IX.

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« - Marco ? Comment tu as eu mon numéro ?

- Je te l'ai piqué quand tu dormais.

- Et pour mon mot de passe ?

- J'ai vu qu'il y avait un détecteur d'empreinte, alors j'ai testé avec tes doigts. »

Il y eu un silence. Un grésillement était présent dans les oreilles du châtain. Il se redressa et baissa le son de la télévision.

« - Je te dérange ?

- Non, non.

- Désolé pour mon grand-père, hein. Il n'est pas commode, haha ! »

Jean sentait que le rire du garçon de l'autre côté de la ligne était forcé. Il se pinça la lèvre inférieure.

« - Il a une sacre poigne pour son âge, pas vrai ?

- Ça, c'est sûr ... »

Marco semblait tout prendre sur la rigolade, il continuait de se forcer pour, peut-être, mieux faire passer la pilule.

« - Et donc ? Pourquoi tu m'appelles ? »

Là, le brun se calma, son rire passant au ricanement nerveux.

« - Tu pourrais m'héberger quelques jours ?

- Pardon ? »

Les yeux de Jean s'étaient ouverts en grand face à la demande de son interlocuteur.

« - Mon grand-père m'a mis à la porte. Je squattais chez une connaissance mais elle m'a aussi mis à la porte ce matin. Et j'ai pensé à toi ... »

Il y eu un nouveau silence, plus long que le précédent. Le châtain semblait peser le pour et le contre. Un vrombissement passa non loin du brun.

« - Je vais être un enfoiré si je connais ta situation et que je te laisse dormir dehors ... Tu peux venir alors. »

Un petit gloussement de joie échappa au garçon à l'autre bout du fil.

« - Merci, tu me sauves la mise ...

- De rien, tu m'as bien hébergé aussi après la boîte, je te devais bien ça.

- Merci.

- Tu vois où est La Poste ?

- Ouais.

- Vas là-bas alors, je t'y rejoins. »

Sur ces mots, les deux hommes raccrochèrent.
Encore en caleçon et sous son plaid, Jean souffla un coup avant de se mettre sur pied. À croire que le brun avait tout prévu depuis le début.
Se levant d'un bon, il marcha jusqu'à sa penderie. Là, il ne prit que son jean noir et un sweat gris bien chaud de sa marque préférée «SNK». Il enfila ses basket blanche passe partout et pris quand même soin d'enrouler une écharpe autour de son cou. Avant de franchir le seuil de la porte, il fit un tour dans sa salle de bain pour regarder l'état de son visage. L'œil au beurre noir était toujours présent, un peu moins prononcé qu'il y a deux jours cependant. Sa coupure sur le front était aussi encore là, où déborder un peu de sang séché. Il avait relié les deux extrémités de sa peau avec un strass. Il avait encore la marque rougeâtre sur son front, même si, celle-ci était moins visible que le reste. Le châtain soupira, attrapa ses clés et son téléphone puis sortit de son appartement.
Un couloir lugubre et des escaliers en bois penchant tantôt à gauche, tantôt à droite, l'accueillir gentiment. Arrivé devant la porte d'entrée de son petit immeuble, il prit quand même le temps d'ouvrir sa boîte aux lettres. Rien. Il inspira un grand coup avant de pousser la porte.

Ce fût un vent très frais et des températures basses qui l'enveloppaient, notre protagoniste sentit son nez se refroidir en un rien de temps. Les mains enfoncées dans ses poches, sa tête entre ses épaules, Jean commença à marcher rapidement dans la fraîcheur du mois de février.
Le ciel se teintait d'un bleu marine et des petits grains de sables étaient visibles, par-ci par-là. Le jeune homme avançait d'un pas décidé. Habitant à même pas dix minutes de La Poste, c'était plus simple pour lui de retrouver son futur colocataire d'une ou deux nuits.
Jean n'arrêtait pas de frissonner, ses dents claquaient à l'intérieur de sa bouche. Il finit par arriver devant le point de rendez-vous. Marco n'était pas encore là. Il décida rapidement de rentrer à l'intérieur de l'enseigne. «Il fait tellement bon !», pensa t'il en ce décontractant. Il resta à l'entrée, guettant l'arrivée du brun.

(my) Drunk Boy [JEANXMARCO]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant