Chapitre 9: Baisses les yeux.

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Une fois la séance terminée, je me suis levé et j’ai été prendre un café à la table. Je voulais juste profiter d’un café gratuit et m’en aller. Je ne pouvais pas rester une seconde de plus avec ces barjos, et encore moins avec ce batard de Ludo.

J’étais en train de boire quand j’ai entendu qu’on m’appelait, je me suis retourné. Ludo était là, me regardant avec ses yeux bouffis de gros porc. Il m’a sourit et il m’a dit :

-Je suis désolé d’avoir été un peu dure avec vous tout à l’heure… Je peux vous tutoyer ? J’ai dans l’habitude de tutoyer les personnes qui viennent aux réunions.
-Non.
-D’accord, je vois que vous l’avez mal prit, ce qui me laisse croire que même si vous ne voulez pas l’admettre, vous avez un problème avec la drogue.
- Foutez-moi la paix, j’ai aucune envie de vous parler.
-Ecoutez, je comprends très bien que vous soyez embarrassé, c’est normal. Voici ma carte, si vous avez besoin de quoique ce soit, appelez-moi.
-C’est ça.

Il m’a tendu sa carte. Je l’ai prise, l’ai mise dans ma poche. J’ai finit mon café en vitesse et je suis partit.


Le trajet du retour fut encore plus pénible que l’allé. Mon mal de tête avait reprit. Et quand je marchais ou quand il y avait trop de gens autour de moi, j’avais des difficultés à respirer. Tout ça m’énervait. J’avais envie de briser quelque chose. Mais j’essayais de me contenir : je fermais les yeux et, tant bien que mal, je prenais de grandes inspirations.

Une fois arrivé à l’appart’, j’ai appelé Léo voir s’il était toujours à la bibliothèque. Il y était et absorbé par le bouquin qu’il lisait, il n’était pas prêt de rentrer. Alors, j’ai sortit l’ordinateur portable et j’ai commencé à chercher un travail.

Je me suis posé dans la cuisine. J’ai commencé à chercher un peu partout sur le net. Avec mes CV et mes lettres de motivations toute prêtes datant de la dernière fois que j’ai cherché un emploi. Lorsque je me suis posé j’ai tout de suite comprit que je ne tiendrai pas une heure sans dolipranes.

J’ai avalé les deux gélules et j’ai reprit mon travail. Il n’y avait rien. Ca m’énervait. J’ai brisé le verre par terre. C’était inadmissible, j’allais faire comment moi ? Fallait que j’ai une rentrée d’argent sinon Léo et moi on allait se retrouver à la rue.

Alors, j’ai commencé à postuler dans les derniers emplois que personne ne voulait : les Mc Do, le ménage, … C’était des emplois pourris, mais au moins ça me permettrait de substituer, pour un moment.



Quand Léo est rentré je m’énervais sur mon PC. J’en avais marre de ne rien trouver. En fait, j’étais tellement en colère que je ne l’avais pas entendu rentrer. Il est venu derrière moi et m’a enlacé. J’ai sursauté, et sous la colère je l’ai repoussé.

Surprit, il était un peu déstabilisé. Il m’a regardé comme si j’allais lui faire quelque chose d’horrible : les yeux grands ouverts, effrayé. J’ai voulut me lever pour m’excusé mais il m’a stoppé de la main :

-Je sais que c’est à cause de ta cure et tout ça. Alors, je vais te laisser seul, d’accord ? Je vais dormir sur le canapé. Je t’aime, à demain.
-Moi aussi je t’aime.

J’étais trop stupéfait pour dire quoique ce soit. De toute façon, je n’avais rien à dire. J’allais pas le retenir, il avait prit sa décision. On avait plus rien à ajouter. Je ne voulais pas créer une dispute. Alors, j’ai supprimé l’historique, éteint l’ordinateur, et je suis allé me coucher.

