Loups 1

Chapitre 12 - Plus que deux jours PARTIE 2

Cela faisait une bonne demi-heure que nous tournions en rond dans la zone permise, et aucun chevreuil ne fit son apparition. Fatigué, Elijah nous trouva un petit coin tranquille où l’on s’allongea pour se reposer.

- On devrait attendre la nuit, ils risquerons plus de venir ici pour les points d’eau, m’expliqua-t-il.

- Dit, ça fait combien de temps que tu es un loup? Demandais-je.

- 3 ans. Très peu de temps… Mais Aaron m’a bien formé et maintenant je suis amplement capable de me débrouiller seul, et puis je connais tout de la forêt. Bientôt, tu seras comme moi ! Me dit-il avec un sourire. Tu as de bons réflexes ?

- Si on veux… Je me suis toujours bien débrouillée en éducation physique à l’école avec les jeux de ballons !

- Ah, ça me rappelle des souvenirs, me confia-t-il, un pointe de nostalgie dans la voix. En tout cas, ces réflexes te seront utiles pour la chasse !

- Quel genre de souvenirs? Demandais-je, curieuse.

- Je faisais parti de l’équipe de basket-ball, dans ce temps là j’avais une petite amie, Sophie qu’elle s'appelait. On est sorti ensemble pendant deux belles années!

J'eus un pincement au coeur en sachant qu’il avait sorti si longtemps avec la même fille.

- Oh, ça fait longtemps ! Vous deviez beaucoup vous aimer, dis-je en essayant de cacher ma jalousie. Tu n’as pas été triste de la quitter pour devenir loup?

- J’ai rompu avec elle quand j’ai découvert qu’elle me trompait, me dit-il sans tourner autour du pot. Donc non, je n’est pas eu de peine à la laisser derrière moi. Et toi, ta vie amoureuse? Me demanda-t-il tout sourire.

- J’ai eu deux amoureux… Mais jamais rien de très sérieux, les deux ont duré quelques mois seulement.

Il semblait satisfait de ma réponse. J’avais envie de me coller à lui.

- Il fait un peu froid quand le soleil disparaît ! Dis-je innocemment.

- Approche toi à côté de moi, me dit-il avec une pointe de malice dans les yeux.

Une fois à quelques centimètres de lui, je n’osais plus bouger. Il se rapprocha plus près de moi, jusqu’à se que nos fourrures se touches et que je sente son coeur battre.

- Ça va mieux? Me demanda-t-il.

- Oui, merci c’est gentil.

Aussitôt mon dernier mot terminé, un bruit au loin attira notre attention. En même temps, nos deux têtes se tournèrent vers le son, les oreilles en avant. Le même bruit se fit entendre, celui des branches que l’ont écrase.

- C’est un chevreuil, me dit Elijah. Viens on va s’approcher discrètement.

Elijah s’approcha furtivement de l’animal, sans faire le moindre bruit. J’essayais tant bien que mal de marcher dans les mêmes traces mais je faisais quand même du bruit. Mon compagnon ralentit alors le pas, et cela m’aida à être plus silencieuse. À quelques mètres de la proie, il s’arrêta net et s'accroupit près de moi et je fis de même. Le coeur brisé je découvris que c’était une mère accompagnée de son petit, et tout d’un coup je n’avais plus aucune envie de chasser. Par contre, mon instinct de loup prit le dessus et j'écoutai avec attention les explications d’Elijah. J’allais devoir la prendre par derrière alors qu’il irait de face, et que puisque nous étions deux il fallait faire attention avec les côtés. J’allais devoir l’empêcher de s’enfuir alors que lui sautera à son cou pour la tuer.

Au moment où nous allions nous mettre en action, un énorme bruit assourdissant éclata dans la forêt. Elijah me plaqua au sol. Quelques secondes après, le chevreuil tomba au sol, mort. Je compris rapidement ce qu’il c’était passé : un chasseur avait tiré avant que nous commencions. Cela m’étonna que nous ne l’aillons pas entendu. Il devait être caché là depuis assez longtemps. Le daim resta tristement sur place, figé d’effroi. Le chasseur tira au ciel pour lui faire peur et il s’enfuit. Elijah en profita pour partir à la course tout en restant baissé et je le suivis. Il s’arrêta un peu plus loin le coeur battant.

- On l’a échappé belle ! Les chasseurs de nos jours chassent les loups pour leur fourrures. On aurait bien pus être ses deux autres proies…

Je n’avais pas compris la gravité de la situation. Brusquement, j’avais très peur.

- Avec de la chance on peux retrouver le petit il ne doit pas s’être éloigné loin de sa mère !

Chasser ce petit daim me donnait la nausée.

- Non, Elijah… c’est trop. C’est encore un petit. Je ne peux pas faire ça…

- Écoute, Swanne… Il n’a pas aucune chance de survie en forêt aussi jeune sans sa mère. Mais je respecte ta décision si tu ne veux pas…

Il semblait honnête et touché.

- Je préférerais en trouver un autre.

Il pris aussitôt la direction opposée et je le suivis. Il commençait à se faire tard et j’étais fatiguée.

- On a très peu de chance d’en trouver un dans le rayon de 100 mètres à cause du tire de tantôt, mais je connais un endroit où il y en a souvent.

Je le suivis pendant tout le trajet à moitié endormie, faisant un boucan d’enfers et pourtant, un chevreuil se postait devant moi. Aussitôt le loup en moi se réveilla et je me posta furtivement à l’arrière suivant le plan. Elijah s’approcha alors tranquillement et aussitôt sa gorge assez à découvert, il se propulsa et l’attaqua. L’animal, comme ayant deviné son intention fit demi-tour mais je l’attendais. Mon ami, prit dans son élan, mordit sa cuisse et il s’avança vers moi pris par surprise.

Instinctivement, mes crocs déchirèrent chair et artères.