit qu'elle a crié le nom de Thomas.

_ Vous croyez que lui aussi... est ! Nous demande à nouveau Céline les yeux brillant de larmes en mimant le geste de la gorge tranchée.

_ On va essayer de les retrouver, sans penser au pire. Ok ! En route. Il y a une autre porte par ici. Leur dis-je en me dirigeant d'un pas que j'espère suffisamment assurer pour les obliger à me suivre.

J'ouvre la porte, priant de ne pas tomber sur un psychopathe avec sa hache à la main. Si les autres pouvaient lire dans les pensées, ils se diraient que j'ai maté trop de film d'horreur et ils auraient raison.

Tout sauf une Annabelle s'il vous plaît, tout sauf elle.

Le couloir lugubre et sombre laisse place à un salon richement décoré, lumineux et étrangement paisible. Pas un bruit ne perturbe l'endroit.

Yzabel et Céline se précipitent sur les sofas d'un blanc immaculé. Tout ce décor dénote avec le reste du manoir mais les filles ne semblent pas y prêter attention.

Phil ( 1 )se penche subtilement, et me murmure à l'oreille que le salon lui file la chair de poule.

- Tu ne trouves pas bizarre qu'il n'y est personne et que se soit propre du sol au plafond, alors qu'il y deux secondes nous étions dans un couloir puant ?

- Oui, mais les miss ont besoin de reprendre des forces avant de repartir. On fait comme si de rien n'était. Je le regarde avec une petite grimace qui en dit long sur ce que je pense.

- Ok, mais va pas falloir traîner quand même.

On se sépare pour scruter la pièce afin de savoir par où il va falloir passer pour sortir de là.

On se jette un coup d'œil régulier pour s'assurer que tout va bien, les autres se sont confortablement installés avec un Vincent avachi, les pieds sur la table basse d'époque.

Mes yeux balaient de nouveau la pièce du regard, c'est là que j'aperçois Phil ( 1 ) une tache de sang au milieu de la poitrine colorant sa chemise petit à petit. Je fais quelques pas dans sa direction, quand je le vois être balancé avec une violence extrême à l'autre bout du salon. Je hurle son prénom en vain. Il continue d'être projeté telle une poupée de chiffon par une force inconnue.

Personne à part nous n'est entré ou sorti d'ici. Comment est-ce possible ?

Mes quatre amis sont scotchés sur place ne sachant pas quoi faire.
J'entends les os de notre montagnard craquer, sa tête dodeliner comme si plus rien ne la retenait.

Et puis plus rien. Son corps inerte, git près d'un vaisselier en bois verni.

Je tente à nouveau de m'approcher quand une ombre apparaît à ses côtés. Les traits d'une femme blonde prennent forme et se précisent. Elle est d'une beauté à couper le souffle, vêtue d'une longue robe blanche éclatante. Comment une créature aussi frêle a-t-elle pu faire tels dégâts sur un homme d'un mètre quatre-vingts ?

Elle lève la tête, nous fixe un par un, comme pour juger lequel d'entre nous subira le même sort. Sans que l'on comprenne quoi que ce soit, elle se retrouve derrière Vincent un poignard ensanglanté pointé sur la gorge de celui-ci. D'un geste vif et précis, passe la lame d'un côté à l'autre sous le cri étranglé du tatoué de la bande.

Elle le laisse s'écrouler à ses pieds, puis dans un hurlement à faire péter les verres en cristal, disparaît comme elle est apparue. Une mare de sang se forme et s'agrandit autour des deux cadavres.

Plus aucun son ne veut sortir de ma bouche.

Je dirige les filles vers un coin à peu près sûr et cherche en tâtonnant une porte dissimulée dans un mur. Sylvain fait de même de son côté et finit par dénicher le précieux sésame.

Nous fuyons d'ici sans un mot, fatigués et bouleversés par ce qui vient de se produire.

Évasion Halloweenesque (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant