Mary,
Aujourd'hui j'ai terminé de lire un livre — magnifique soit dit en passant — peut-être le connaissais-tu, il se nomme Le Petit Prince de Antoine de Saint-Exupery, j'ai encore du mal à me remettre de la richesse et des sous-entendus de ce livre.
Je suppose que mes lectures t'importent peu et que tu n'attends que ton indice du jour, où devrais-je dire du soir étant donné qu'il fait toujours nuit aux moments où je t'écris. Très bien alors je vais te dire qu'il y a des barrières. Non, en effet ce n'est pas grand chose, mais pour moi c'est quelque chose, puisqu'elles n'y étaient pas avant toi. J'espère que tu n'as toujours pas deviné là où je me trouve, ce serait un peu bête.
Il fait froid Mary, je pense qu'il va bientôt neiger, d'ici un mois peut-être, désolée pour mon écriture peut-être illisible, je tremble beaucoup à cause de la température, il doit peut-être faire quatre degrés. Malgré cela, ça me fait du bien de sentir le froid frapper ma peau, j'ai l'impression d'être en vie, oui je sais ça doit être bizarre de lire ceci alors que je suis physiquement vivante, mais psychologiquement ce n'est plus le cas. Je dois certainement avoir l'air pathétique, hein ?
Je ne sais pas vraiment quoi te dire puisque la majorité des choses sont en rapport avec les gens du lycée et ce qu'ils me font subir. Alors peut-être devrais-je te dire que je ne vais plus au lycée. Non, ma mère et mon père n'étaient pas d'accord bien-sûr. Tu les connais, ils veulent que je sois la meilleure dans toutes les matières, que je sois avocate, ou chirurgienne et pourquoi pas présidente pendant qu'on y est ! Ils ne savent pas que je n'y vais plus, je passe mes journées dehors et je répond aux appels du lycée, ça fait un mois que je fais ça, mais je pense que l'académie qui s'occupent des écoles aux alentours commencent à se demander ce qu'il se passe, j'espère qu'ils ne vont rien faire mais j'en doute. De toute façon ils ne pourront bientôt rien faire. Tu te demande encore pourquoi ? Tu verras bientôt, ne sois pas si impatiente !
Tu te rappelles de ce à quoi je ressemblais quand tu es partie ? Une petite bouboule sur patte. Et bien j'ai beaucoup changé, le fait de te perdre et la méchanceté des gens du lycée m'ont fait beaucoup changé. Si tu peux me voir de la où tu es, peut-être l'as-tu déjà constaté, les gens ont peur de me casser au moindre mouvement, pourtant ça ne les empêche pas de me faire tomber et de me donner des coups quand ça leur chante.
Tu sais, je l'ai déjà dit hier, mais j'aimerais vraiment savoir pourquoi tu as changé de lycée pour venir dans le notre. Quand tu es arrivée, tu étais si mince — presque autant que moi maintenant—, si pâle, tes yeux étaient vide, et malgré ça quand je t'ai approché tu as rayonné comme personne n'avait jamais rayonné. Tu étais devenu mon soleil. Au départ je pensais que c'était parce que tu étais seule que tu semblais si triste. Si j'avais su que c'était une tout autre raison, et que ça allait te mener à partir, j'aurais tout fait pour que tout aille mieux.
Je pense que je vais arrêter de te dire des indices une fois que j'arriverais au dernier et que normalement tu auras trouvé.
Hier soir, en allant me coucher, je me suis demandé si tu pouvais lire dans ce journal qui t'es dédié, j'espère de tout mon cœur que tu le peux, parce qu'il y a tellement de chose que j'aurais voulu que tu sache, tellement de chose qui se produisent que tu ne vois peut-être plus.
J'ai accroché à la barrière un bouquet d'amaryllis blancs, je trouve que les amaryllis te ressemblent. Ce sont des fleurs belles mais pourtant si fragiles. J'ai également accroché une rose blanche. Je sais, je sais, tu n'aime pas les roses, mais c'est une rose éternelle, ce que tu es ; éternelle. Ne t'en fais pas je les ai très bien accrochés, ces fleurs ne s'envoleront pas.
Tu provoquais le bonheur partout où tu allais, et moi je ne provoquerais le bonheur de tout le monde que quand je serais partie.
Tu me manques,
Tyty.
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23h34
Teen Fiction"Chère Mary, Cela fait désormais un an, c'est long sans toi. J'ai essayé un bon nombre de fois de te remplacer, et j'en suis désolée. Mais c'est peine perdue, tu es irremplaçable, tu étais l'amie avec un grand A comme dirait Anne Frank, et tu l'es t...