Du fond de tes paupières bleutées, tu danses et tu t'oublies. J'aimerai tellement te dire ce que je ne t'ai jamais dit.
Voitures métalliques, ciel lourd d'électricité, j'entend les lumières tomber, là, tout près de ta nuque. Tu sais, que l'on va s'effacer dans la foule, quand le temps s'amusera à nous pousser jusqu'à l'oubli. Quand on basculera du blanc, au noir.
Ces mots s'abîmeront avec tes longues journées. Tu oublieras ce noir comme tu m'oubliera - lentement, sans t'en rendre compte, dans l'hiver des bars et des autres garçons.
Et je te regarderai sûrement depuis le trottoir d'à côté, toi avec quelqu'un d'autre, et moi, aussi ; Nos regards se cogneront comme deux enfants qui se blessent, les larmes silencieuses de sourires imités.
On marchera avec de tristes mémoires, le fantôme de nos rires derrière la tête. Nos peaux en collisions sous la pâle pleine lune, des verres de vins qui raniment ton parfum - désormais rien que ton nom me fait l'effet d'une lame tranchante.
Ta main, dans celle d'un autre - dans le noir.