Évasion Halloweenesque (Terminée)

9.Tina

Je ressasse la scène dans ma tête.

J’essaie de comprendre ce qui se passe dans ce manoir des horreurs, mais le regard horrifié de Thomas, ses yeux implorants qu'on lui vienne en aide dans ce trou à rat ne cessent de me tourmenter. On n’a rien pu faire pour lui alors que…

— C'est moi qui devais être dans ce trou pas lui, dis-je à voix haute.

Cette phrase tourne en boucle depuis que nous avons quitté cette maudite chambre.

Ma lionne reste à mes côtés essayant de me réconforter comme elle peut.

Maintenant on a la certitude qu’Holly est belle et bien morte également. On est loin d’être dans un jeu ou un scénario pour nous divertir, nous sommes des pions vivants qu’on cherche à faire tomber un à un…mais pourquoi ? quelle est la raison ? Et surtout QUI ?

Nous continuons d’arpenter la peur au ventre les couloirs plus ou moins sombres. Eric est devant avec Didou et Chris ferme la marche.

Nous restons tous sur le qui-vive et prêtons attention au moindre bruit autour de nous. Des sueurs froides m'envahissent par moments, nous sommes tous dans le même état psychologiquement, à la limite de la crise de nerfs. Seuls les gars tentent de garder leur calme, je ne sais pas comment ils font pour tenir, entre nos cris hystériques à chaque bruit qui survient, les rires sadiques, les coups qui s’acharnent contre les murs à notre passage, à leur place j’aurais déjà explosé.

Le couloir se rétrécit fortement nous sommes obligés de continuer en file indienne, nous escaladons les déchets amoncelés, les meubles explosés, tant bien que mal nous essayons de faire le moins de bruit possible pour ne pas nous faire remarquer. Mais à quoi bon ! Tout est fait pour que nous empruntions ce chemin le piège se referme doucement sur nous sans qu’on ne puisse rien faire pour l’éviter.

Alors que les garçons montent la gardent, nous dégageons toutes les trois un passage qui nous parait plus simple. Quand la voie est accessible nous retrouvons un espace beaucoup moins étroit, moins oppressant jusqu’à une pièce au fond du couloir. Une flèche nous indique la direction à suivre mais je n’ai aucune envie d’y aller, Eric est du même avis.

— On rebrousse chemin et on prend celui qui était plus encombré je le sens pas vaut mieux partir de suite conseille Eric.

Mais la majorité décide d’avancer malgré tout, c’est avec un nœud effroyable à l’estomac que je poursuis tout de même.

— J’ai un mauvais pressentiment mon Yoda c’est vraiment pas bon du tout.

— Je sais ma belle moi aussi mais on ne peut pas se diviser c’est pas le moment faut qu’on reste ensemble on est plus fort en groupe.

Je suis bien consciente qu’il a raison mais …

Nous arrivons dans une autre pièce plus encombrée et plus sombre que la précédente. Nous distinguons des armoires métalliques, des chaises et quelques tables enchevêtrées. Mais ce qui attire notre regard c’est la table qui trône au centre de la pièce, ou est disposé une hache et une lampe torche. Nous fonçons immédiatement sur la lampe pour éclairer un peu plus les contours de la pièce. Didou inspecte scrupuleusement tous les recoins, Chris prend la hache en mains de son côté.

— Qu’il y en ait un qui vienne je lui démonte la tête à coups de hache dit-elle concentrée sur ce que fait Didier.

— Ah ! Je crois avoir trouvé quelque chose, y un manche pour actionner surement une sortie. Jusqu’à présent j’ai trouvé aucun accès ça doit être ça, c’est sûr.

Avant qu’on le stop dans son mouvement Didier abaisse le levier. C’est dans un fracas assourdissant que des meubles tombent en bloquant l’entrée par laquelle nous étions arrivées. Le cauchemar recommence, nous voilà de nouveau enfermé le cauchemar recommence. Didier éclaire le sol immédiatement des fois qu’une trappe s’ouvre et que quelqu’un où quelque chose n’en sorte. Dans la minute qui suit nous entendons un mécanisme se mettre en marche au plafond. Pétrifiés nous découvrons des piques aussi longs que mon avant-bras sortir de celui-ci.