La nuit fut longue. J’en pouvais plus, j’avais chaud. Alors j’ai dormit nu, sans aucune couverture. J’avais du mal à respirer, c’était horrible. J’avais l’impression que les murs autour de moi se rapprochaient et m’étouffaient. Qu’il n’existait pas d’air. Alors j’ai ouvert la fenêtre, je n’en pouvais plus. Ma tete me faisait tellement mal que j’avais envie de la cogner contre les murs. En plus, Léo n’était pas là pour me rassurer. J’avais besoin de sa présence pour m’apaiser. Il n'était que deux pièces à coté, mais j’avais trop prit l’habitude qu’il soit à près de moi dans mes sales moments. J’avais besoin de coke. Fallait que j’en prenne. Fallait que j’en sniffe. J’en avais besoin. J’avais envie de pleurer de rage à l’idée d’en prendre, mais je savais que ça me procurerait le plus grand bien.

J’ai commencé à crier de colère. J’ai explosé le vase sur la table de chevet et balancé le miroir à travers la chambre. Je n’en pouvais plus, fallait que je m’exprime. J’avais envie de peter un câble.

Alerté par les bruits, Léo est venu, il était en t-shirt et caleçon. Tandis que moi je détruisais la chambre. Nu, dans le noir, avec la fenêtre ouverte. Il a commencé à vouloir me prendre dans ses bras pour me calmer, mais je lui ai donné un coup de poing. Au début il a mit sa main à sa bouche. Comme il ne réagissais pas, je me suis dit que tout allait bien, puis j’ai vu qu’il saignait. Ca pissait le sang. Alors j’ai paniqué. J’ai commencé à pleurer.

Sous le coup de la honte, de la culpabilité et de la colère, j’ai prit un t-shirt, mon jean et je suis partit de l’appart. J’ai commencé à courir. Je courais aussi vite que je le pouvais. Aussi loin que mes jambes pouvaient me porter. Je devais fuir, fuir cette vie. Fuir cette drogue. Fuir cet appart. Fuir cet homme.

Le souffle a commencé à me manquer. Je me suis arrêté. Je n’avais aucune idée d’où j’étais. Je me suis allongé sur le trottoir mouillé par l’humidité, et j’ai regardé le ciel. Je ne pouvais pas voir les étoiles, mais je les devinais. Je fermais les yeux et imaginais leur brillante clarté, ça m’apaisait.  

En m’imaginant le ciel au-dessus de moi, je me demandais si un jour Léo arriverait à me pardonner. Si un jour, j’arriverai à sortir de ce cauchemar. Je ne savais plus où j’en étais, j’étais perdu. Si seulement je pouvais faire un retour arrière. Tant pis si j’oubliais quel gout a le bonheur, tout ce que je voulais c’était retrouver une vie normale, sans réel problème. Je voulais retrouver l’amour habituel. Je voulais faire un retour en arrière et dire « Non », pour une fois dans ma vie refuser la solution facile et affronter la vie comme tout homme courageux aurait sur le faire.

J’étais un lâche, comment avais-je osé pu faire ça à Léo ? A l’homme de ma vie ? A mon amour de toujours ? Je devais me soigner. Mais c’était tellement dur, et la tentation était tellement forte. Comment ne pas résister ? Prendre de la coke, c’était tellement bon et tellement plus simple. Sous l’effet de la poudre la vie était tellement plus facile.

Je commençais à avoir froid alors, toujours allongé par terre, j’ai mit mes mains dans mes poches. C’est là que j’ai sentit un petit papier. Dans mon cerveau ça a fait « tilt ». Ludo. L’enculé. J’ai sortit le papier. J’ai ouvert les yeux.

Sortit de ma transe, j’ai pu lire le numéro qu’il y avait écrit sur le papier. Sans me soucier de l’heure, j’ai appelé. Personne n’a répondu. J'avais besoin qu'on m'aide. J'avais besoin de quelqu'un. Que quelqu'un m'entende. Je priais pour que quelqu'un vienne m'aider. Je mourrai de l'intérieur. La peine était trop forte. Je ne pouvais pas résister seul. J'avais besoin qu'on m'aide.

