Chapitre 5 : Le tatouage automatique (avant)

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Finalement, grâce à ma très chère patience (franchement, elle a du boulot elle) aucun accident n'arriva, et chacun put rentrer chez soi entier. Enfin, entier est un bien grand mot, moi j'avais l'air entière, mais au fond de moi, ma patience était agonisante et j'enterrais déjà mon self contrôle. Il ne fallait pas qu'un inconnu m'aborde, même pour m'aider, car je l'aurais grillé sur place tellement j'étais nerveuse. Et en plus, j'avais froid.

Heureusement, mon tuteur ne m'adressa pas la parole en rentrant et pour le dîner, il y avait des pizzas commandées au menu, c'était toujours mieux que des pâtes sans sel. Le repas se fit en silence, mais cela me permit de reprendre un peu mon calme (mais juste un peu hein ? Ne vous imagninez pas qu'on pouvez me taper sur les nerfs). Dans ces moments là, une seule chose me calme vraiment : un bon bain chaud et parfumé. C'est donc dans l'optique de sauver les dernières bribes de mon sef-contôle que j'entrai dans la salle de bain. Etrangement, depuis quelques temps, mon épaule droite me grattait, depuis le jour d'avant en fait. Je profitais donc du petit miroir de la salle de bain pour voir de quoi il s'agissait et j'eu l'étrange surprise de voir une sorte de dessin noir abstrait sur mon aumoplate droite. Je grattait pour voir si ça partait mais ça ne bougeait pas, c'était ancré à ma peau. Un tatouage ? Je n'avais jamais fait de tatouage moi ! Peut être que c'était une sorte de signe qu'on récupérait quand un ange se transformait en humain, mais tout de même... c'était hyper moche et ça grattait ! Ils auraient pu faire un effort quand même, au moins pour le dessin quoi ! Parce que là, ça ne ressemblait à rien, comme un dessin pas fini... Génial... (et la grande ironie est de retour !).

Comme toujours, le bain me fit un bien fou et j'en oubliait totalement ce tatouage débile et presque la journée de m#### que je venais de passer. Finalement, il y avait quand même du bon à être un humain. Parce que oui, c'est plus dur de prendre un vrai bain lorsqu'on est un esprit (les anges sont imateriels, je vous rappelle pour ceux qui n'ont pas vraiment une bonne mémoire... pour être gentille). Je partis donc me coucher et m'endormis comme une pierre en quelques minutes.

Le lendemain matin, j'étais reposée mais loin d'être prête pour une nouvelle partie de méga-tapage de nerfs (oui, j'invente des mots, et alors ?) avec Amélia. Mais bon, quand faut y aller, faut y aller. Je partit donc pour le lycée avec une tête de zombie (ce n'est pas parce que j'étais reposée, que j'étais bien maquillée et coiffée, au contraire) et une démarche assez semblable à celle d'un escargot, c'est à dire se trainer lentement vers son but sans trop savoir ce que c'était vraiment. Le début des cours se passa relativement bien (je dis bien relativement) jusqu'à ce qu'arrive l'heure fatidique du cours de sport. On se changeait dans les vestiaires lorsqu'une fille remarqua l'étrange chose qui me servait de tatouage sur mon épaule et s'écria :

- Oh il est beau ton tatouage de colombe ! Mais il est pas fini pas vrai ?

Colombe ? Comment ça colombe ? Le jour précédent ce n'était encore qu'un tas informe de traits et de courbes sans queue ni tête. Il ne pouvait y avoir que trois explications possible : cette fille avait besoin de lunettes et très vite, elle avait une imagination plus que débordante, ou le tatouage avait muté pendant la nuit. Je me plantai donc devant le miroir sale des vestiaires et manquai de me faire un torticolli pour regarder mon aumoplate lorsque je vis dans le reflet un fantastique dessin d'un oiseau raffiné. Mais contrairement à ce que pensais l'autre fille, ce n'était pas une colombe mais un phénix. Je savais faire la différence, moi.

- Oui, il n'est pas fini, il est long et compliqué du coup il est en plusieurs fois. Et c'est un phénix, pas un colombe... répondis-je avec un sourire forcé
- Oups pardon, j'avais pas fait le différence mais en même temps c'est pareil. s'excusa la fille

Pareil ? Elle était sérieuse là ? Parce que confondre un phénix et une colombe c'est comme comparer un chiwawa à un loup. C'est clair, il y en a un qui aboie sur tout ce qui bouge et que tu peux ranger dans ta poche, et l'autre il te bouffe le bras, mais à part ça, c'est pareil ! Je me demandais de plus en plus si cette stupidité n'était pas finalement une épidémie au lieu d'une erreur génétique. Même si Amélia remportait de loin la palme de la débilité. Il fallut sortir un jour des vestiaires, hélas. Ce n'était pas que je n'aimais pas le sport, au contraire, mais ce corps avait tellement de limites... je détestais ça ! Ce jour-là, le sport du jour était le volley, et je réussit durant l'heure et demi à me maintenir à une place convenable du classement sans pour autant rentrer dans la catégorie des bons joueurs.

Ma vie d'ange dépressiveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant