J’aime la sensation du réveil. Ce moment où on est entre le conscient et l’inconscient. Où on est vivant, qu’on le sent, mais que la réalité ne nous a pas encore rattrapée. J’aime ce sentiment de sécurité quand je le sens à mes cotés lorsque je m’éveille. Cette impression qu’il ne me quittera jamais. Cette façon qu’il a de respirer quand il dort, et la façon qu’il a de me regarder quand il se réveille. Ce matin, je me suis réveillé. J’ai profité de ces précieux instants où je suis entre le rêve et la vie. Une fois émergé, je l’ai regardé : l’homme de ma vie. Sa poitrine se levant et s’abaissant me montrant qu’il était toujours là. Je l’ai contemplé. Apprenant chaque pore de son visage, chaque parcelle de sa peau, chaque petit détail. Son visage ferme, avec ses yeux clos où j’y devine ses yeux marron. Ses cheveux châtains en bataille après la nuit d’hier soir. Ses pommettes hautes et fermes qui lui donnent un air sérieux et enfantin, avec sur chaque coté sa mâchoire carrée lui donnant un coté viril. Je le vois se réveillé, il a du sentir que je le regardais. Ca marche à chaque fois. Il cligne des yeux, me regarde. Comprend que je l’ai contemplé, encore une fois, me sourit. Je lui souffle un bonjour. Il s’approche de moi, me sourit et m’embrasse.
-Allé gros cul, va faire le petit-déj, me dit-il avec son ton de macho.
-Ferme ta gueule, je fais ce que je veux, p’tit con.
-Moi aussi je t’aime.
-C’est ça.
Je me suis levé pour allé prendre ma douche. J’en ai profité pour tirer la couette pour qu’il ait froid. Il m’a lancé son oreiller, j’ai couru m’enfermer dans la salle de bain avant qu’il puisse me faire quoique ce soit. J’ai sauté sous la douche. Augmentant la chaleur de l’eau, ça me fait sentir mieux. Je l’entends toquer à la porte.
-Chérie chérie ! Me crie-t-il de derrière la porte.
-Dégage Léo !
-Mais écoutes moi !
-Tu veux quoi ?
-Te rappeler que c’est aujourd’hui. Voilà, profites de ta douche. Je t’aime. Il est partit rigolant, fière de sa connerie.
Quel enculé ! Il m’a fait promettre il y a une semaine de dire à mes parents que j’étais homosexuel, et par la même occasion leur dire qu’on était ensemble, que c’est plus simplement mon coloc’ pour la fac. C’est vrai que j’aurai du leur dire plus tôt, attendre mes vingt ans c’est un peu tard. Mais ils sont plutôt du genre à penser que tout est bien tant que ça ne leur tombe pas dessus. Dans un sens c’est une bonne chose. Mais pas pour moi. Parce que s’ils ont rien contre les homosexuels, j’ai peur de leur réaction vis-à-vis de leur seul fils. Pour Léo, ça fait longtemps qu’ils savent, ils ont eu du mal au début, mais c’est comme un alcool fort. Au début ça pique et puis après ça nous rend beaucoup plus détendu. Métaphore de merde. Je m’en fous, je suis en licence de psycho pas d’œnologie. J’sais même pas si ça existe les licences d’œnologie.
Quand on y pense Léo et moi, on était fait pour être ensemble. C’est vrai, il est en licence de socio et moi de philo. Bon c’est sur y a des différences. Mais on s’est souvent retrouvés avec des matières qui se ressemblent.
Ca reste un connard. Il m’a forcé à promettre de le dire à mes parents. Bon, j’avoue que j’y pensais depuis un bout de temps aussi, mais n’empêche, il aurait du me laissé prendre mon temps. Finalement, je lui en veux pas tant que ça. Mais je veux juste le faire chier. Je sais qu’il s’énervera pas, il m’aime trop pour ça, mais au moins il fera tout pour s’occuper de moi. Il l’a cherché aussi, il avait qu’à pas me rappeler que c’était le grand jour.
Je suis sortit de la douche, j’ai été dans la cuisine. Il était là mangeant ses tartines avec son café lisant le journal sur son téléphone. C’est ça d’être des étudiants en appart’ parisien, on a pas assez de sous pour se payer le journal.
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Ce que tu es.
RomanceMarc est heureux dans sa vie d'étudiant. Il vit avec Léo, son petit-ami dans leur appartement du 13e. Après avoir été convaincu par Léo, Marc décide d'avouer à ses parents qu'il est homosexuel. Mais ils le renient. Peu à peu pour sortir de cette vie...