Alors, dans le désespoir je l’ai appelé. Elle. Elle a décrochée :

« Allo ? »
« Oui ? Clèm ? C’est Marc. »
« Ah ! Salut ! »
« Salut. Dis Clèm, j’me demandais si tu en avais sur toi là ? »
« Tout de suite maintenant ? »
« Oui. »
« Non, mais je connais un gars qui peut t’en filer. »
« A cette heure là ? »
« Oui, sans problèmes. Je t’envois l’adresse par sms. »
« Ok merci.  A plus. »
« Salut. »

On a raccroché. Deux minutes plus tard je recevais l’adresse du mec en question. Il s’appelait Jo. Plutôt banal. Je me suis levé tant bien que mal, et je suis allé à l’adresse indiquée par Clèm. C’était assez loin, mais j’avais toute la nuit pour y arrivé.

Tandis que je marchais, Clèm m’a envoyée un message pour me dire qu’elle l’avait prévenu que j’allais le voir, qu’il m’attendait. J’avais juste à m’annoncer au videur à l’entrée. Sur la route, j’avais tiré 120€. J’allais avoir besoin de beaucoup de coke, vu que la dernière fois que j’en avais prit remontait à pas mal de temps.

Vingt minutes plus tard, j’étais devant l’entrée d’une boite de nuit avec des néons bleus. J’ai été voir le videur, et je lui ai dit mon nom. Il a prit son portable et a appelé quelqu’un. Cinq minutes plus tard un mec fin en costard est venu me chercher.

On est allé en haut de la boite. L’endroit réservé au personnel. Après avoir traversé plusieurs pièces, on s’est arrêté devant une porte où il y avait marqué « Jo ». Deux gorilles sont venus me fouiller. Je suis rentré.
C’était une pièce assez vaste. Un bar avec des néons bleus un peu partout, comme à l’entrée. Des canapés rouges en face d’une table basse noire. Et sur la table basse: de la coke. Au moins un kilo de coke. Mon regard ne quittait pas la poudre. Je n’arrivais pas à m’en détacher, c’était plus fort que moi.

-Eh oh je suis là !

C’est là que je l’ai remarqué : Jo. Il était plutôt bien conservé pour son âge. Il avait dans la quarantaine. Type latino. Son visage était assez bronzé avec des cheveux noirs très courts. Il dégageait une aura de malveillance. Quand je le regardais, j’étais mal à l’aise, je savais que je ne pouvais pas lui faire confiance.

-T’as combien sur toi ?
-120 euros.
-Bon, 2 grammes alors.
-Deux ?! C’est tout ?
- Mais moi, mec, c’est de la came de luxe. Et puis t’es pas content, tu te casses.
-Ok. Je prends.

Il m’a donné un sachet, je lui ai donné les tunes. Et je me suis barré. Fallait que je m’en aille d’ici au plus vite, je ne pouvais pas rester une seconde de plus dans cet endroit. Tout le bâtiment me rendait mal à l’aise.

Une fois sortit, je me suis dirigé vers des toilettes publiques, et j’ai commencé à sniffer la poudre sous mon ongle.

Ce bonheur à l’état pur a envahit tout mon être. Cette fois c’était bien un bonheur complet. Signe que l’autre avait raison : c’était de la bonne came. Une fois que j’ai pu me relever. J’ai commencé à regagner l’appart. J’étais pas en état de parler avec Léo, mais je pouvais pas dormir dans la rue. Et puis il devait dormir à cette heure là.

Une fois à l’appart, j’ai tout fait pour ne pas le réveiller. Il s’était recouché sur le canapé. Il avait aussi tout nettoyé dans la chambre. Je me suis déshabillé et je me suis endormit.



Bonjour/bonsoir à tous !

Désolé pour ce chapitre. Je le trouve vraiment très très médiocre. Je suis assez déçu par mon travail. Mais c’était comme ça que je le voyais, et j’ai essayé de m’y reprendre à deux trois fois, et ce que je vous offre là c’est la meilleure des pires propositions que je peux vous donner. J’espère que vous m’en voudrez pas trop quand même… En tout cas, je vous promets que je vais me rattraper dans les prochains chapitres ! N’hésitez pas à laissé vos avis, mêmes mauvais, ça compte toujours. Merci de suivre, de voter, de commenter et de lire cette histoire.

Je vous aime tous très fort.
Zoubis,
Dylannjo.

Ce que tu es.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant