L'Espoir D'aimer À Travers Le Temps(tome1)

L'enlèvement

Plusieurs mois ont passé depuis que nous avons recueilli Aurore. Le temps a l'extérieur s'est refroidi, si bien qu'il y a des jours ou nous voyons quelques flocons de neige tombés sur le sol. Ce qui est très rare en Caroline du Sud. Les vendanges sont enfin terminées et le calme est revenu dans le domaine.

Darren et moi continuons à nous balader à cheval chaque samedi. Un nouveau sentiment a surgi en moi. Je crois être amoureuse de lui, car je ne fais que penser à lui. Quand je le vois, mon cœur s'emballe et mes mains deviennent moites. J'aime tout ce qu'il est. Ses mains, son corps, son odeur.

La nuit, je rêve de ses bras et le jour, je le cherche partout du regard. Et lorsque je le vois, je deviens ivre de joie. De plus, je ne me lasse pas de l'écouter parler. Le ton de sa voix un peu rauque chavire mon cœur. Je compte les jours et les heures avant de partir à cheval avec lui.

Hélas ! Je ne sais pas ce qu'il pense de nous deux. Je me sens si près de lui pourtant, je ne sais pas comment l'aimer. Lui seul peut décider qu'on se parle d'amour ou d'amitié. Et s'il me fait la même chose qu'il a fait a Marguerite ? Je ne pourrais pas survivre à cela. Je reste donc calme quand il est là et je garde pour moi ce secret d'amour que j'ai pour lui.

Aurore a repris connaissance le lendemain de la première visite du médecin, Surprenant tout le monde. Elle a dû quand même garder le lit jusqu'à aujourd'hui et n'avait le droit de se lever que quelques heures par jour à cause de ses deux côtes fracturées.

Jour après jour une amitié profonde est né entre elle et moi. N'ayant qu'une année de moins d'âges, nous n'avons pas eu de mal à nous trouver des points en communs

Au début de cette nouvelle amitié, je voulais tant parler de son bébé, Angélique. Mais chaque fois que j' abordais le sujet, elle restait fermée et détournait la tête. Par contre un jour, elle a bien voulu m'accompagner a la tombe d'Angélique pour y déposer des fleurs, car je n'ai pas cessé un seul jour de renouveler son bouquet et lui parler. Mais, Aurore est restée froide et sans réactions au contact de la pierre tombale ou repose le fruit de ses entrailles. J'en ai été attristé. Moi qui ai aimé ce petit poupon dès le premier instant, je ne comprends pas pourquoi sa propre mère n'a versé aucune larme pour son enfant

Père et Darren ont agi comme ils ont dit qu'ils feraient. Ils sont allés voir monsieur Legree et l'on mis au pied du mûr. Cette démarche a coûté douze caisses du meilleur champagne, six caisses de tabac frais ainsi que du coton et pour terminer, cent dollars en argent confédérés. Pour acheter une esclave, c'est trop cher payer, mais père voulait être certain de ne plus avoir d'ennuis avec cet homme.

C'est ainsi qu'Aurore est devenue ma dame de compagnie. Bien sûr, il y a nounou, mais comme je pars bientôt pour deux ans, et puisque nounou a sa propre famille à s'occuper, et qu'elle aide beaucoup mère dans ses visites auprès de ses malades, père a pensé que je préférerais être accompagné d'une fille de mon âge quand je serai loin du domaine. Cela m'a rendu heureuse de savoir que je ne serai pas seule là bas

Le temps des fêtes est à notre porte. Père est occupé dans son bureau pour faire les comptes de l'année fiscale. Darren s'occupe de l'inventaire des différents produits de la plantation. Nous aidons donc mère dans la décoration des fêtes. Elle veut que nous allions à Charleston aujourd'hui pour acheter les derniers achats dont nous avons besoin pour la réception de noël qu'elle donnera. Je veux profiter de ce voyage pour faire mes emplettes de noël. Je n'ai pas beaucoup d'économie, mais j'ai espoir de trouver de beaux cadeaux à offrir.

Nous partons donc, avec Gilbert qui dirigera l'attelage, nounou qui l'accompagne et la milice en service. Même si le chemin est endommagé par les caprices de la saison, nous faisons un bon voyage. Les hommes qui nous accompagnent ont le cœur à la fête et chantent des chansons de noël si fort qu'on ne comprend pas les paroles. Aurore et moi sommes tout deux au fond de la charrette pliées en deux tellement nous rions. Mais, lorsque Gilbert décide de chanter avec eux Ho là ! La ! Nous nous bouchons les oreilles avec nos mains vêtues de moufles en riant aux éclats.