La réfugiée 2

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J'ai monté à ma chambre avec mon trésor dans les bras, ou je sais y trouver des petites robes de bébé dans mon coffre qui contient tout mon trousseau. Je dépose délicatement l'enfant sans vie sur mon lit et vais chercher la première petite robe que j'ai portée à ma naissance. Je prends la bassine et une débarbouillette pour laver le petit corps décédé. Ensuite, je l'habille en la parfumant d'essence de lavande. Je la regarde longuement, mes larmes coulant sur elle. Toute vêtue et coiffée, dans cette robe blanche, elle ressemble à un petit ange.

Soudain le carillon de la porte d'entrée se fait entendre. Je me demande qui peut bien venir à ces petites heures du matin ? Je sors de ma chambre et du haut des escaliers, je vois deux hommes à la peau blanche, dont un, m'est familier. Il est l'homme qui un jour guettait notre passage sur le chemin. L'autre, je ne le connais pas, mais à son apparence, il ne me dit rien de bon. Il a les cheveux et la barbe crasseuse. Son habillement est usé, et même de loin, on peut voir qu'il ne se lave pas souvent. Il pourrait passer pour un itinérant des grands chemins.

- Monsieur Legree et monsieur Steward! Que me vaut votre visite de si bonheur ce matin? Dit père en ouvrant la porte.

- Pasteur, ne faites pas l'innocent avec moi. Vous savez très bien ce que je veux. Dit monsieur Legree en machouillant ses mots comme s' il avait un morceau de pomme de terre chaude dans la bouche. De plus il a peine à se tenir debout et vasille.

- Vraiment messieurs je ne sais pas ce que vous voulez. Dites moi ce qui est urgent au points de venir à une heure aussi matinale?

- Je veux récupéré mon esclave pasteur, elle s'est enfuie de chez moi hier et je sais qu'elle s'est réfugié chez vous. Alors, vous me remettai cette fugitive ou je dois aller la chercher moi même?

- Il est exacte que nous avons recueilli une petite esclave mais hélas! Elle est décédé en mettant au monde votre enfant.

- Quoi? que dites vous? Mon enfant? Ne m'insultez pas monsieur car je pourrais devenir agressif! L'enfant n'est pas de moi et vous pouvez en faire ce que vous voulez. Mais il faudra me remettre mon esclave ou du moins son corps et toute suite!

- Pour cela il vous faudra des pelles car nous l'avons inhumé cette nuit. Par contre votre... Pardon, son enfant est toujours ici. Elle est décédé il y a à peine une heure. Vous voulez la voir?

Les deux hommes se regardent et monsieur Steward lui fait signe de laisser tomber.

- D'accord je vous crois pour l'instant. Mais si j'apprends que vous l'avez cachée, pasteur ou non, vous aurez affaire à la justice. Et vous savez que aider un esclave en fuite est passible de pendaison.

- Ne vous inquiètez pas pour moi monsieur, je fais ce que je dois faire en tant que chef de mon église. Ni plus ni moins. Cela dit, je dois m' occuper de mon domaine alors je vous prierais de quitter ma propriété sur le champ, merci de votre visite messieurs.

Et il referme la porte sur les individus en tournant les talons pour rejoindre la cuisine. En le suivant des yeux je m'aperçois que Darren est dans la porte son poignard dans la main ainsi que le docteur son pistolet en main prêt à défendre mon père. Contente de revoir le jeune homme, je cours dans les escaliers pendant que père explique se qui ce passe aux deux derniers venus:

- J'ai gagné du temps mais ils reviendront. Legree ne lâchera pas si facilement...

- Darren ! Que je cries en pleurant et en lui sautant au coup. Le bébé est mort et c'est ma faute.

Darren me reçoit dans ses bras et me berce comme une enfant.

- Allons calme toi nighean bheag, que dis tu là? Ça ne peux pas être ta faute voyons! je suis sûr que tu en a pris soin du mieux que tu pouvais.

L'Espoir D'aimer  À Travers Le Temps(tome1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant