Chapitre 11 - Plus que deux jours PARTIE 1

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Elijah nous prépara un bon repas composé de boeuf braisé dans un gros sandwich consistant. Il me racontait, tout en nous préparant ce délectable repas qu’il avait autrefois travaillé dans un petit restaurant pendant 4 ans. J’étais surprise de découvrir ce nouvel aspect de lui. Le tout terminé, il me montra quelques étirements qui me permettraient de me transformer avec moins de douleur comme toucher le sol avec mes mains, étirer mon dos et mes muscles latéraux de différentes manières, étirer mes cuisses en ramenant mon pied à mes fesses et détendre mon cou. Les exercices terminés, je me transforma avec lui et comme promis j’avais beaucoup moins mal. Aussitôt je perçus les bruits environnants des oiseaux, écureuils, le vent dans les feuilles et plusieurs encore inconnus. J’avais envie de les découvrir. De découvrir tout se que je ne connaissais pas encore, de connaître cette vie mystérieuse de loup.

Elijah me lança un regard et parti au petit galop. Je le suivi immédiatement, essayant de ne pas trop prendre de distance de peur qu’il nous arrive la même chose que sur l’île. Il s’arrêta quelques mètres plus loin.

- Tu as soif? Me demanda-t-il.

- Oui, beaucoup !

- Écoute autour.

Je me fia à mon ouïe, essayant de percevoir quelque chose. Je ne savais même pas quoi chercher. J’entendis le bruits des oiseaux, des écureuils et même un chevreuil.

- Il y a un chevreuil à l’ouest?

- Non, cherche plus loin, cherche quelque chose qui t’aidera à étancher ta soif, me guida-t-il.

Sachant mieux quoi chercher, j’ouvris mes oreilles aux bruits d’eau, de ruisseaux ou de lacs. Un ruissellement attira mon attention plus au nord.

- Il y a un ruisseau au nord ! Allons-y ! M’exclamais-je.

Fière de ma découverte, je me propulsa dans la direction de l’eau, Elijah sur mes talons. Je courais avec entrain, heureuse de sentir mes griffes s’enfoncer dans le sol, de sentir le vent caresser mon pelage, je profitais de ma vue exceptionnelle et de mon ouïe encore meilleure. Tout autour les petits animaux se sauvaient rapidement en nous voyant et les plantes m’offraient un doux tapis au sol. Je me sentais bien, les muscles dénoués en courant. Soudainement, Elijah accéléra et me mordit à l’épaule tout en me plaquant au sol. J’échappai un glapissement.

- Attention ! Tu allais dépasser les 100 mètres réglementaires ! S’exclama-t-il.

Il avait raison. Cela faisait un bon moment que je courais dans la même direction, facilement 100 mètres. Une chance qu’Elijah était là…

- Merci, sans toi j’aurais dépassée la limite… Mais le cour d’eau ! Il me semblait si proche…

- Je sais, ça fait souvent ça au début. On ne sait pas évaluer la distance de ce que nous entendons. Ça fait rien, je voulais savoir si tu allais t’en rendre compte ! Allez, réécoute il y en a un pas très loin. Oh, et je m’excuse pour ton épaule ! Ça va ?

Il me lécha un peu à l’endroit où il m’avait mordu et m’expliqua que la bave de loup avait un bon effet de guérison. Il m’aida ensuite à me relever et je réécouta aux alentours. Un autre ruissellement se fit entendre, et bien plus fort que le précédent. Il était tout proche !

- Au sud-est? Demandais-je.

- Oui ! Tu es capable d’évaluer la distance?

- Je dirais une vingtaine de mètres !

- Allez conduis moi jusque là.

Encore une fois je courus jusqu’à l’endroit où je pourrais boire enfin. Effectivement, une vingtaine de mètres après un petit ruisseau fit son apparition entre les fougères. Contente d’avoir enfin découvert de l’eau, j'étanchai ma soif avec mon ami.

- Bravo Swanne, tu apprends vite ! Me félicita-t-il. Rare sont ceux qui réussisse à évaluer aussi rapidement la distance juste de ce qu’ils entendent. Maintenant, tu as faim?

Son compliment me fit plaisir et me gonfla de joie.

- Oui, un peu.

- Essayons de trouver une petite proie avant le soir, ensuite je pourrais te montrer à chasser plus gros ! Tu entends une proie potentielle?

Après quelques minutes d’écoute, j’entendis un écureuil qui grignotait un peu plus loin. Par contre, il n’y aurais pas assez de viande pour nourrir un loup. J’avais envie de lui plaire encore et de l’épater alors je chercha encore. J’attendis un peu et un lièvre se fit entendre. Un bref regard vers Elijah pour comprendre qu’il avait lui aussi entendu la même chose. Il prit les devant et s’accroupit au sol. Je fis de même, suivant ses moindres gestes. Un lièvre étant très rapide, il se coucha sous les hautes fougères et attendis quelques temps pour que la proie s’approche un peu. Quand il eu la tête baissée et les oreilles écoutant ailleurs, il se propulsa et tua le lapin d’un coup à la gorge. Fière de lui, il l’emmena à moi.

- Voilà comment on fait ! On voie plus souvent des petites proies, mais elles sont très rapides. Il faut donc être vigilant car elles entendent aussi très bien.

J'essaya de prendre un bouchée de ce lièvre mais sa fourrure était bien plus épaisse que je ne l’aurais crue et sa chaire plus ferme. Je mis ma patte sur le cadavre et tira avec mes crocs. Le tout se sépara beaucoup mieux, mais avec un affreux craquement d’os qui me coupa un peu l’appétit. Malgré cela, je fini le lièvre avec un peu de difficulté.

- Maintenant, prête à chasser plus gros?

J'acquiesçai, soudainement très excitée. 

Loups 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant