Chapitre 6 - Mélanie

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Peu de temps après, je laissa Elijah en forêt et alla rejoindre Mélanie à l’entrée du parc faunique. Mélanie n’était pas comme les autres filles de mon école : elle avait le look garçon et gardait ses cheveux court. Sur sa moto Triumph, tout le monde aurait pus la prendre pour un mec. Je la salua et embarqua à l’arrière. Elle démarra et nous conduisit jusqu’à notre crémerie préférée. Je pris mon yogourt glacée à la fraise et aux bananes habituel et elle se pris une crème glacée molle au chocolat.

- Quoi de neuf ? Me demanda-t-elle en attendant notre commande.

- Dernièrement on a aidé un chevreuil et des dindons… quelques incidents avec les loups. Et toi?

Mélanie n’était pas très bavarde ni très ouverte. Jamais je ne lui parlerait de ma transformation en loup, ni d’Elijah. Pour tout dire, elle me posait probablement cette question que pour remplir le silence.

- Je travail encore à la pharmacie, me dit-elle sans s’étendre sur le sujet.

Les commandes arrivèrent et nous prirent place à l’extérieur.

- Tu m’as manquée, m’avoua Mélanie.

Surprise qu’elle m’avoue cela car c’était loin d’être le genre de fille affective, je lui avoua que moi aussi.

- Toi aussi, tu sais! lui répondis-je.

Je me permis même de la serrer dans mes bras. Nous n’étions pas le genre d’amie à s’inviter et faire des pyjama party. Nous nous connaissions depuis très longtemps, mais elle restait si distante et autonome que je prenais rarement le temps de l’obliger à tout me raconter sur sa vie et de lui dire que je l’aimais beaucoup. Elle me regarda longuement, et émue, m’annonça qu’elle allait avoir un petit frère. Voilà se qui la mettait dans cet état !

- Je suis tellement contente, Mel !

Je la serra encore dans mes bras. Depuis son jeune âge, elle était fille unique et malgré son look douteux de dur à cuire, elle avait un coeur doux et appréciait énormément les enfants.

- Et mes parents ont même acceptés de l’appeler Mathias comme je l’ai proposé!

Elle avait l’air si heureuse. Ses parents ne se souciaient guère d’elle, et voilà que tout semblait redevenir  dans l’ordre.

- C’est super! Et comment ça va avec Jérémy? lui demandais-je.

Elle devint tout d’un coup sombre et j’eus peur de la réponse.

- On a rompu… il part aux études en Angleterre, il n’a pas envi d’une relation à distance et moi non plus.

- Oh, je suis désolée…

Aucune de nous deux ne parla pendant un moment et un petit malaise s’installa. Cela faisait deux ans qu’elle sortait avec Jérémy, un garçon du même âge et avec le même style vestimentaire. Ils s’entendaient à merveille et n’avait jamais eu de chicanes. Ils s’entendaient à merveille et il s’aimaient énormément. Je chercha un sujet de discussion, mais je ne pensais qu’à Elijah.

- Et… et comment va ton père? Me demanda Mélanie.

- Bien, bien !

Le reste de l’après-midi passa aussi lentement que cela. J’aimais bien la compagnie de Mélanie tout de même. Malgré son air de dur, elle avait besoin de ma présence de temps en temps tout comme moi. Je proposa d'allé au centre d’achat un peu puis on fini la journée à se promener au parc de la ville.

Une fois aux limites du parc faunique, elle arrêta sa moto et mit pied à terre.

- Merci, à bientôt Mel!

- Fait plaisir à plus!

Je la serra rapidement dans mes bras et elle partit en trombe.

Tu étais où?!

En ville… calme toi, lui répondis-je.

Il avait l’air vraiment énervé, mais j’étais si fatiguée que je ne voulais plus que m’écraser dans mon lit.

J’ai perdu contact avec toi tout l’après-midi! Ne pars plus aussi loin.

Ce n’est certainement pas toi qui me dira où je dois aller. On se reparle demain Elijah.

Puis je coupa toute communication avec lui.

Le lendemain matin était radieux et j’étais en grande forme. Je me leva et m’habilla d’un short kaki et d’une camisole noire puis descendis préparer mon gruau et les toasts de mon père. Il se leva peu de temps après moi et prépara son thé pendant que je finissais mon repas.

Pourquoi tu as coupée la communication ?!

Oups. Il avait l’air furieux. Je décida de l’ignorer un peu. J’avais beau avoir adorée mon expérience de loup, aujourd’hui était une journée bien remplie et je n’avais pas de temps à perdre à me questionner et à me balader en forêt. Je ferma mon esprit une fois de plus et monta dans ma chambre prendre mon sac et j’alla attendre mon père dans son camion. Ce matin, la forêt était étrangement silencieuse. Jamais je n’aurais cru que cette journée allait terriblement mal se terminer.

Loups 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant